• Signe d’une profonde inquiétude, 
les directeurs des instituts universitaires ont organisé, hier, une journée nationale de mobilisation contre le projet de 
réforme de la formation des maîtres. Inédit.

    Parole de prof  : «  On n’a jamais vu ça. C’est dire le niveau de colère.  » Réputés pour leur relative retenue, les directeurs des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) sont sortis à leur tour de leur réserve en organisant, hier, une «  journée nationale de mobilisation  » contre le projet gouvernemental de réforme de la formation des enseignants. Tables-rondes, conférences de presse, débats publics, nuits blanches… La quasi-totalité des 32 IUFM et de leurs quelque 130 sites ont répondu présent pour dénoncer des mesures qui «  hypothèquent gravement l’avenir scolaire et l’éducation des enfants  ». Selon la Conférence des directeurs d’IUFM (CDIUFM), cet appel est bien «  une première  ». Et révèle «  une vraie coupure  » entre les directeurs et les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur sur ce dossier brûlant de la réforme de la formation.

    Nouvelle mobilisation le 15 décembre Pour le gouvernement, il commence, effectivement, à y avoir le feu. Depuis le 13 novembre, et la présentation par Luc Chatel et Valérie Pécresse des derniers arbitrages, l’ensemble de la communauté éducative a fait part de son opposition à ce projet dit de «  masterisation  ». Et une impressionnante intersyndicale a d’ores et déjà appelé à une journée nationale de mobilisation le 15  décembre. «  C’est simple, explique un formateur à l’IUFM de Livry-Gargan, tout le monde est contre  : professeurs, directeurs, étudiants, syndicats, même les présidents d’université. Tout le monde, sauf le gouvernement… » Sous couvert de revaloriser la formation, cette réforme, censée entrer en vigueur à la rentrée 2010, amorce une inquiétante régression. Actuellement, les étudiants intègrent l’IUFM après bac + 3. Pendant la première année, ils préparent les concours de l’Éducation nationale (prof des écoles ou Capes). Pour les lauréats, suit alors une seconde année d’IUFM, au cours de laquelle ils ont la charge d’une classe, le statut de fonctionnaire stagiaire, et le salaire qui va avec. Le gouvernement, lui, souhaite recruter les professeurs des écoles, collèges et lycées au niveau master 2 (bac+ 5) et confier l’ensemble de la formation aux universités et non plus aux IUFM. Problème  : le contenu de ces fameux masters, qui font la part belle aux savoirs disciplinaires plutôt que pédagogiques, marque un recul spectaculaire. Notamment en terme de formation professionnelle. Un exemple  ? À l’heure actuelle, les enseignants qui se prédestinent au primaire effectuent, lors de leur deuxième année d’IUFM, douze semaines de stages obligatoires dans des établissements scolaires. La réforme, elle, ne prévoit plus que quatre semaines – 108 heures en master 2 – qui seront, certes rémunérées 3 000 euros mais resteront facultatives. De surcroît, le gouvernement n’a prévu, pour le moment, que 50 000 stages alors que l’on compte environ 150 000 candidats au professorat… «  Beaucoup de nouveaux professeurs arriveront donc devant une classe sans avoir jamais vu le moindre élève  », s’insurge Dominique, prof de technologie à l’IUFM de Paris. Ce nouveau professeur sera mis immédiatement en responsabilité d’une classe. Selon le projet du gouvernement, il bénéficiera néanmoins, en cours de première année, de douze semaines de formation professionnelle. Sauf que, lors de ses absences, il sera remplacé par… les étudiants en master 2  ! « Dès 2011, les parents verront donc des classes, par exemple de CP, prises en charge par des néotitulaires sans aucune expérience des enfants et remplacés par des étudiants. C’est ça la revalorisation de la formation ? » relève notre prof de Livry-Gargan, inquiet de son avenir même, alors que le rôle des IUFM n’a toujours pas été précisé dans la réforme. Las, de nombreux étudiants, en première année d’IUFM, ont compris à quelle sauce ils allaient être mangés. Ophélie résume  : «  Pour ceux qui vont réussir leur concours, ce sera ‘‘débrouille-toi devant les élèves’’ et pour ceux qui échouent, ils serviront de profs bouche-trou sans le statut de fonctionnaire. C’est fort  ! »

    Source : http://www.humanite.fr/Education-la-fronde-des-IUFM-se-durcit


  • La réforme des lycées, présentée jeudi devant le Conseil supérieur de l’Education, propose de rendre optionnelle l’histoire-géo en terminale S.

