• Conseil d’administration du 18 décembre 2009

     

    Motion

     

     

    Le Conseil d'administration de l'Université Paris-Sorbonne, réuni en formation plénière le vendredi 18 décembre 2009, juge inacceptables les propositions relatives à la réforme de la formation et du recrutement des enseignants rendues publiques par les deux ministères de tutelle le 13 novembre 2009.

    Après lecture du projet de « circulaire pour la mise en place des diplômes nationaux de master ouverts aux étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement, rentrée universitaire 2010 », il estime que l'élaboration de maquettes d'un master enseignement relève d’une gageure.


    Le dispositif proposé, inapplicable selon le calendrier annoncé, implique que se superposent durant la même année universitaire des exigences multiples : acquisition des savoirs fondamentaux, participation aux stages, préparation au concours, initiation à la recherche et rédaction d’un mémoire, mobilité internationale, réorientation en second semestre en cas d’échec au concours.


    Le Conseil d'administration de l'Université Paris-Sorbonne s’inquiète d’un tel dispositif dont les contradictions, loin d’améliorer la formation des maîtres en élevant leur niveau de qualification, mettent en péril autant la cohérence scientifique de l’année de master que l’acquisition des compétences pédagogiques et didactiques nécessaires au métier d’enseignant.


    Il déplore que les ministères de tutelle cherchent à faire passer en force, au mépris des avis et des propositions recueillis auprès de toutes les instances consultées depuis plus d’un an, une réforme rejetée par l’immense majorité des acteurs du monde éducatif et de la recherche. Il s’étonne de voir ainsi s’imposer aux universités de nouvelles contraintes, sans concertation, au moment même où s’affiche la volonté d’assurer leur autonomie.

     


    En accord avec ses précédentes motions relatives à la «
     mastérisation » de la formation des maîtres,

    en accord avec la motion votée par le Conseil de l'IUFM de l’Académie de Paris le mercredi 9 décembre 2009,

    en accord avec les motions convergentes votées en cette fin d’année 2009 par les conseils de nombreuses autres universités,

    Le Conseil d'administration de l'Université Paris-Sorbonne demande une révision profonde d’un dispositif qui, en l'état, menace l’avenir de l’Ecole républicaine.

    Il renouvelle son appel à l’ouverture de véritables négociations, plus que jamais nécessaires.

    Source : http://iufmparis.canalblog.com/archives/2009/12/19/16215575.html


  • Prof agrégé, Éric Godelier a été rayé des listes d’experts de l’Éducation nationale sur ordre du cabinet de Luc Chatel.

    Chacun le sait : la liberté d’expression n’est pas le sport favori du régime en place. Procès en rafale pour « atteinte » à l’image présidentielle, préfet muté pour n’avoir pas su faire taire des syndicalistes au passage de Nicolas Sarkozy, appel à un « droit de réserve » pour les écrivains jugés trop critiques… On ne compte plus les velléités du pouvoir pour museler toute forme de contestation. À cette longue chronique inachevée, le ministre Luc Chatel vient d’ajouter une nouvelle page des plus pathétiques. La « victime » ? Éric Godelier, président du département des « humanités et sciences sociales » de l’École polytechnique. Comme l’a révélé hier le site Internet de l’hebdomadaire Marianne, ce professeur agrégé des universités a été rayé de la liste des experts chargés par l’éducation nationale de réfléchir à la réforme des enseignements d’économie et de gestion au lycée. Sa faute ? Avoir signé la pétition contre la suppression des cours d’histoire-géographie en terminale S… Début décembre, Éric Godelier avait pourtant été sollicité en bonne et due forme, comme régulièrement ces dernières années, par l’inspection générale qui organise et pilote ce genre d’expertise. « Elle m’a proposé de participer à un groupe de quatre experts chargés de faire des propositions de réforme pour le mois de janvier. La première réunion était fixée au 14 décembre. » Il ne la verra jamais. Le vendredi 11 décembre, Éric Godelier reçoit un coup de fil embarrassé de l’inspection générale. « Elle m’informe que le cabinet de monsieur le ministre Luc Chatel, ayant vu mon nom sur la liste des signataires de la pétition, demande que je sois exclu du groupe d’experts. Elle m’explique aussi que le cabinet reprend en main le pilotage du groupe d’experts et a décidé de nommer un de mes collègues pour me remplacer. » Fermez le ban. Contacté hier après-midi, le cabinet de Luc Chatel n’a pas trouvé le temps de nous répondre. Qu’importe, face à cette censure à la fois puérile et politique, Éric Godelier refuse de se lancer dans une quelconque polémique. Mais il ne veut pas, non plus, taire cette mésaventure hautement symbolique. « Mon cas particulier n’a aucune importance en soi. Le problème, explique-t-il, c’est que cette histoire s’inscrit sur une liste assez longue et significative pour en devenir préoccupante. On peut voir dans mon affaire une forme d’autoritarisme, se substituant à la démocratie universitaire et à la liberté intellectuelle qui traditionnellement y prévaut. » Ironie du sort : il y a un an, dans cette même École polytechnique, peu après que son service d’ordre eut évacué les pancartes des enseignants-chercheurs en grève, Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours exaltant la… diversité.

