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  • communiqué du syndicat Autonome sur "l’année de transition vers la réforme des concours", 5 mai 2009

    Hier mardi 4 mai, dans le cadre des discussions sur l’année de transition vers la mise en place des nouveaux concours des professeurs du primaire et du secondaire, les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont confirmé leur intention de faire donner l’an prochain par les universités la totalité d’un master 1 aux étudiants qui prépareront ces concours. AutonomeSup, qui a proposé une mesure transitoire raisonnable (valider, pour cette année de transition, la préparation aux concours pour une part importante du master tout en maintenant au moins une partie, fût-elle petite, des masters existants), ne peut accepter une mesure aussi démagogique : donner une année universitaire à des étudiants qui n’auraient suivi aucun enseignement correspondant serait une insulte au travail et aux diplômes universitaires et constituerait un précédent fâcheux que nos partenaires étrangers auraient du mal à accepter.

    Si cette proposition était maintenue, elle conduirait à vider l’an prochain un grand nombre de masters de tout étudiant : pourquoi préparer un master 1 puisque la simple inscription en préparation au CAPES donnerait ce master 1 ? Dans bien des disciplines, en particulier de lettres et sciences humaines, c’est l’avenir des masters de recherche qui est en jeu car, s’il n’y a plus d’étudiants en master 1 l’an prochain, il n’y aura plus d’étudiants en master 2 l’année suivante et on pourra fermer des centaines de masters en ruinant des pans entiers de la recherche dans bon nombre d’universités.

    AutonomeSup, dont toute l’action a visé la qualité et la valeur des diplômes universitaires, ne peut accepter un tel projet et demande expressément aux ministres de revoir cette modalité transitoire.

    Michel Gay Jean-Louis Charlet Secrétaire général Président

    Source: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2535


  • 1. La situation de radicalisation actuelle est le résultat de l’obstination et de l’autisme du gouvernement. En conséquence, le mouvement doit se poursuivre et s’amplifier.

    2. Considérant qu’il est indispensable d’assurer la liberté d’accès à tous les sites, salles, bureaux et services de l’université, nous demandons la levée de tous les blocages.

    3. Le souci essentiel de l’université est qu’aucun étudiant ne soit pénalisé. Il convient donc d’envisager les modalités de validation du semestre et de l’année. Nous ferons le maximum pour organiser une session d’examens et des réunions de jurys avant le mois de juillet. Dans cette hypothèse, les épreuves seront organisées par le service des examens en liaison avec les UFR. Ces examens doivent correspondre à des enseignements délivrés dans le cadre de cours officiels, sauf cas particuliers pour autant que soit garantie la présence du plus grand nombre possible d’étudiants. Ces dispositions concernent essentiellement la licence. Elles ne sont envisageables que sous la condition qu’un nombre raisonnable d’enseignements puisse être délivré.

    4. Dans l’hypothèse où ce scénario (§3) ne serait pas applicable, nous sommes conduits à en envisager un second, dont la nécessité apparaîtra très vite. En effet, si l’on ne peut pas organiser une telle session d’examens dans des conditions qui garantissent la valeur des diplômes, nous n’aurons qu’une solution : la neutralisation du semestre. Une telle mesure serait soumise à la validation des autorités de tutelle. En cas de refus de celles-ci, l’université se trouverait dans une situation très grave dont seul le gouvernement porterait la responsabilité.

    N.-B. : Ces dispositions ne concernent pas les étudiants étrangers Erasmus ni les étudiants étrangers relevant de conventions internationales.

    Source: http://www.paris-sorbonne.fr/fr/spip.php?breve343


  • Le lundi 4 mai à 12h, une conférence de presse a eu lieu pour les 1001 heures de la Ronde infinie des Obstinés ("l’infini est notre allié") : un second ultimatum a été fixé au ministère pour le 1er juin. Si à cette date, les choses n’ont pas avancées, si la situation n’est pas débloquée, la Ronde se remettra en marche dans un lieu encore secret, et s’invitera dans la campagne des Européennes.

