• L’Iufm en grève pour préserver son existence

    Menacé de disparition dès septembre 2010, l’Iufm de la Réunion craint également de voir son budget baisser de 40% dès janvier prochain. Le président de l’université, Mohammed Rochdi, a tenté, hier, d’apaiser étudiants et professeurs.

    Mohammed Rochdi, président de l’université, affichait un large sourire, hier, à quelques minutes d’une réunion à l’Iufm. Une bonne humeur de circonstance parce que, face à lui, les différentes délégations n’avaient pas le coeur à plaisanter. A commencer par les étudiants dont la formation subit de vastes changements.

    “LE CHOIX DU MINISTÈRE EST INQUIÉTANT”

    C’est à eux, notamment, que le président de l’université a passé le plus clair de son temps à répondre. Les futurs professeurs s’interrogent sur la validation de leur année en master 1 en cas d’échec au concours de l’Iufm. “On attend encore des cadrages sur les futurs concours et le contenu des prochains masters. Une fois qu’on les aura, courant décembre, on pourra mettre en place une commission de validation des acquis”, a sereinement expliqué Mohammed Rochdi. Le président de l’université a également répondu à ceux qui craignent une franche diminution du budget. “Le budget de l’Iufm ne baisse pas”, affirme Mohammed Rochdi. Il s’agit d’une “réorganisation” de certains postes de dépenses “qui seront gérés par le pôle de l’université. C’est l’achèvement du processus d’intégration”. Après quatre heures de réunion, les différents participants s’estiment “rassurés”. “Personnellement, je trouve les réponses satisfaisantes même si ça ne calme pas nos inquiétudes par rapport à la mastérisation annoncée par le gouvernement”, estime Jean-Paul Gérard, un professeur. Signataire d’un texte s’opposant à la réforme du gouvernement, Mohammed Rochdi s’est montré attaché à la formation des enseignants telle qu’elle existe aujourd’hui. Il a notamment reconnu que “les choix du ministère sont inquiétants”. Professeurs et étudiants maintiennent toutefois leur préavis de grève, vendredi, pour protester contre la réforme du gouvernement J.-Ph.L.

     

    Une réforme très contestée

    Le 13 novembre dernier, après une nouvelle année passée à consulter et étudier une nouvelle réforme de l’Iufm, le gouvernement a présenté sa refonte de la formation et du recrutement des enseignants. Elle a reçu un accueil glacial. Même la Conférence des présidents d’université a pondu un texte pour affirmer son opposition à cette réforme. A l’origine, celle-ci doit élever le niveau de formation des étudiants au niveau master. Mais dans la mouture du 13 novembre, le gouvernement ne prévoit plus de formation spécifique à l’Iufm. Les étudiants suivront leurs deux années de master, sans formation pédagogique, et passeront 12 heures par semaine, contre huit actuellement, en classe en tant que professeur stagiaire. Les enseignants, étudiants et présidents d’université estiment que le gouvernement fait comme s’il n’y avait pas besoin de formation spécifique pour enseigner.


    Source : http://www.clicanoo.com/index.php?page=article&id_article=228810


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