• Sauvons l'université !
    Newsletter n° 24 - février 2010


    Le calendrier choisi par le ministère pour les concours de l'année 2011 est emblématique de l'ensemble de la réforme de la formation des enseignants. S'y lisent le mépris pour l'idée même de formation et l'absence totale de prise en compte de l'intérêt des étudiants. Demander que les concours soient maintenus au printemps, c'est, de notre part, tenter d'agir sur l'aspect le plus ubuesque de cette réforme tout entière néfaste pour la formation des enseignants et pour l'avenir des élèves et des étudiants ; c'est rappeler qu'il faut du temps pour former au métier d'enseignant ; c'est redire encore une fois que c'est aux universités d'organiser la formation des enseignants, non aux rectorats, aux instituts catholiques et aux officines privées.

       Au fur et à mesure de l'annonce des dates des prochains concours de recrutement des enseignants, on réalise en effet ce qu'elles signifient, et l'incrédulité grandit :

    - Il s'agirait de préparer les concours de professeurs des écoles comme ceux des professeurs des lycées et collèges en un mois (écrits des concours du CRPE, dont la nature des épreuve est modifiée, en septembre ; exemple d'un CAPES, celui d'histoire et géographie : écrits le 3 novembre) : comment mieux dire que les savoirs n'ont aucun sens, puisque les programme ne seront connus que tardivement ?

    - Les épreuves de l'automne 2010 seraient de fait réservées aux collés de la session du printemps 2010, ce qui constituerait une entorse à l'égalité entre les candidats. Le concours 2011 serait-il conçu comme le rattrapage du concours 2010 ? Les candidats se présentant pour la première fois auront-ils l'occasion de préparer en temps réel les épreuves lors de « concours blancs » ?

    - Les inscriptions aux concours sont annoncées à une date où nombre de candidats engagés dans la fameuse « année transitoire » ne sauront pas s'ils ont le master nécessaire à leur inscription : cherche-t-on à limiter les candidatures à quelques centaines de personnes ?

    - En outre, certains IUFM ont déjà annoncé la reprise des cours en août (voir
    http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3434) : au-delà de la dégradation inacceptable des conditions de travail que cela représente pour les enseignants, plusieurs questions doivent être posées :
    • Auront-ils des étudiants devant eux ? Ceux-ci peuvent-ils enchaîner deux sessions de concours à quelques semaines d'intervalle ? Combien peuvent se permettre de ne pas travailler de manière rémunérée l'été ? Imagine-t-on qu'ils n'aient pas déjà organisé leur activité estivale ?
    • Qu'en est-il des coûts induits par l'ouverture ds bâtiments (alors que certaines universités cherchent déjà à augmenter les plages de fermeture durant l'année afin de réduire leurs dépenses) ? Imagine-t-on, pour résoudre ce problème, de nous proposer de mettre des cours en ligne en libre service, alors que la préparation des concours est le lieu de développement d'une relation scientifique et méthodologique entre enseignants et candidats ?
    • Quelles seraient les répercussions de ce calendrier sur les services de l'ensemble des personnels universitaires ? Il affecterait gravement à la fois le maintien des postes dans les IUFM et celui des traitements dans les UFR.

       Vue l'improvisation ministérielle, qui révèle un mépris profond de la situation des étudiants et de la conscience professionnelle des enseignants, il importe :
    - de faire connaître partout les effets de cette mesure sur les services (en interne dans les UFR et les IUFM) ;
    - de dénoncer l'inégalité entre les candidats et d'en avertir les étudiants ;
    - de faire voter partout des motions demandant le maintien des écrits de concours au printemps 2011 (avec formation alternée des fonctionnaires-stagiaires sur décharge horaire, l'année suivant leur recrutement), à envoyer aux présidents des jurys de concours et aux deux ministères concernés ;
    - de faire relayer par les instances centrales des universités que nous avons élues le refus de ce calendrier absurde (voir par exemple la
    motion votée par le C.A. de Grenoble III
    ) ;
    - d'alerter les responsables politiques des effets délétères d'une telle disposition.

    Pas plus qu'une masterisation « rien en un », ce calendrier inapplicable ne doit pas s'appliquer !

