• Le gouvernement a profité du cœur de l’été pour publier aussi discrètement que possible les décrets relatifs à la réforme de la formation et du recrutement des enseignants. Il fait ainsi la preuve, une fois encore, de son rejet de toute véritable concertation et de son mépris pour l’ensemble de la communauté universitaire.

    Les principaux sujets d’inquiétude demeurent l’articulation imposée entre un Master et un concours (ce qui créera des situations ingérables pour les étudiant-es), l’allongement de la durée des études d’au moins une année avant d’accéder aux métiers de l’enseignement (ce qui pénalisera les étudiant-es les moins aisé-es), le remplacement de l’année de formation en alternance par des stages sous-rémunérés au cours du Master, le contenu des concours eux-mêmes (qui ne permettra plus vraisemblablement de vérifier, chez les candidats, une maîtrise suffisante de leur discipline) ainsi que le flou savamment entretenu sur la création de Masters « métiers de l’enseignement », filière qui permettrait de recruter les enseignants sans leur donner le statut de fonctionnaire (ce qui institutionnaliserait la précarité dans les écoles, les collèges et les lycées).

    Force est de constater que malgré sa rhétorique du dialogue, le gouvernement, une fois de plus, s’est refusé à prendre en compte les revendications de la communauté universitaire. Par conséquent, la Coordination Nationale des Universités condamne l’attitude du gouvernement et appelle les enseignant-es/chercheur-es, enseignant-es, chercheur-es, personnels BIATOSS et étudiant-es à démontrer dès la rentrée universitaire que les congés scolaires auront seulement marqué une pause dans la lutte pour la défense de l’Éducation Nationale. Si le gouvernement fait encore une fois passer en force, à la dérobée, des décrets quasi unanimement rejetés, il doit s’attendre à une riposte à la hauteur de cette provocation.

    Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités

    4 août 2009

    via: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2872


  • Les contrats quadriennaux signés avec les 14 universités, 5 écoles d'ingénieurs et 4 autres établissements, fixent les orientations stratégiques de chacun pour la période 2009-2012. Moyens alloués : 80 M€ pour les 4 ans à venir. A cette occasion, la ministre a annoncé la refonte du dialogue contractuel entre les établissements et le ministère.

    Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a signé les contrats quadriennaux de la vague C (2009-2012), avec les 23 présidents d'établissement concernés (14 universités, 5 écoles d'ingénieurs, 4 autres établissements - voir liste détaillée ci-dessous). 20 M€ supplémentaires pour 2009 (s’ajoutant aux 300 M€ de moyens déjà obtenus par les établissements en 2009 en plus de leurs dotations), soit 80 M€ pour les 4 ans à venir ont ainsi été alloués à ces établissements. La Ministre a souligné le caractère ambitieux des projets signés, et a notamment fait valoir les stratégies communes des universités lorraines, l’excellence scientifique de l’université strasbourgeoise et le développement de son rayonnement européen, ou encore le travail accompli par les universités Paris XII et Paris XIII en faveur de l’essor de leur territoire.

    Ces contrats, qui fixent les orientations stratégiques de chaque établissement pour les quatre ans à venir en y associant des moyens, occupent une place centrale dans le dialogue entre l’Etat et les universités.

    Désormais, avec la mise en œuvre de l’autonomie des universités, c’est l’ensemble des relations entre l’Etat et les universités qui évolue. Après la mise en œuvre d’un nouveau modèle d’allocation des moyens en janvier dernier renforçant l’équité et la culture de résultat, la ministre a annoncé aujourd’hui la refonte du dialogue contractuel entre les établissements et le ministère.

