• Des blocages d'universités reprennent, Pécresse menace

    Le mouvement universitaire continue à perturber au moins une vingtaine d'établissements mais ne paraît pas s'essouffler, des blocages ayant eu lieu mercredi dans des universités, comme Grenoble-III ou Caen, selon les bureaux de l'AFP.

    Dans une dizaine d'universités, la tenue des examens est incertaine et dans quelques unes, la rétention des notes du premier semestre empêche certains étudiants de s'inscrire dans une autre université pour l'an prochain.

    Mercredi à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a rappelé que les enseignants qui retiennent les notes, bloquent les rattrapages ou refusent de tenir les examens auront "une retenue sur salaires" pour "service non fait, conformément à la loi".

    La veille, un député UMP avait annoncé le dépôt d'une proposition de loi pour "sanctionner de 1.000 euros" d'amende tout étudiant ou toute personne extérieure à l'université qui "entrave, même partiellement, l'accès aux enseignements et aux bâtiments".

    A Grenoble-III, le campus de Saint-Martin-d'Hères était bloqué mercredi matin par "des chariots, des chaises, tous types de matériels", selon la présidence, après un vote en ce sens mardi en assemblée générale.

    La présidence, qui avait déjà reporté à juin la première session d'examens initialement prévue en mai, a décidé de consulter lundi prochain les personnels et étudiants pour savoir s'ils souhaitent la tenue d'examens en juin et en septembre ou bien neutraliser le semestre.

    A Caen, les quatre principaux bâtiments du campus 1 (sciences, lettres, droit, inscriptions) étaient aussi bloqués mercredi matin, après une AG mardi qui a donné 1.210 voix pour le blocage, 503 pour une reprise partielle des cours et 793 pour une reprise totale.

    Mardi, jeunes et forces de l'ordre se sont affrontés pendant près de trois heures devant le campus 1, les uns mettant le feu à des barricades et jetant des cailloux, les autres faisant usage de bombes lacrymogènes.

    La présidence espère cependant, à condition d'un déblocage rapide, que les cours puissent avoir lieu d'ici fin juin pour des examens en juin ou septembre.

    A Paris-III, une AG mercredi a voté la grève et le blocage jusqu'à mardi prochain.

    Dans le Sud-Est, deux sites de l'université de Provence Aix-Marseille-I, Saint-Charles (sciences), à Marseille, et Schumann (lettres), à Aix-en-Provence, ainsi que l'université du Sud Toulon-Var étaient bloqués mercredi, conformément à des votes en AG les jours précédents. A Toulon, le président a averti qu'il demanderait l'intervention des forces de l'ordre.

    A Aix-Marseille-I, où c'était le premier blocage depuis la reprise des cours après les vacances de printemps, aucune décision n'a encore été prise sur l'organisation des examens mais un conseil d'administration doit se tenir bientôt sur le sujet après en avoir été empêché lundi par 200 étudiants.

    Mardi soir, les blocages avaient été reconduits à l'université de Dijon et à celle de Toulouse-II Le Mirail, où la présidence a parlé d'une "situation exceptionnellement grave" et "rappelé que l'avenir de très nombreux étudiants se joue dans les jours qui viennent".

    Dans une dizaine d'universités, la tenue des examens semble donc encore incertaine: outre Aix-Marseille-I, Bordeaux-III, Lille-III, Orléans, Paris-III, IV, VIII et XII et Toulouse-II.

    Source:http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-39226227@7-37,0.html


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