  • Vendredi 8 janvier 2010, le personnel de la bibliothèque parisienne Sainte-Barbe, située au cœur du Quartier Latin, est en grève.

    Cette bibliothèque interuniversitaire, dépendant du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, est ouverte depuis mars 2009.

    18 000 lecteurs s’y sont inscrits en 9 mois : un succès sans précédent pour un établissement de ce type, qui prouve l’ampleur des besoins documentaires des étudiants parisiens.

    40 personnes, dont la moitié de contractuels, ne suffisent pas à faire fonctionner un tel établissement, malgré l’aide des moniteurs-étudiants.

    C’est pourquoi le personnel de la bibliothèque a voté majoritairement la grève, pour interpeler les autorités sur cette situation mettant en péril l’avenir de la bibliothèque Sainte-Barbe.

    Dans ce mouvement, nous avons reçu le soutien de représentants du personnel de la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, de la bibliothèque Sainte-Geneviève, de la BULAC (bibliothèque des langues orientales), de la B.N.F. et de la B.P.I. (centre Georges-Pompidou, Beaubourg).

    Le personnel de la bibliothèque Sainte-Barbe


    Source : http://bibliothequesenlutte.wordpress.com/2010/01/08/communique-de-presse-du-personnel-de-la-bibliotheque-sainte-barbe/


  • Conseil d’administration du 18 décembre 2009

     

    Motion

     

     

    Le Conseil d'administration de l'Université Paris-Sorbonne, réuni en formation plénière le vendredi 18 décembre 2009, juge inacceptables les propositions relatives à la réforme de la formation et du recrutement des enseignants rendues publiques par les deux ministères de tutelle le 13 novembre 2009.

    Après lecture du projet de « circulaire pour la mise en place des diplômes nationaux de master ouverts aux étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement, rentrée universitaire 2010 », il estime que l'élaboration de maquettes d'un master enseignement relève d’une gageure.


    Le dispositif proposé, inapplicable selon le calendrier annoncé, implique que se superposent durant la même année universitaire des exigences multiples : acquisition des savoirs fondamentaux, participation aux stages, préparation au concours, initiation à la recherche et rédaction d’un mémoire, mobilité internationale, réorientation en second semestre en cas d’échec au concours.


    Le Conseil d'administration de l'Université Paris-Sorbonne s’inquiète d’un tel dispositif dont les contradictions, loin d’améliorer la formation des maîtres en élevant leur niveau de qualification, mettent en péril autant la cohérence scientifique de l’année de master que l’acquisition des compétences pédagogiques et didactiques nécessaires au métier d’enseignant.


    Il déplore que les ministères de tutelle cherchent à faire passer en force, au mépris des avis et des propositions recueillis auprès de toutes les instances consultées depuis plus d’un an, une réforme rejetée par l’immense majorité des acteurs du monde éducatif et de la recherche. Il s’étonne de voir ainsi s’imposer aux universités de nouvelles contraintes, sans concertation, au moment même où s’affiche la volonté d’assurer leur autonomie.

     


    En accord avec ses précédentes motions relatives à la «
     mastérisation » de la formation des maîtres,

    en accord avec la motion votée par le Conseil de l'IUFM de l’Académie de Paris le mercredi 9 décembre 2009,

    en accord avec les motions convergentes votées en cette fin d’année 2009 par les conseils de nombreuses autres universités,

    Le Conseil d'administration de l'Université Paris-Sorbonne demande une révision profonde d’un dispositif qui, en l'état, menace l’avenir de l’Ecole républicaine.

    Il renouvelle son appel à l’ouverture de véritables négociations, plus que jamais nécessaires.

    Source : http://iufmparis.canalblog.com/archives/2009/12/19/16215575.html


  • Etudiants, enseignants et Biatoss de la Sorbonne (Universités Paris I et Paris IV) réunis en Assemblée Générale ce 24 Novembre 2009 affirmons notre solidarité et témoignons de notre plus grande estime à l'égard des universités mobilisées d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse, d'Italie et de Hongrie.

    Depuis la déclaration de Bologne en 1999 et le LMD, nous subissons les mêmes attaques incessantes contre nos universités publiques, attaques visant à terme à leur privatisation et leur destruction.