    Rééquilibrage des séries, orientation plus progressive, possibilité de changer de filière, accompagnement personnalisé pour tous les lycéens. Telles sont les lignes de la réforme des lycées que le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, présentera jeudi devant le Conseil supérieur de l’Education. Cette réforme commence à fédérer des mécontentements de la part d’associations de professeurs, déçues des nouvelles grilles horaires.

    Mercredi, l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) a défilé à Paris pour dénoncer la perte d’une heure en classe de seconde. Les SES sont dispensées actuellement sous forme de deux heures et demie d’option ramenées à une heure et demie dans le cadre des enseignements dits "d’exploration" de la réforme Chatel. L’Apses rappelle que l’économie est le seul enseignement général d’une des trois séries à ne pas être obligatoire, ce qui va à l’encontre de la logique d’orientation réversible défendue par Luc Chatel.

    A cette protestation s’ajoute celle des professeurs d’histoire-géographie. L’APHG (Association des professeurs d’histoire-géographie) s’insurge contre la disparition de l’histoire-géographie parmi les matières obligatoires en classe de terminale scientifique. Celle-ci deviendrait une option facultative. "Les élèves de terminale S représentent aujourd’hui plus de la moitié des effectifs. Trop d’élèves seront privés d’un enseignement indispensable à leur culture générale, déplore Hubert Tison, président de l’APHG. Cela dénote une volonté de rupture avec les humanités et avec des valeurs supposées être de gauche. Dans une vision utilitariste de la société, tout enseignement qui ne débouche pas sur un métier concret est mal vu."

    "Une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale"!

    Au cabinet de Luc Chatel, on pense que cette mesure sera bénéfique aux élèves. « En terminale, les élèves scientifiques vont pouvoir se consacrer à leur spécialité et être mieux préparés aux études supérieures. Et pour ceux qui choisiront l’option histoire-géographie, ce sera un vrai choix et non une matière imposée. » Un conseiller du ministre préfère souligner "la place prépondérante que la matière prendra en première, puisque tous les élèves – L, ES et S – vont bénéficier pour la première fois d’un même enseignement en histoire-géo, à raison de quatre heures par semaine."

    "Quels citoyens voulons-nous pour demain?", s’interrogent aujourd’hui historiens et intellectuels dans un appel rédigé par Serge Berstein, spécialiste de l’histoire politique du XXe siècle (lire ci-dessus). Pour la plupart des signataires, cette décision est incompréhensible, alors que la lecture de la lettre de Guy Môquet est souhaitée dans les écoles, et qu’un grand débat est engagé sur la question de l’identité nationale.

    L’historienne Hélène Carrère d’Encausse juge, quant à elle, "catastrophique que des élèves de terminale ne disposent pas d’enseignement en histoire-géographie, ce qui les priverait de la culture générale la plus élémentaire qui forme l’entendement des citoyens". Pour Jean-Pierre Azéma, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, "l’étude de l’histoire et de la géographie est utile à nos élites scientifiques, elle permet de se situer dans le temps et dans l’espace, de questionner le passé pour se forger un jugement". Pierre Milza, autre spécialiste du XXe siècle, n’hésite pas à dénoncer "une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale"!

    Source : http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Sauver-l-histoire!-155826/


  • Question écrite du Groupe Union pour Antony
    lors du Conseil Municipal du 10 décembre 2009

    François Rivet interpelle le Maire d’Antony sur le devenir des terrains et installations de l’IUFM Val de Bièvre

    L’IUFM Val de Bièvres est situé Rue Pajeaud à Antony. Avec ses 12 000 m2 de locaux en parfait état et récemment rénovés, ses 1600 m2 d’installations sportives, et sa salle de conférence de plus de 250 places, il occupe presque 3 hectares de terrain en bordure de la Piscine des Iris, du Stade Georges Suant et du Collège Anne Frank. Les terrains appartiennent au Conseil Général des hauts de Seine et les bâtiments à l’Université de Cergy. Il est parfaitement intégré à notre ville depuis les années 70 et une bonne partie des personnes habite sur Antony et ses environs.

