• Si les organisations syndicales avaient choisi de manifester devant la sous-préfecture (voir ci-dessous), une cinquantaine de jeunes ont affronté les forces de l'ordre hier vers 14 heures, avant que n'arrive François Fillon à Reims. Derrière une banderole « Lycéens en lutte », massés devant l'entrée du lycée Roosevelt, ces manifestants ont subi la charge des CRS, policiers et gendarmes mobiles. Jets de pierres et de bouteilles ont répondu à la charge, faisant deux blessés légers parmi les forces de l'ordre. Une autre version circulait hier soir, celle de lycéens n'ayant pu entrer dans leur établissement et refoulés ainsi manu militari par les CRS. « Il n'y avait pas que des lycéens parmi les manifestants mais aussi beaucoup d'adultes », a précisé hier après-midi, Rachid Kaci, le directeur de cabinet du préfet de région. A ce moment, il indiquait « six à sept interpellations parmi les manifestants ». Finalement ce sont dix personnes qui ont fini au poste selon les chiffres de début de soirée, deux blessés légers étant signalés chez les forces de l'ordre et un parmi les manifestants.

    Source : http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/385283/

  • Pétition :

    Le printemps 2009 a été marqué par la plus longue grève que l’université stéphanoise ait connue dans son histoire. Les étudiant-e-s et les personnels de l’université Jean Monnet, mobilisé-e-s contre les lois Pécresse, combattent depuis plus de deux ans maintenant des réformes qui leur semblent menacer gravement l’université publique et en particulier les petites et moyennes structures, comme celle de Saint Etienne.

    Malgré la mobilisation massive de la communauté universitaire, la présidence de l’Université Jean Monnet n’a cessé d’essayer de briser le mouvement de contestation : présence de vigiles sur le campus, intervention des CRS le 13 mai dernier, présence policière le 14, filtrage des entrées, contrôle au faciès, suspension des droits syndicaux, etc.

    Aujourd’hui, en convoquant devant des conseils de discipline 9 étudiant-e-s grévistes (chiffre connu à ce jour), sélectionnés de manière arbitraire, la présidence de l’Université Jean Monnet vient de franchir une nouvelle étape dans la logique répressive.

    Il leur est reproché d’avoir participé à une action collective lors d’une cérémonie d’inauguration d’un nouveau bâtiment universitaire et d’avoir été présents, parmi un grand nombre de participants, à la soirée de clôture de tout un programme mis en place pendant la grève, dans le cadre d’une université alternative. Les sanctions peuvent aller jusqu’à l’exclusion définitive de tous les établissements d’enseignement supérieur.

    Il est intolérable que des jeunes qui font entendre leur refus d’orientations parce qu’elles leur semblent néfastes soient poursuivis en conseil de discipline. Là comme ailleurs, il s’agit d’une répression inacceptable du mouvement social, d’une tentative d’intimidation et d’une volonté de punir pour l’exemple.

    Nous exigeons l’abandon de toutes les procédures en cours et de toute forme de sanction à l’encontre de ces étudiant-e-s.

    Premiers signataires : Cap à Gauche, CGT cheminots Loire, CGT Santé Loire, CNT 42, Collectif étudiant de Saint-Etienne, FCPE Loire, FERC SUP CGT, FSU Loire, Jeunesse Communiste de la Loire, Réseaux Citoyens, Section CNT Université de Saint-Etienne, SUD Éducation Loire, Union des Étudiants Communistes de la Loire.

    A signer ici : http://www.mesopinions.com/Non-a-la-repression-du-mouvement-etudiant_-Soutien-aux-grevistes-de-Saint-Etienne-petition-petitions-7b8f158b81124591d01d491be7fec057.html


  • A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE


    Je veux remercier tous ceux qui ont marqué leur solidarité, relayé l'information et permis qu'on parle de ces actes d'une violence inadmissible.
    Deux messages m'ont conforté dans la conviction qu'il fallait interdire les armes non-létales.