    Pour lire la suite: http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid28977/contrats-quadriennaux-2009-2012-les-nouveaux-principes-du-dialogue-contractuel.html


  • Le 10 août 2007 est promulguée la loi LRU (Libertés et responsabilités des universités), adoptée à la sauvette le 1er août : prenant en charge cette élaboration hâtive, Madame Pécresse a pu croire longtemps que la rupture du paradigme universitaire qu’elle promouvait ainsi allait passer sans trop de difficultés. Certes, en octobre 2007, les étudiants engagent un mouvement dans une bonne moitié des universités françaises ; certes, ils sont soutenus çà et là par des universitaires et des collègues du personnel administratif ; certes, un vrai débat est lancé dans certains des syndicats et certaines des associations de l’enseignement supérieur et de la recherche dont l’une, SLU, voit justement le jour à cette occasion ; certes, le débat - et le combat - connaissent une nouvelle étape au printemps 2008 avec le mouvement lié à la remise en cause des organismes publics de recherche. Reste toutefois qu’il y a un an et demi, le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche ne s’était pas massivement saisi des questions posées par cette nouvelle loi. Pas plus qu’il ne s’était vraiment emparé l’année précédente des conséquences du Pacte pour la Recherche ou de la création des deux agences nationales (ANR et AERES), dont on allait vite percevoir le rôle essentiel dans le nouveau dispositif voulu par le gouvernement. Toutes celles et tous ceux qui avaient tenté de mobiliser leurs collègues durant cette période partagent sans doute ce constat.

    Le premier semestre 2009 nous met devant une situation de nature profondément différente. On pourrait l’expliquer en posant que les acteurs de ce mouvement ont agi à la fois parce qu’ils étaient touchés en tant que personnes et parce qu’ils étaient atteints en tant que membres d’un corps. Du même coup, les conditions commençaient à être réunies pour que le dossier devienne politique aux yeux d’une bonne part des collègues concernés : comme dans tout agir politique, s’y sont croisés ethos individuel, conscience des droits et devoirs d’un groupe constitué et réinscription de l’université dans le champ social et politique. Pour beaucoup, et ce n’est pas un hasard, la réforme de la formation et du recrutement des enseignants du premier et du second degré a joué un rôle essentiel dans cette prise de conscience, parce qu’elle touche au cœur de la fonction sociale des universités, parce que s’y noue de manière évidente l’ensemble de ces dimensions. Dans un milieu éminemment individualiste, où toute explication des dynamiques et de l’idéologie mises en œuvre dans l’université est souvent perçue avec suspicion ou incrédulité et où la tension vers la recherche d’une « vérité scientifique » tend à gommer toute analyse politique du monde et de nos pratiques, ce regain d’action collective est riche de perspectives à moyen terme. Il pourrait déboucher sur une repolitisation du milieu universitaire. Il a d’ores et déjà refait de l’université un objet politique.

    Pour lire la suite: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2830


  • Déclaration commune CNESER Plénier du 15 juillet de la FSU, SNESUP-FSU, SNASUB-FSU, SNETAP-FSU, CGT, UNSA, CFTC, CESEN Autonomes, SNPDEN, UNEF, FAGE

    Le 15 juin dernier, le Directeur Général (DGSIP) annonçait enfin une séance plénière du CNESER le 7 juillet attendue depuis le début de l'année 2009. Devant le puissant mouvement de contestation de la communauté universitaire et scientifique engagé fin janvier et les vraies réponses que le gouvernement se devait d'apporter, à quatre reprises, la large majorité des organisations représentées au CNESER ont exigé une séance plénière en présence de la Ministre. C'est sans ordre du jour et au lendemain du 14 juillet que cette séance a lieu. Les organisations soussignées dénoncent le mépris affiché à l'encontre du CNESER. Vous déniez ainsi son rôle et celui de sa représentation élue, largement attachée au service public de l'enseignement supérieur et de la recherche.

    Le mouvement dans les universités et les organismes a permis le retour d'un financement des emplois 2009 et l'annonce du gel des suppressions d'emplois pour 2010-11 dans l'enseignement supérieur puis dans la recherche, ainsi que la restitution d'emplois associés aux chaires mixtes dans les organismes de recherche, ce qui a rendu effectif des recrutements au CNRS. Si le ministère a été contraint de reconnaître l'augmentation des tâches administratives et pédagogiques qui se sont ajoutées aux missions des enseignants chercheurs, rien n'est envisagé pour leur financement et celui de l'application de l'égalité TP=TD à la rentrée, rien n'est annoncé en matière de créations d'emplois pour la prise en compte de ces charges. C'est donc une rentrée difficile dans les établissements qui se prépare. Nous demandons la création d'un collectif budgétaire permettant leur financement et exigeons des mesures sur l'emploi public pour que les établissements puissent assurer leurs missions de service public et que des mesures de résorption de la précarité soient engagées. Au moment où il est question de revenir sur le modèle d'allocation des moyens aux établissements (dit « SYMPA »), nous exigeons un mode de financement à la hauteur des besoins des établissements - et de leurs composantes article L. 713.9 que sont les IUT et les IUFM - et à être associé à la révision du mode d'allocation des moyens.