    Source : http://www.humanite.fr/2009-12-17_Societe_Evince-pour-avoir-signe-la-petition-sur-l-histoire-geo


  • Le fun des manifs et grèves, désormais passé du côté des collectifs sociaux comme Génération précaire, est en perte de vitesse à la fac.

    Curieux paradoxe: Juliette est en sociologie politique, étudie les mouvements sociaux à Paris XIII et ses profs sont plutôt «au taquet» quand il s'agit de monter au créneau contre la LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des Universités). Le mouvement étudiant? Elle s'en tape. Ses copines aussi. D'autres personnes, croisées ici ou là, tout autant. Des jeunes encore assis sur les bancs de la fac. Pourtant en tous points conformes au portrait-robot de l'étudiant engagé. Habillés à la cool, projetant de travailler dans l'enseignement, l'associatif ou l'humanitaire. Politiquement à gauche de l'échiquier politique, voire à la gauche de la gauche... Et quand venait le moment d'aborder leur mobilisation à la fac, la sentence tombait: «Les grèves, j'en ai marre»... «Je supporte plus les AG, ni les gens qui descendent dans la rue scander des trucs qu'ils comprennent même pas». Bref, un discours digne d'un militant de l'UNI, le syndicat très orienté à droite, qu'on aurait interrogé au journal de 20 heures un jour de blocage de fac. Un comble.

    Un jeune sur deux n'a jamais mis les pieds dans une manif

    Chez Slate, on s'est demandé récemment s'il n'y avait-il pas quelque rite de passage, quelque attitude réflexe imposant au jeune fraîchement bachelier de se mobiliser? De bomber le torse et de hausser le ton pour s'insurger contre la casse généralisée du service public, la privation rampante de l'Université ou la mise à mort de l'égalité des chances? Bref, s'il fallait faire la grève pour être considéré comme un VRAI étudiant...

    Le baromètre étudiant de l'Ifop de mars 2009 indique qu'ils se déclarent à 61% prêts à faire la grève (mais ce n'est qu'une déclaration d'intention). Dans les faits, les chercheurs estiment qu'un jeune sur deux a déjà participé à une manifestation. Un constat en général positivement interprété comme la preuve d'un engagement important. Pourtant, cette répartition indique aussi qu'un jeune sur deux n'a JAMAIS mis les pieds dans une manif... Et chez les étudiants, une bonne moitié de la fac reste en marge de tous les mouvements. Par apolitisme ou par indifférence, par manque de temps ou simplement par flemme... Mais aussi souvent par lassitude vis-à-vis d'une agitation un peu routinière et à l'efficacité limitée (un syndicaliste résumait ainsi l'état d'esprit actuel: «Avec la LRU, on a perdu deux fois, en 2007 et en 2009»).