    D’ici là, des rondes intempestives peuvent éclater ici ou là, en province ou à Paris, en pointillés ou simultanément.

    Vous pouvez lire ci-dessous le texte du second ultimatum qui a été lu à la presse à 12h, ce 4 mai 2009

    L’ULTIMATUM DES MILLE ET UNE HEURES

    Depuis mille heures, nous tournons place de Grève, jour et nuit, comme nous l’avions annoncé lorsque nous sommes venus y déposer notre ultimatum, le 16 mars.

    Depuis mille heures, des enseignants chercheurs, des chercheurs, des personnels biatoss, des étudiants, les IUFM, des artistes, des citoyens ayant à coeur de défendre l’indépendance de la pensée, marchent jour et nuit pour manifester leur refus de la LRU.

    Depuis mille heures, ce sont plusieurs milliers de personnes qui se sont succédé en place de grève, issues de toutes les universités d’Ile de France, et parfois même de province, de toutes les disciplines. Des universitaires que la loi LRU voudrait placer en concurrence les uns avec les autres témoignent, ici, de leur entière solidarité, de cette idée d’une communauté que les tenants du marché ne sauraient ni admettre ni peut-être même comprendre.

    Depuis mille heures, nous avons défendu une idée de l’université ouverte sur l’avenir, populaire, démocratique, tout entière vouée à sa mission qui est de former des générations d’étudiants et de contribuer à la création de savoirs nouveaux.

    Aujourd’hui, alors que la mille-et-unième heure vient de passer, force est de constater que le gouvernement n’a rien voulu entendre de nos revendications. Il s’est entêté à tenir une posture idéologique qui admet pour seul prédicat la rentabilité immédiate, qui stigmatise le risque de la pensée comme un luxe inutile et toutes libertés de recherche comme autant de privilèges. Aux négociations, ce gouvernement a préféré s’en tenir à la menace et au mensonge. Mais à trop vouloir affirmer que tous les problèmes sont résolus et que le mouvement des universités s’essouffle, cette politique de communication a perdu toute crédibilité.

    Et c’est ici la première victoire de notre ronde infinie des obstinés et du mouvement universitaire. Depuis plus de mille heures, y ont tourné des universitaires dont certains assumaient une grève totale de leur service enseignant, tandis que d’autres substituaient aux cours habituels des séminaires de grève, et que d’autres encore,en raison de la préparation de concours, apportaient à leurs étudiants la totalité des enseignements dont ils pouvaient avoir besoin. Cette hétérogénéité n’a jamais occasionné la moindre dissension parmi nous, et la ronde a permis à chacun de marquer sa détermination, de s’inscrire dans un mouvement de résistance face à une politique que tous condamnent avec la même fermeté.

    La ronde infinie des obstinés, en convergence avec tous ceux qui luttent contre ces décrets, témoigne de notre engagement à obtenir leur abrogation, et dès maintenant à en refuser l’application. Les maquettes de mastérisation continueront de tourner dans l’infini de notre refus et les modulations de service se dissoudront dans notre commune obstination. Au silence des gouvernants, la ronde infinie des obstinés oppose le flux permanent de nos paroles. Et sous chacune de ces paroles, c’est un nouvel acte contre cette politique qui est inventé.

    À travers ces mille heures de marche ininterrompue, c’est bien une résistance qui s’est engagée. Et cette résistance s’exercera jusqu’à ce que le gouvernement apporte des réponses à la mesure de la crise profonde qu’il a provoquée par la LRU, et jusqu’à ce qu’il ouvre de véritables négociations.

    Non seulement la ronde infinie des obstinés n’est pas prête de se dissoudre, mais elle compte bien intensifier son action, se trouver de nouveaux terrains d’application et de nouvelles déclinaisons temporelles de l’infini.

