• A Paris-1, université gréviste, record d'inscriptions

    La grève des universitaires, l'an dernier, allait détourner les bacheliers, menaçait Valérie Pécresse. L'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne fut particulièrement touchée par ce mouvement... or, elle bat tous ses records d'inscriptions, tant en première année qu'en masters. Elle va ainsi largement dépasser les 40 000 étudiants cette année, après avoir enregistré jusqu'à 66.000 demandes sur la plate-forme informatique Sesame.

    «Nous avons ajourd'hui plus 8,5% d'inscriptions en première années de plus que l'an dernier payées ou en cours de paiement», m'explique Jean Marc Lehu, directeur de la communication de l'Université, maître de conférence en gestion, responsable d'un master pro de logistique qui reçoit... près de 200 candidatures par place ! Au total, Paris-1 compte 6.900 inscrits en première année.

    L'afflux de candidats, reconnait-il, peut aussi s'expliquer «par la crise». Après tout, l'Université est beaucoup moins chère que les écoles privées ou de chambre de commerce. Mais certains signes ne trompent pas qui montrent que les efforts des universitaires pour améliorer leur offre de formation sont reconnus. Ainsi les doubles cursus proposés dès la licence ou certains masters pro sont plébiscités par les bacheliers et les étudiants. La double-maîtrise franco-anglaise (Etudes Internationales et Européennes) a ainsi attiré 2500 candidatures : + 614 % pour 50 places disponibles.

     

    Cet afflux de candidats à Paris-1 Panthéon-Sorbonne est particulièrement significatif. Cette université fut l'une des plus touchées par le mouvement. Dès le 28 janvier - juste avant que la grève ne commence - je publiais sur ce blog le verbatim d'une rencontre avec plusieurs enseignants chercheurs de Paris-1. On pouvait y lire les raisons de ce mouvement, la colère de ces universitaires. Dans une Sorbonne bunkérisée par le rectorat, des Assemblées générales régulière ont montré la profondeur de cette protestation - ici le compte rendu d'une de ces AG, commune avec Paris-4, suivie de l'occupation temporaire d'un bâtiment à l'initiative des historiens. J'ai régulièrement rencontré de nombreux universitaires de Paris-1 dans les manifestations. Le centre de Tolbiac, où se concentrent les premiers cycles, a souvent été le lieu d'une mobilisation étudiante aux côtés des universitaires...

    Le détail des inscriptions en première année est d'autant plus parlant. Ainsi, l'UFR d'histoire a été à la pointe du mouvement de grève, or, les inscriptions y sont en hausse de 35% et 800 inscrits en première année ! Même topo en philosophie. Augmentation aussi en sciences économiques, avec plus 6%.

    Tous ces éléments n'ont donc pas conduit à une "fuite", bien au contraire, des bacheliers ou d'étudiants à la recherche de master de grande qualité, tant dans la filière recherche que dans la filière "pro". Pourtant, la pénurie terrible de contrats de thèse - un seul contrat en perspective pour une trentaine d'inscrits en master recherche de relations internationales par exemple - aurait pu se traduire par une désaffection massive. Ce n'est pas le cas, montrant que l'appétit de formation et l'attractivité des université demeurent très puissants.

    Source : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/11/a-paris1-universit%C3%A9-gr%C3%A9viste-records-dinscriptions.html


    Tags Tags : , , , ,