• Les perles du mouvement de grève vu par le gouvernement (et ses amis)

    (pour les vacances, un petite lecture détente, pour rappeler à quel point ce semestre fut drôle et riche en émotions...)

    Le mot du moment

    Nicolas Sarkozy dans son programme présidentiel :

    "Je vous associerai au choix des réformes. Je crois que l’on prend de meilleures décisions si l’on prend le temps d’écouter ceux qui sont concernés sur le terrain, et que les réformes sont mieux appliquées si chacun a pu au préalable les comprendre et les accepter."

    Et aussi

    Xavier Darcos, 6 mai 2009 : voir Ouest France

    "Je ne sais même pas ce qu’ils veulent. Ces gens-là creusent leur tombe. A la Sorbonne, les inscriptions sont en chute de 20%. On leur offre l’autonomie ; on les couvre de milliards... Pour une minorité, c’est une vraie névrose autodestructrice. Je serais prof du premier degré, je serais sans doute parmi les mecs qui gueulent. Mais, dans le supérieur, plus je plonge dans le dossier, moins j’arrive à comprendre."

    Nicolas Sarkozy, 15 avril 2009, au cours d’un déjeuner avec des parlementaires :

    « L’important dans la démocratie, c’est d’être réélu. Regardez Berlusconi, il a été réélu trois fois. » Tout le reste sur le site de Libération.

    Nicolas Sarkozy, 31 mars 2009, sur Europe 1 :

    « Sur les enseignants- chercheurs quel est le problème ? J’ai dit qu’on n’évaluait pas assez leurs travaux et que ces évaluations devaient être internationales car on ne peut pas s’évaluer soi-même. Les Français en ont plus qu’assez des réponses convenues et de la pensée unique. J’ai été élu pour changer. Les universités françaises chutaient dans les classements internationaux, c’est un fait ».

    Nicolas Sarkozy, 17 mars 2009 : devant les salariés d’Alstom à Ornans, Sarkozy se demande « à quoi ont servi toutes ces années d’études pour avoir autant de mauvais sens ? ». Voir la vidéo sur le site de Rue 89.

    Valérie Pécresse, 15 février 2009 (Le Figaro), à propos du projet de décret sur le statut d’enseignant-chercheur.

    "À partir du moment où il est remis sur le métier, il est remis sur le métier. Il n’est pas caduc car il n’existait pas".

    Souvenir de Valérie Pécresse le 29 septembre 2009

    "La recherche en sciences de l’érudition constitue l’un des piliers de l’excellence française".

    Valérie Pécresse, débat à l’Assemblée Nationale, 10 février 2009

    «  Il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour et des preuves à la communauté universitaire , nous en donnons tous les jours »

    Le Figaro Magazine, 07 févier 2009

    "Le Match Grandes écoles - universités", p. 43

    "LES UNIVERSITÉS LEURS INCONVÉNIENTS (...)

    • LES GRÈVES : toujours décrétées par une minorité d’étudiants, elles se traduisent souvent par le blocage total de bâtiments et par l’annulation de nombreux cours.
    • LES DÉBOUCHÉS : les universités se distinguent par le peu d’intérêt qu’elles accordent à l’employabilité (filières sans issue) et à l’insertion professionnelle (aide à la recherche d’emplois) de leurs étudiants.
    • L’OPACITÉ : elles communiquent également très peu sur leurs performances, qu’il est pourtant essentiel de connaître pour le devenir professionnel des étudiants qui s’y inscrivent."

    Christophe Barbier, LCI, 3 février 2009 (une grosse perle : on ne la taille pas)

    Journaliste (Jean-François) : Les enseignants-chercheurs sont appelés à faire grève dans leur fac et à manifester jeudi et mardi prochain. Pourquoi ce coup de colère ?