    A l’issue de ces mille heures, c’est donc un second ultimatum que nous posons aujourd’hui. Aucun des quatre points qui ont suscité notre présence place de grève n’a reçu de réponse satisfaisante. La ronde infinie des obstinés tout au long du mois de mai déclenchera donc autant de rondes intempestives que cela sera nécessaire, à Paris comme en Province. Que nos ministres de tutelle le sachent, notre marche lancinante et déterminée n’est pas prête de rompre. Elle entre dans une dynamique centrifuge, elle réapparaîtra plus massive et intempestive et s’associera plus encore aux autres secteurs en lutte. Ainsi, si le 1er juin, aucune avancée significative de nos tevendications n’est constatée, la ronde infinie des obstinés s’invitera dans le débat des élections européennes. De toutes les universités, nous convergerons vers un nouveau point de ronde et nous reprendrons notre marche, jour et nuit, pour rappeler à l’opinion le peu de cas que ce gouvernement fait de l’université et de notre avenir à tous.

    Nous serons présents à cet appel car, tous, nous sommes intensément obstinés et l’infini est de notre côté.

    Source: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2170

    À lire aussi, cet article publié sur le site du Monde: La "Ronde des obstinés" quitte le parvis de l'Hôtel de ville mais ne renonce pas


  • communiqué des porte-parole de la Coordination Nationale des Universités

    Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche joue la stratégie du pourrissement depuis des mois et compte maintenant sur la culpabilité des universitaires. Nous nous trouvons face aux accusations très convenues de « prise d’otages » dont font régulièrement l’objet d’autres milieux professionnels lorsqu’ils entrent en lutte pour la défense de leur conditions de travail, de leurs emplois et de leurs salaires : comme toujours, les mobilisations sociales sont rendues ellesmêmes responsables des problèmes sociaux qu’elles cherchent à résoudre.

    Cette inversion des rôles fait simplement partie de la grammaire médiatique des contre-réformes. En refusant d’entendre le refus exprimé par le monde universitaire sous de multiples formes depuis l’automne 2007, Valérie Pécresse porte l’entière responsabilité des difficultés et confusions de cette fin d’année universitaire. Responsabilité devenue accablante par le cynisme avéré qui a consisté à faire passer deux des décrets contestés pendant les vacances de Pâques, à la veille des périodes de partiels et d’examens, précisément.

    « Prendre en otage » les étudiants, ce serait aujourd’hui faire croire que des examens peuvent se dérouler dans des conditions normales d’équité alors qu’un semestre de cours n’a pas eu lieu du fait de l’obstination de la ministre. Ce serait imposer des rattrapages pendant l’été alors que plus de la moitié des étudiants sont salariés et travaillent pour financer leurs études. Ce serait enfin, comme le fait Valérie Pécresse, utiliser le chantage aux examens pour effacer la grève et faire croire que tout est rentré dans l’ordre et les enseignants-chercheurs dans leurs amphithéâtres. Non. La présence massive des étudiants et des personnels de l’Université et de la Recherche dans les manifestations du 1e mai montre une fois encore qu’il n’en est rien. Notre détermination est intacte et il n’y aura pas de retour à la normale sans retrait par le gouvernement des lois et décrets contestés.

    Contrairement à Valérie Pécresse, les personnels universitaires connaissent et se soucient de cette jeunesse qu’ils côtoient tous les jours. Un motif central de la mobilisation est, précisément, la défense de la valeur des diplômes universitaires publics et de la démocratisation du savoir. La communauté universitaire rassemblée, personnels et étudiants, trouvera dans chaque université en fonction des situations locales les solutions pour que l’obstination de la ministre n’empêche pas les étudiants de poursuivre leurs études. Elle le fera dans le respect des principes d’une université réellement libre, autonome et responsable, sûrement pas en obéissant aux injonctions comminatoires d’une ministre à bout d’arguments.

    Les porte-parole de la coordination nationale des universités porte-parole@cnu.lautre.net





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