    Des étudiants et des clichés

    Pour comprendre comment les étudiants perçoivent les mouvements qui agitent les facs il faut déjà savoir à quoi ils ressemblent vraiment. Or quand je lui ai fait part de mon projet d'article, un de mes amis m'a répondu: «Tu travailles sur les étudiants grévistes, tu veux dire ces filles qui portent un keffieh même au mois d'août?» Bonjour le cliché! Il n'est pas le seul. La photo du bandeau de la page d'accueil du site officiel et pédagogique consacré à la «Nouvelle Université» est assez révélatrice de l'idée totalement à côté de la plaque qu'on se fait au ministère de ce qu'est un étudiant! On croit rêver: entre Beverly Hills et Hélène et les Garçons, le casting effectué laisse franchement songeur et donne du crédit aux fantasmes d'une fac privée hyper sélective ressemblant plus à un campus californien qu'à une fac française.

    Or l'étudiant moyen ne ressemble ni à cette caricature publicitaire du djeuns cool et apolitique, ni au protestataire enragé que se représentent parfois ceux qui n'ont jamais mis les pieds sur les bancs de la fac. L'étudiant moyen, c'est celui qui n'est ni devant en amphi, ni tout à l'arrière du côté des jeunes rebelles. Qui ne va pas à toutes les AG, mais ne pense pas uniquement que la grève équivaut à trois semaines de vacances. Qui n'a pas eu de parents syndicalistes ou encartés dans un parti, mais pas non plus des géniteurs avachis devant leur télé et gavés de programmes de télé-réalité. Qui est plutôt à gauche (l'effet de l'âge joue aussi, 58% des 18-24 ans ayant voté Royal au deuxième tour en 2007) mais ne s'interdit pas de penser en dehors des carcans idéologiques quand on lui en donne l'occasion.

    Un type de jeune qui peut constituer le gros du cortège, entre les syndicalistes étudiants du devant et les «totos» qui ferment le rang et cherchent à en découdre avec les forces de l'ordre. Mais qui peut aussi rester sur le côté, voire se plaindre des mobilisations dans les facs...

    En fait, soutenir aujourd'hui qu'il existe une communauté étudiante pose problème. La massification de l'enseignement supérieur a eu pour effet d'atomiser les étudiants, et la vie sociale très intense des écoles et des filières sélectives (soirées d'intégration, associations et BDE très actifs) a peu à voir avec l'encadrement très lâche de l'étudiant de fac de sciences ou de lettres/sciences humaines. Il en résulte un certain flou identitaire propre à cette période de la vie. «Le statut d'étudiant ne fait plus sens» écrivaient déjà, en 1992, Didier Lapeyronnie et Jean-Louis Marie dans Campus Blues.

    Le blues étudiant

    Ne nous méprenons pas: les jeunes étudiants ne sont dans l'ensemble ni de fervents sympathisants du gouvernement Fillon, ni des admirateurs secrets de Pécresse et de Sarkozy. Loin de là! Simplement les manifs les ennuient, les blocages les énervent et les discours militants les blasent. Sur les campus, on entend ça partout: oui, les combats étudiants sont idéologiquement justes. Mais non, je n'ai pas envie d'aller manifester une énième fois. Ce que résume un étudiant de la Sorbonne: «A force, on finit par se tirer une balle dans le pied. Je préférerais un vrai gros mouvement tous les dix ans, quitte à y laisser un semestre ou une année, plutôt que d'essayer de rejouer 68 tous les deux ans».

    S'ajoute à cela une profonde ambiguïté que relève la sociologue Anne Muxel (du Cevipof, le centre de recherches en sciences politiques de Sciences-Po): tout en sachant que l'Université a besoin d'évoluer, les étudiants restent attachés à la protection des principes qui la régissent, comme l'égalité des chances et l'absence de sélection à l'entrée. Conservateur et frondeur, politiquement passionné mais profondément pessimiste, l'étudiant (moyen) serait-il au final un Français (moyen) comme les autres?

    Source : http://www.slate.fr/story/14113/etudiants-manifs-greves-aiment-ils-vraiment-manifester


  • Signe d’une profonde inquiétude, 
les directeurs des instituts universitaires ont organisé, hier, une journée nationale de mobilisation contre le projet de 
réforme de la formation des maîtres. Inédit.