    Le premier message vient du père d'un lycéen nantais qui a perdu son oeil droit dans des circonstances analogues. Il a résumé le rapport du CNDS (commission nationale de déontologie de la sécurité). On y trouve le même scénario qu'à Montreuil:

    -le policier tire à bout portant sur une personne désarmée qui ne le menace pas.

    -les autorités publient des déclarations mensongères.

    "La CNDS qualifie la blessure du jeune lycéen d'une"extrême gravité (...) dont les séquelles prévisibles sont particulièrement invalidantes puisque M. P.D-L ne récupérera jamais sa vision de l'oeil droit ".

    "La CNDS " déplore " à ce propos une contre-vérité de monsieur le Directeur central de la Sécurité publique (à Paris), qui a nié par écrit la gravité de la blessure. La CNDS qualifie cette inexactitude officielle, publiée pourtant après la connaissance de deux certificats médicaux " notoirement " connus, d' " imprudente précipitation " et de " manque de suivi patent " (à moins qu'il ne s'agisse plutôt d'une erreur volontaire ?).

    La CNDS a auditionné un fonctionnaire de police cagoulé et armé d'un lanceur de défense 40x46 (LBD, flashball de nouvelle génération), auteur présumé du tir, qui a réaffirmé avoir visé un manifestant lanceur de "pierres" en direction des forces de l'ordre sur demande de sa hiérarchie mais il ne l'aurait " pas reconnu " dans la personne du jeune lycéen blessé à l'oeil, à qui il a été confronté. Par ailleurs la famille estime après examen que le site du rectorat ne comportait pas de pierres ou de pavés à jeter, mais seulement du sable ou des graviers".

    " Ces constatations conduisent la Commission à s'interroger sur ta compatibilité de l'usage d'une telle arme dans le cadre d'une manifestation qui implique une proximité des manifestants et de la police et leur grande mobilité."

    C'est toujours un choc de voir les actes brutaux trouver leur place dans le langage de la gestion administrative : évaluation de la riposte, défaut de proportionnalité, légitime défense dans l'usage de la force, absence de nécessité de la riposte, poursuites disciplinaires et peut-être même, blâme pour le policier.

    Que peut dire celui qui depuis trente quatre ans a eu la chance de se voir vieillir dans le regard bleu de son fils au boucher qui va entourer son acte barbare du langage fleuri de l'administration républicaine?

    Dans ces moments là, la question de la police républicaine sort du chapeau. Dans notre généalogie familiale nous avons plusieurs fois croisé cette police : la police du patron qui fracassa la jambe du premier avant guerre, les GMR (Groupe mobile de réserve) qui arrêtèrent le second dans le maquis pour le livrer aux allemands, les CRS en 68 qui raflèrent le troisième dans les champs de blé de Flins, aujourd'hui les policiers (habillés en robocop) qui ont tiré au visage du dernier sur la place du marché de Montreuil. Quel que soit leur nom, ces polices ne sont que les versions différentes d'une milice du pouvoir. Ces policiers ont agi directement sur ordre préfectoral. La question reste : doit-on doter une telle milice d'un matériel conçu pour terroriser ceux qui auraient des vélléïtés de protestations ?

    Le deuxième message commente l'agression du marché par les forces de l'ordre. Montreuil est une petite ville. Des enquêtes auprès des habitants ont été menées par la coordination des intermittents du spectacle. Celui qui était en charge du décryptage a envoyé un mail où il conclut:

    C'est accablant, je suis en train de retranscrire mais il y en a pour une heure et demie d'enregistrement, En rapprochant les témoignages on en arrive à la conclusion que Joachim était en train de s'éloigner (témoignage concordant de 2 personnes dont une voisine), d'autre part tout le monde dit que Joachim est tombé avec la tête vers la rue de Paris, les pieds vers le bd de Chanzy, à l'opposé des flics, donc il était de dos par rapport au flic. Un flic en civil très calme le visait déjà (flic en position de tir tenue pendant 4 secondes selon deux témoins, un des témoins est un voisin), ce qui veut dire que le flic a attendu que Joachim tourne sa tête vers lui pour tirer à ce moment là.

