• Appel de Strasbourg du 11 Septembre 2009

    Le 11 Septembre 2009, la lutte universitaire continue sur Strasbourg !
    Aujourd'hui, la présidence inaugure une plaque de l'université unique,
    symbole de la LRU et de la privatisation des services publics, signée par
    Pécresse et le président de l'université. A cette occasion, des étudiants, des
    personnels et des enseignants se sont rassemblés afin d'affirmer leur volonté
    de poursuivre un mouvement social, et de défendre une éducation libre,
    gratuite et ouverte à tous. La forte mobilisation, notamment des L1, et l'unité
    des différents acteurs de l'université ont fait de cette action un succès et par la
    même, ont permis de dissiper toute crainte sur la non-reprise d'un
    mouvement. L'appel qui suit à été lu lors de cette action, il est destiné à toutes
    les universités françaises.

    Appel de Strasbourg du 11 Septembre 2009

    Depuis le 1 janvier 2009, on veut nous faire croire que l'Université de
    Strasbourg est devenue autonome, alors, qu'en réalité, elle est devenue de
    plus en plus dépendante de la loi du Marché et de moins en moins financée
    par l'Etat. On voudrait aujourd'hui, 11 septembre 2009, nous faire croire que
    tout va pour le mieux et que les acteurs du monde universitaire sont ravis.

    Grâce à la LRU, le savoir devient une marchandise. Les capitaux privés
    interviennent au sein de l'UdS par le biais de la Fondation, dont l'objectif
    déclaré est de "vendre l'ensemble de l'Université" (DNA 13/05/09). La
    masterisation casse la formation des fonctionnaires, afin de fragiliser leur
    statut, pour en faire des vacataires toujours plus précaires. Les nouveaux
    programmes contiennent des projets professionels obligatoires, destinés à
    rendre les étudiants et leurs fillières plus rentables.

    Grâce à la LRU, la Fac devient petit à petit une entreprise. Comme on
    pouvait s'y attendre, les entreprises influencent déjà le contenu des
    formations, à l'exemple de la licence et du master en management
    "supermarché Match". Le président Beretz, dont la prime annuelle a
    augmenté jusqu'à 40000€, siège avec les pleins-pouvoirs et exerce sa
    politique arbitraire sur l'Université. Le conseil d'administration est de moins en
    moins représentatif en personnels et en étudiants, mais il est ouvert à des
    personnalités extérieures tel que le président du Medef local. Cette nouvelle
    logique entrepreneuriale entraîne déjà répressions, licenciements et
    rétrogradations.

    A peine autonome, l'Université se trouvait déjà en grève. On essaie
    aujourd'hui de nier les mouvements sociaux que les universités ont connus
    dès 2007.

    A travers toute l'Europe ces dernières se sont mobilisées, et se
    mobilisent encore contre le processus de Bologne, à l'origine de la LRU en
    France, de la loi LOU en Espagne etc...

    Tout ce processus s'inscrit dans une même logique de privatisation qui
    touche tous les secteurs publics , de l'hôpital à la poste, en passant par
    l'éducation de la maternelle à l'Université. Et quand ce n'est pas la
    privatisation, c'est l'exigence de rentabilité à court terme qui s'immisce dans
    les services publics et impose des pratiques entrepreneuriales et
    managériales.

    Au niveau mondial c'est l'Accord General sur le Commerce des
    Services signé en 1995 par l'OMC, qui contraint tous les pays membres de
    l'OMC à privatiser 160 secteurs d'activité publique (dont l'éducation, la santé,
    la poste etc..).

    Non monsieur Beretz, nous ne sommes pas dupe du rôle que vous
    tenez, avec tous les présidents d'universités devenues autonomes. Nous
    appelons donc en conséquence toutes les universités de France et d'Europe,
    à se remobiliser, car nous ne céderons pas, et non! l'université ne sera pas
    une entreprise dont nous serons les clients pour finir exploités sur le marché
    du travail.

    Face à cette contestation sociale, la répression administrative au sein
    de l'université ne se fait pas attendre, à l'exemple de l'université de St
    Etienne, qui menace neuf étudiants grévistes d'interdiction d'inscriptions dans
    l'enseignement supérieur. Face à ces méthodes inacceptables nous
    apportons notre soutien aux étudiants et personnels sanctionnés.

    Les étudiants en lutte de Strasbourg.

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