    C. Barbier : C’est une colère des plus injustifiées, quand on est ouvrier dans l’automobile on comprend que les ouvriers aillent manifester, mais quand on voit les enseignants-chercheurs se mobiliser c’est totalement injustifié. Ils refusent d’abord d’avoir un patron, c’est-à-dire que le président de l’université, que le conseil d’administration de l’université ben décident un peu de leur carrière, décident d’une organisation des enseignants-chercheurs et décident aussi de récompenser en fonction de ceux qui auront obtenu des bons résultats, bref ils refusent que les universités désormais autonomes, aient une véritable stratégie, aient une véritable politique de développement, ils refusent, eux, chaque e-c d’avoir une sorte de responsabilité dans le collectif et ça c’est inacceptable ! Ils refusent également d’être véritablement contrôlés, évalués, ils refusent qu’il y ait dans leur carrière et bien un véritable retour sur investissement, l’université parie sur eux, elle demande en retour évidement que l’université progresse grâce à leur travail. Et puis au fond du fond les e-c ne veulent pas qu’on mette le nez dans leur tambouille, dans leur cuisine, dans l’organisation de leur emploi du temps. Attention ! Ils travaillent beaucoup, l’idée que ce soit des fainéants est totalement fausse ! les e-c sont dévoués, ils travaillent beaucoup, et ils sont de bonne qualité, simplement ils refusent qu’on mette un tout petit peu d’organisation dans cela, c’est-à-dire qu’en fait, ils refusent le bon sens ils refusent le droit commun.

    Journaliste (Jean-François) : Et un changement de culture hein ? du public au privé, en fait, hein ?

    C. Barbier : Oui bien sûr, bien sûr, ils refusent un changement de culture, tout simplement la troisième république est finie, Pasteur est mort ! Lénine aussi d’ailleurs au passage, je voudrais qu’ils le comprennent ! Il faut organiser la recherche, et là il y a du travail, il faut la budgéter, Ca va mieux, il y a eu des efforts fait, ça va mieux, sous tous les gouvernements, notamment celui-ci, il faut la hiérarchiser, définir des priorités, une stratégie, des chefs de mission, des chefs de files, et évidemment évaluer, mesurer, si ces priorités ont été atteintes. La seule raison qu’on les enseignants-chercheurs actuellement de vraiment s’inquiéter, d’ailleurs certains se mobilisent notamment les historiens, c’est qu’en effet on a peur que dans les disciplines, le contenu des connaissances maîtrisées par les futurs enseignants, formés en faculté, diminuent, qu’on ait de moins bons enseignants demain, maîtrisant demain moins bien leur discipline. Là ils pourraient s’inquiéter, parce que c’est l’avenir de l’université française qui est en cause. En revanche sur le statut des enseignants chercheurs, ce décret a beaucoup de bon, expérimentons-le ! De quoi ont-ils peur les e-c ? D’eux-mêmes ! Ils ont peur de se regarder eux-mêmes, de s’évaluer eux-mêmes ! Donnons-leur un conseil ! Qu’ils se fassent élire dans les conseils d’administrations, qu’ils deviennent présidents des universités, ils détermineront leur stratégie et ils piloteront le bateau !

    Est-ce que le mouvement peut s’étendre dans les facs et puis à d’autres mouvements hors des facs ?

    C. Barbier : Alors oui ! Il y a aussi un projet politique et le fait que l’UNEF rejoigne le mouvement l’indique ! Il faut profiter du mouvement social actuel pour essayer d’affaiblir le gouvernement sur tous les fronts ! Attention !!! Attention !!! Si d’un côté ça aboutit à mal former les étudiants des promotions 2009, bravo ! Pour la France, quand elle sortira de la crise, c’est un bon service à rendre au pays, deuxièmement à force de combattre tout ce qui peut les différencier, tout ce qui peut mettre de la dynamique de l’évaluation, de la performance, de la récompense et de la sanction dans l’université et ben les enseignants-chercheurs vont aboutir à un bon résultat, ils seront tous moins bons, ah ils seront égaux ! Mais égaux dans la médiocrité, je sais pas où ça va les mener !!!