    Alors que ces dernières semaines, les annonces d'augmentation des dépenses obligatoires des étudiants se sont succédées aucune annonce sur l'augmentation des bourses n'est prévue. Pire encore au vu de la situation de crise qui touche particulièrement les étudiants aucune mesure d'urgence n'a été annoncée. Alors que le chantier vie étudiante ouvert en janvier dernier aurait pu être un lieu de concertation, il n'a débouché sur aucune mesure concrète. La rentrée va être très difficile et la situation sociale des étudiants va se retrouver aggravée suite à l'augmentation des droits d'inscription décidée en juin dernier. Alors que plus de 50% des étudiants sont obligés de se salarier pour financer leurs études et que plus de 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, cette nouvelle augmentation est un frein supplémentaire à la démocratisation de l'enseignement supérieur. Pour la première fois cette année, la part d'une génération accédant à l'enseignement supérieur est en recul. La réussite des étudiants dans l'enseignement supérieur ne semble pas faire partie des « dépenses d'avenir » avancées par le Président de la République le 22 juin devant le congrès. Pourtant, étudier dans de bonnes conditions, sans devoir travailler pour financer ses études, est une des conditions majeures de la réussite dans ses études, il est donc nécessaire d'annoncer au plus vite une augmentation conséquente des bourses et un élargissement de la période sur laquelle elles sont versées, 10 mois au lieu de 9.

    Pour lire la suite:http://www.snesup.fr/Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=4257&ptid=5

    Etpour lire le discours de la ministre devant le CNESER: http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid28901/construire-l-universite-de-demain.html


  • Les 18 présidents des universités bénéficiant des responsabilités et compétences élargies (RCE) depuis le 1er Janvier 2009 ont analysé les difficultés rencontrées qui sont décrites ci-dessous et émettent des propositions d’amélioration des procédures. Par ailleurs, la question de « retouches » de la Loi LRU ne concerne pas que ces 18 universités et n’a pas fait l’objet d’un débat en CPU, les commentaires ne sont que l’addition de remarques et non pas la position de la CPU.

    Une conviction commune en faveur de l’autonomie : Les 18 présidents qui ont conduit une action volontariste pour obtenir le passage immédiat aux RCE se sont emparés avec conviction de l’autonomie pour leurs établissements, dans la continuité des conclusions des colloques de la CPU de Lille en 2001 et Metz en 2007. L’apport principal du passage aux RCE est qualitatif et non quantitatif. Si les RCE sont souvent présentées comme permettant une gestion plus rationnelle, génératrice éventuellement d’économies d’échelles, elles doivent surtout permettre de mieux répondre aux missions assignées par le Code de l’Education. Elles accroissent la réactivité, stimulent la créativité, mais ne permettent pas à elles seules de pallier le déficit des ressources. En revanche, elles génèrent, du moins dans un premier temps, des surcharges de travail, des coûts additionnels et nécessitent des outils nouveaux et adaptés. Ne pas prendre en compte cette surcharge, négliger la mise au point des aspects pratiques, c’est risquer la remise en cause par les acteurs de terrain, des fondamentaux de l’accès à l’autonomie.

    Une critique commune sur la mise en place des RCE : Les 18 universités se trouvent aujourd’hui dans la situation paradoxale d’être à la fois dotées de libertés et mises sous tutelle, tant l’autonomie accordée par la LRU est associée au renforcement d’un contrôle rigoureux et surtout a priori. L’interprétation qui prévaut conduit à penser que les ministères concernés (MESR/MEIE), qui devraient accorder leur confiance, expriment dans les faits leur scepticisme sur la capacité des universités à être autonomes et continuent d’exercer une surveillance pesante et un encadrement relevant d’un contrôle renforcé a priori.

    Pour lire la suite: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2839





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