    Si le policier n'a pas hésité à tirer provoquant cette défiguration, en revanche la réalité de la mutilation est sans cesse mise en doute.

    Doute jeté sur la réalité de la blessure alors que dès le premier soir, le 8 juillet l'interne de l'hôtel Dieu avait clairement indiqué qu'il s'agissait de la perte définitive d'un oeil. Doute repris sous différentes formes dans certains journaux. Doute relayé par vos propres amis qui vous demandent s'il n'y a vraiment pas une petite chance ( probablement par gentillesse) de sauver l'oeil. Ce doute devient vite insupportable parce que le diagnostic médical ne supportait aucun doute, parce que la violence du choc ne laissait aucune chance.

    Il ne faut laisser aucune chance aux armes non-létales.

    Avec les signataires, je voudrais juste vous demander l'interdiction totale d'utilisation des armes non-létales (flashball, ldb40, tazer) par les forces de l'ordre.

    Stéphane Gatti


    Pour signer la pétition : http://www.lapetition.be/en-ligne/interdiction-totale-lutilisation-des-armes-non-ltales-flashball-lbd40-tazer-par-les-forces-de-lordre--4653.html


  • Ce soir, lundi 13 juillet 2009, était organisée à Montreuil une manifestation pacifique en réaction aux violences policières dont a été victime Joachim GATTI le 8 juillet 2009. Joachim a perdu un œil par un tir de flashball de la police. Il participait à une manifestation pacifique Croix de Chavaux, suite à l’expulsion de « la Clinique » le matin même par la police.
     
    Suite à ces violences, une manifestation a été organisée, rassemblant environ 500 personnes de tous âges, à 19 heures ce soir. Un dispositif policier impressionnant a été mis en place. Lorsque la manifestation se dirigeait vers le marché, la police a pris en étau les manifestants.
     
    Nous, membres de Solidaires, avons été témoins d’une charge violente (chaises volant, matraquages violents, tirs tendus de gaz lacrymogènes…). Nous avons été témoins d’arrestations violentes. Nous avons été témoins de l’arrogance de certains policiers et d’une charge inacceptable d’une simple manifestation.
     
    Mais nous avons aussi été témoins de saines réactions d’habitants de Montreuil, demandant aux policiers et gendarmes mobiles des comptes sur leurs actions.
     
    Nous dénonçons les violences policières qui ont émaillé la vie de notre ville ces deux semaines.
    Nous demandons la libération immédiate des manifestants arrêtés.
    Nous demandons au Préfet de Seine Saint Denis de rappeler sa police à l’ordre et à la mesure.
    Nous demandons l’interdiction des flashball et taser.
     
     
    Montreuil, le 13 juillet 2009
     
    SOLIDAIRES Montreuil
    Bourse du travail
    24 rue de Paris
    93100 - Montreuil
    tél... 01 48 51 05 93
    fax... 01 48 51 96 21
    solidairesmontreuil@wanadoo.fr
    www.solidaires.org

  • A la fin du mouvement universitaire de l'année 2008-2009 luttant contre la LRU, la mastérisation et le décret des enseignants chercheurs s'est posée la question de la tenue des examens.

    Lors des AG, la position la plus largement suivie était de ne pas faire subir à tous les étudiants, mobilisés ou non, des examens dont les cours n'avaient pas été effectués dans les meilleures conditions. La Coordination Nationale Universitaire appelait à la non-tenue des examens. Des étudiants en L1 de sociologie sont venus faire part de leur inquiétude au sujet d'un de leurs examens, la plupart de leurs cours n'ayant pas eu lieu (ils avaient reçu des polycopiés considérés comme cours à part entière). Ils ont procédé à un vote au sein de leur classe et la non-tenue de l'examen l'avait emporté c'est pourquoi ils ont sollicité un soutien de l'assemblée générale. Soucieuses d'une égalité et d'une solidarité sans condition entre tous les étudiants de toutes les filières, certaines personnes se sont présentées au rendez-vous le 15 mai, afin de discuter avec l'enseignante et les étudiants présents.