    A la rentrée 2009 plus de 900 personnes dont 800 élèves professeurs bénéficiaient de ces installations. A cette date l’Université de Cergy Pontoise, dont dépend l’IUFM, a annoncé qu’elle avait décidé d’abandonner ces locaux et de transférer la majeure partie de l’enseignement, donc du personnel dans des locaux neufs construits par le Conseil Général du 92 à Gennevilliers qui ne possèdent pas tout l’environnement éducatif qui existe à Antony.

    La partie restante (de l’ordre de 200 personnes) devant être installées à l’autre IUFM d’Antony, avenue Léon Jouhaux. Au delà de la brutalité et de l’incohérence de cette décision, qui a choqué l’ensemble du personnel, se pose la question du devenir des bâtiments et du terrain, situé dans un quartier très bien desservi, peu éloigné du centre ville, proche d’un centre commercial et de parcs sportifs.

    Nous avons appris par ailleurs que l’Université de Nanterre, qui devait cohabiter sur le site de Gennevilliers avec l’IUFM transféré, vient d’annoncer qu’elle n’y installera pas l’IUT prévu car l’État ne veux pas lui allouer le personnel et les moyens matériels pour le faire fonctionner. Cela signifie que les 500 personnes de l’IUFM déménagées sur Gennevilliers en 2010 n’occuperont qu’une petite partie des bâtiments tout neufs de Gennevilliers, qui ont coûté 43 M€ au Conseil Général selon M. Devedjian, Président du Conseil Général.

    Monsieur le Maire, vous êtes informé de ces évènements qui se déroulent au cœur de notre ville car une réunion du mois d’octobre sur ce sujet a réuni les représentants de la ville, du rectorat, de l’Université, de l’IUFM et du CG 92. Ce même mois d’octobre le Président du Conseil Général, en réponse à une question sur le sujet posée par la présidente du Groupe Socialiste, a dit « (…) Pour ce qui concerne l’utilisation des terrains libérés, c’est une question qui ne s’est pas encore posée et qui sera définie en lien étroit avec la commune ». Avez-vous donc élaboré un projet au cas où l’Université de Cergy confirme sa décision de laisser ces installations vides à la fin de 2010 car c’est quasiment demain en terme d’urbanisme ?

    Est il vrai qu’il existe des discussions sur la rétrocession à la mairie d’Antony de l’école maternelle Dunoyer de Segonzac en mauvais état et actuellement propriété de l’IUFM en échange de la cession de l’IUFM de ses terrains à la mairie ?

    Sachez que de notre côté nous avons des propositions à faire qui seraient à coordonner avec l’Université de Cergy propriétaire des installations. Nous voulons proposer de maintenir dans notre ville une partie des étudiants dont l’enseignement de qualité dispensé dans ces locaux est un gage de réussite dans leur mission future d’éducation de nos enfants et profiter des espaces potentiellement libérés pour les dédier à la collectivité et au logement social plutôt qu’à quelques promoteurs privés encouragés à construire des résidence privées, à des prix inaccessibles à la très grande majorité des jeunes et des classes moyennes, comme nous les voyons fleurir en centre ville et le long de la RD 920.

    Source : http://antony.parti-socialiste.fr/2009/12/06/iufm-val-de-bievre-dantony-la-bonne-affaire/


  • La « réforme » des lycées, ajournée par Darcos pour cause de protestations trop intenses, en particulier de la part des lycéens eux-mêmes, est ressortie en pareille ou pire par Chatel, « porte-parole du gouvernement », c’est-à-dire la voix de son gnomesque maître élyséen, et accessoirement faisant fonction de Ministre de l’Education Nationale. Cette réforme a bien évidemment pour finalité première des économies budgétaires, mais elle a aussi des finalités plus fondamentalement destructrices. Dans ce cadre, comme la mouture Darcos, la réforme Chatel s’attaque massivement à l’enseignement des sciences économiques et sociales au lycée.