    Journaliste (Jean-François) : Est-ce que Valérie Pécresse qui avait réussi jusque là un sans faute, est affaiblie par cette affaire ?

    C. Barbier : Oui bien sûr, un ministre ça commence fort et puis ça s’use au fur et à mesure de son activité. Elle a bien fait Valérie Pécresse de faire passer l’autonomie des universités tout de suite ! en 2007, dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy, elle n’y arriverait plus maintenant. Alors elle est affaiblie parce qu’elle a un combat politique, la primaire pour les régionales avec Roger Carucci, premier débat ce soir, donc évidemment avec des blocages, des rumeurs de grève, elle apparaît comme un peu moins brillante, et puis elle est affaiblie parce que son crédit ministériel diminue tout doucement. Bon ben soit, elle sera tête de liste pour les régionales pour l’UMP, elle part pour un combat francilien, elle retrouvera d’ailleurs de nombreuses facs sur ce territoire, soit en juin, et bien le président serait bienvenue de lui donner un autre ministère et de nommer quelqu’un à l’énergie toute neuve pour continuer ces réformes, dont la plupart sont une planche de SALUT pour l’université française.

    Journaliste (Jean-François) : On reparle de tout cela avec votre invité à huit heure et quart, il s’agit d’Hervé Morin, ministre de la défense et élu du nouveau centre. Merci Christophe.

    Nicolas Sarkozy, 5 février 2009

    "L’autonomie de l’université, c’est choisir ses étudiants."

    Nicolas Sarkozy, Nouvelobs.com (20 janvier 2009)

    « J’écoute, mais je ne tiens pas compte »

    Valérie Pécresse, France Inter (11 janvier 2009)

    « Moratoire, c’est un mot savant pour dire que rien ne doit changer »

    Jean-François Dhainault (président de l’AERES), conférence du 8 janvier 2009

    Interpellé sur la faible quantité d’expertes par rapport au nombre d’experts, il répond : « Les femmes en plus de leur métier doivent s’occuper de la maison, des enfants. Elles n’ont donc pas de temps à consacrer à l’AERES ».

    En réponse à une question sur la faible représentativité des chercheurs de rang B et des femmes dans les comités d’évaluation, JFD a répondu "La présence de personnel de rang B est délicate, une majorité d’entre eux refusent de jouer le rôle d’expert parce qu’ils n’ont pas l’habitude des positions de domination (sic !). Quant aux femmes, la plupart refuse pour ... raisons familiales (resic !)"

    « Les chercheurs français produisent moins », Les Échos, 8 janvier 2009

    « Le chercheur public français produit entre 30 % et 50 % de moins de savoirs que son homologue allemand ou britannique (…). Cette baisse de régime est vérifiée depuis une dizaine d’années. Pour certains observateurs, il est la conséquence de la léthargie des chercheurs hexagonaux anesthésiés par le doux oreiller du fonctionnariat. Pour d’autres, et notamment les représentants des chercheurs, ce thermomètre bibliométrique, concocté par des revues anglo-saxonnes, n’est pas adapté à l’esprit gaulois. »

    Tableau des postes 2008/2009 par universités fourni par le MSER (conférence de presse 15 décembre 2008)

    Montpellier I : 1465 - 1462 = + 4 postes (sic) Aix-Marseille III : 1330 - 1327 = + 4 postes (sic) Orléans : 1587 - 1594 = - 6 postes (sic)

    …but the winner is :

    Nicolas Sarkozy à des fonctionnaires (Lyon, 23 février 2006) :

    « La Princesse de Clèves ! Voilà ce que donne l’Éducation nationale pour épreuve d’examen ! Étonnez-vous que ça aille si mal. Si c’est ce qu’on enseigne à nos enfants. (…) L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de La Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! »

    via: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1329


    Tags Tags : , , , ,