    Parole de prof  : «  On n’a jamais vu ça. C’est dire le niveau de colère.  » Réputés pour leur relative retenue, les directeurs des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) sont sortis à leur tour de leur réserve en organisant, hier, une «  journée nationale de mobilisation  » contre le projet gouvernemental de réforme de la formation des enseignants. Tables-rondes, conférences de presse, débats publics, nuits blanches… La quasi-totalité des 32 IUFM et de leurs quelque 130 sites ont répondu présent pour dénoncer des mesures qui «  hypothèquent gravement l’avenir scolaire et l’éducation des enfants  ». Selon la Conférence des directeurs d’IUFM (CDIUFM), cet appel est bien «  une première  ». Et révèle «  une vraie coupure  » entre les directeurs et les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur sur ce dossier brûlant de la réforme de la formation.

    Nouvelle mobilisation le 15 décembre Pour le gouvernement, il commence, effectivement, à y avoir le feu. Depuis le 13 novembre, et la présentation par Luc Chatel et Valérie Pécresse des derniers arbitrages, l’ensemble de la communauté éducative a fait part de son opposition à ce projet dit de «  masterisation  ». Et une impressionnante intersyndicale a d’ores et déjà appelé à une journée nationale de mobilisation le 15  décembre. «  C’est simple, explique un formateur à l’IUFM de Livry-Gargan, tout le monde est contre  : professeurs, directeurs, étudiants, syndicats, même les présidents d’université. Tout le monde, sauf le gouvernement… » Sous couvert de revaloriser la formation, cette réforme, censée entrer en vigueur à la rentrée 2010, amorce une inquiétante régression. Actuellement, les étudiants intègrent l’IUFM après bac + 3. Pendant la première année, ils préparent les concours de l’Éducation nationale (prof des écoles ou Capes). Pour les lauréats, suit alors une seconde année d’IUFM, au cours de laquelle ils ont la charge d’une classe, le statut de fonctionnaire stagiaire, et le salaire qui va avec. Le gouvernement, lui, souhaite recruter les professeurs des écoles, collèges et lycées au niveau master 2 (bac+ 5) et confier l’ensemble de la formation aux universités et non plus aux IUFM. Problème  : le contenu de ces fameux masters, qui font la part belle aux savoirs disciplinaires plutôt que pédagogiques, marque un recul spectaculaire. Notamment en terme de formation professionnelle. Un exemple  ? À l’heure actuelle, les enseignants qui se prédestinent au primaire effectuent, lors de leur deuxième année d’IUFM, douze semaines de stages obligatoires dans des établissements scolaires. La réforme, elle, ne prévoit plus que quatre semaines – 108 heures en master 2 – qui seront, certes rémunérées 3 000 euros mais resteront facultatives. De surcroît, le gouvernement n’a prévu, pour le moment, que 50 000 stages alors que l’on compte environ 150 000 candidats au professorat… «  Beaucoup de nouveaux professeurs arriveront donc devant une classe sans avoir jamais vu le moindre élève  », s’insurge Dominique, prof de technologie à l’IUFM de Paris. Ce nouveau professeur sera mis immédiatement en responsabilité d’une classe. Selon le projet du gouvernement, il bénéficiera néanmoins, en cours de première année, de douze semaines de formation professionnelle. Sauf que, lors de ses absences, il sera remplacé par… les étudiants en master 2  ! « Dès 2011, les parents verront donc des classes, par exemple de CP, prises en charge par des néotitulaires sans aucune expérience des enfants et remplacés par des étudiants. C’est ça la revalorisation de la formation ? » relève notre prof de Livry-Gargan, inquiet de son avenir même, alors que le rôle des IUFM n’a toujours pas été précisé dans la réforme. Las, de nombreux étudiants, en première année d’IUFM, ont compris à quelle sauce ils allaient être mangés. Ophélie résume  : «  Pour ceux qui vont réussir leur concours, ce sera ‘‘débrouille-toi devant les élèves’’ et pour ceux qui échouent, ils serviront de profs bouche-trou sans le statut de fonctionnaire. C’est fort  ! »

    Source : http://www.humanite.fr/Education-la-fronde-des-IUFM-se-durcit



  • RDVS :

    13h :
    Assemblée Générale commune en Amphi Richelieu, en Sorbonne.

    17h : une manifestation partirait de Jussieu pour se rendre à la Sorbonne.

    18h à 19h : un rassemblement place de la Sorbonne avec animation et
    prises de paroles.