    On pourrait s’étonner de la phobie du pouvoir face à des disciplines qui, dans le monde universitaire, fournissent les meilleurs zélotes de la mondialisation libérale à laquelle ce même pouvoir est tout entier voué. C’est méconnaître les enseignants du secondaire. Les professeurs des lycées et collèges ont certes de très gros défauts, mais ils ont aussi une très solide tradition d’indépendance d’esprit que leurs collègues de l’enseignement supérieur ont perdu de très longue date, trop occupés qu’ils sont à faire carrière pour ne pas pencher fortement vers toutes les mangeoires à leur portée. À part leurs privilèges, il y a belle lurette qu’ils ne défendent plus grand chose. Les profs de nos ados n’en sont pas encore réduits à cela, ne serait-ce que parce que personne ne songe à leur servir des soupes un peu plus grasses que leur ordinaire juste convenable.

    Du coup, si les sciences économiques et sociales peuvent être des outils pour penser la « modernité » socio-économique de façon un tant soit peu critique, c’est presque exclusivement entre les mains des professeurs de SES de lycée. On l’a bien vu en 2005 à l’occasion du référendum européen. Alors que la plupart des universitaires, même « de gauche », se sont joints à la quasi totalité de la caste médiatico-politique pour promouvoir le vote en faveur de l’Europe libérale, les professeurs de sciences économiques et sociales des lycées ont compté parmi les artisans les plus actifs du mouvement de réflexion citoyenne qui a abouti à la cuisante défaite des zélotes de la dictature financière mondialisée.

    Il est clair à mes yeux que les professeurs de sciences économiques et sociales et leur enseignement paient aujourd’hui la victoire du NON au référendum sur la constitution européenne. Il faut les défendre, par reconnaissance envers des acteurs majeurs de cette belle victoire politique, mais aussi pour défendre un des instruments clefs de la formation des citoyens éclairés que nous voulons pour demain.

    Signez et faites signer la pétition de l’Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales (APSES) :

    Appel pour une généralisation de l’enseignement
    de Sciences Economiques et Sociales au lycée


    Source : http://dcalin.fr/wordpress/?p=2009


  • La Conférence des présidents d'université annoncera le 17 décembre prochain une contre-proposition sur la masterisation de la formation des enseignants. C'est ce qu'a annoncé hier, jeudi, son président, à l'occasion d'un conseil d'administration organisé à Strasbourg.

    La CPU a en effet renouvelé ses critiques à l'encontre d'une réforme qu'elle appelle de ses voeux, mais juge « peu satisfaisante » et « mal engagée ». Le 19 novembre dernier, la conférence avait ainsi adopté à l'unanimité une position contre le projet du gouvernement. Elle travaille donc sur « un modèle de formation reposant sur plusieurs voies d'accès au métier » et qui « comprendra des solutions alternatives pour certaines formations ». 

    La réforme, qui prévoit de recruter les futurs enseignants au niveau master 2 (bac+5), avait été l'un des motifs centraux de la contestation universitaire du printemps dernier, ce qui avait provoqué son report d'un an. Les modalités de cette masterisation semblent toutefois encore cristalliser bon nombre d'oppositions.

    Dans un communiqué intitulé « Enseignant, un métier qui s'apprend », la conférence des directeurs d'IUFM appelle en particulier à une journée nationale de mobilisation dans les IUFM, lundi prochain. Une journée de grève contre la réforme de la formation des enseignants est également prévue pour le 15 décembre, à l'initiative d'une large intersyndicale de l'éducation et de l'enseignement.

    Sources : AFP, AEF, Dernières nouvelles d'Alsace

    Source : http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_de_la_se/la_lettre_de_l_educa/&key=itm_20091130_154527_lettre_du_30_novembre.txt&key2=itm_20091204_120955_masterisation_le_contre-projet_d.txt




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