    Lors de notre arrivée, nous avons engagé la discussion avec l'enseignante, puis les étudiants sont arrivés peu à peu et ont pris part au débat. La discussion avec l'enseignante était tendue, car elle souhaitait absolument faire tenir son examen sans même consulter ses étudiants. Le débat avec les étudiants s'est engagé calmement, sans front d'aucune part, la plupart recevant positivement notre intervention et notre soutien. Le dialogue s'éternisant et la tenue de l'examen étant fortement compromise, l'enseignante est allée chercher la directrice de l'IUT. Celle-ci est arrivée et s'est engagée dans la discussion. S'en est suivie l'arrivée de messieurs Buron directeur de l'UFR arts et sciences humaines, Wolf responsable administratif de l'UFR arts et sciences humaines, et Barrère directeur de cabinet du président de l'université. La directrice de l'IUT et monsieur Buron ont débattu avec nous assez longuement et tout d'un coup, nous avons vu surgir dans le couloir et la salle une quinzaine de policiers en équipement anti-émeute. Nous étions surpris de n'avoir pas été poussés à partir par les responsables d'UFR présents plus tôt et étions prêts à partir dans le calme lorsque les policiers nous ont fermé les portes coupe-feu au nez et ont procédé à un contrôle d'identité de toutes les personnes restantes qui ne passaient pas l'examen, sous les regards placides de messieurs Buron, Barrère et Wolf. L'enseignante venait de nous dire qu'elle avait « hâte que des policiers et vigiles soient salariés de la fac » et qu'elle nous « méprisait ». Nous avons discuté vivement avec monsieur Buron, avançant qu'il était inadmissible que des policiers rentrent dans une université et qu'ils procèdent à un contrôle d'identité dans un établissement public où nous étions d'ailleurs tous étudiants et où nous pouvions circuler librement. Nous avons ensuite été escortés par les forces du désordre jusqu'au trottoir hors de l'enceinte de l'IUT.

    A la suite de cet événement, nous avions appris par monsieur Buron qu'aucune poursuite ne serait engagée contre les étudiants contrôlés si aucune perturbation d'examen n'avait lieu ultérieurement. Une perturbation ayant eu lieu sur un examen de M1 de sociologie par les étudiants de cette classe, devions-nous donc tempérer toute personne qui souhaitait contester la tenue d'un examen ? Ils ont d'ailleurs échappé de peu à un conseil de discipline.
    16 d'entre nous avons reçu, environ un mois après cet événement, une convocation à un conseil de discipline les 25 et 26 juin à l 'UFR de droit. 

    Face à une criminalisation des personnes prêtes à lutter jusqu'au bout et qui ne veulent pas rentrer dans l'ordre tête baissée et accepter des conditions imposées par les nouveaux juges des universités, face à une volonté des administrations de créer des exemples pour enterrer toute contestation, nous appelons à un soutien et une solidarité de l'ensemble de la communauté universitaire lors de ce conseil de discipline. Cela ne concerne pas seulement les convoqués, mais toutes les personnes ayant suivi le mouvement universitaire, car c'est le procès du mouvement dans son ensemble. 

    Conseil de discipline, le 25 juin à 14h au site droit, économie et sciences sociales, 50 avenue Jean Portalis , et le 26 juin à 9h30 sur le site de Polytechnique.   Nous vous invitons à transmettre l'information auprès de vos contacts. Nous vous remercions d'avance pour votre soutien. 

    Des étudiants convoqués. Le 21 juin 2009




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