    Gratuité des études supérieures, refus de la sélection sociale, indépendance de la recherche, financement intégralement public et augmentation des budgets consacrés à l'éducation constituent le socle commun de nos combats.

    Pour la première fois depuis des décennies, l'Europe des luttes se constitue face à l'Europe du libre-échange et du savoir marchandise. Nous ferons notre possible pour rejoindre les facs européennes dans la lutte et nous appelons toutes les universités françaises à en faire de même, poursuivant l'âpre combat que nous avons mené pendant 4 mois au printemps dernier. C'est le moment de mener une riposte européenne, ne le laissons pas nous échapper.


  • Le 23 septembre dernier, le directeur de l’IUFM de l’académie de Versailles réunissait les personnels enseignants, administratifs et techniques des sites IUFM d’Antony pour leur annoncer l’intention du Conseil général des Hauts-de-Seine de récupérer les terrains sur lesquels est implanté le site d’Antony Val-de-Bièvre.
    Dans ce cas, à la prochaine rentrée universitaire, il ne serait plus prévu de formation à Antony Val-de-Bièvre. Regrouper dans le site de Jouhaux toutes les formations ouvertes à la rentrée 2010 est invraisemblable. Il s’agit de locaux mal desservis par les transports en commun, et dans un tel état que la direction de l’IUFM a fait le choix de n’y laisser qu’un minimum d’étudiants et de stagiaires du second degré dès cette rentrée 2009.

    L’intention de détruire Antony Val-de-Bièvre surprend. Le site, qui existe depuis plus de 30 ans, a accueilli des dizaines de milliers d’étudiants, de fonctionnaires stagiaires et de titulaires, tant en formation initiale que continue. Cette année encore, ce sont 500 PE1, 150 PE2, 150 PLC2 qui se préparent au métier de professeur des écoles ou de professeur des lycées et collèges. 60 stagiaires suivent une formation ASH, des stages de formation continue, des actions de formation de formateurs y sont programmés. Dans le cadre des relations internationales, le site accueille des étudiants Erasmus et différents partenaires étrangers qui bénéficient ainsi de notre expertise sur l’enseignement en général et la didactique du français en particulier et de conditions d’accueil particulièrement favorables. Des séminaires y sont régulièrement tenus, des enseignants- chercheurs et des professeurs des universités participent à des formations. Quant aux personnels, 80 enseignants et 20 biatos travaillent sur le site. Au total, c’est prês de 1000 usagers qui font vivre Antony Val- de-Bièvre. D’abord École normale des Hauts-de-Seine, puis site de formation de l’Institut universitaire de formation des maîtres de l’Académie de Versailles, maintenant école interne de l’Université de Cergy-Pontoise, le site d’Antony Val-de-Bièvre a toujours su répondre aux nouvelles exigences institutionnelles liées à l’évolution du métier d’enseignant, manifestation de la capacité d’adaptation de tous ses personnels.

    En détruisant ce lieu, le Conseil général des Hauts-de-Seine porterait la lourde responsabilité de supprimer du sud de son département, non seulement un pôle d’excellence dans la formation des enseignants, mais aussi un élément d’attractivité pour la ville d’Antony. D’autre part, en ces temps de rigueur budgétaire et de développement durable, cette destruction du site représenterait un énorme gâchis, des investissements financiers très importants ayant été consacrés à la réhabilitation du site d’Antony Val-de-Bièvre qui vient juste d’être achevée.

    Plus que jamais, un réseau éducatif fort est nécessaire pour répondre aux nouvelles exigences de formation et d’éducation. Dans ces conditions, comment concevoir qu’un tel lieu de formation puisse disparaître pour permettre la réalisation de projets immobiliers dont nul ne connaît encore véritablement l’ampleur des enjeux. Aussi, l’ensemble des personnels du site de formation d’Antony Val-de-Bièvre s’interroge. Que signifie véritablement la destruction du site d’Antony Val-de-Bièvre ? Comment l’UCP compte-elle réagir face aux menaces qui pèsent sur la formation des enseignants dans l’académie de Versailles en général et sur notre site en particulier ? Quel est l’avenir des autres sites de formation ? Quel est l’avenir de l’ensemble des personnels ? Quel est l’avenir de l’UCP dans le Sud de l’Académie ?

    L’ensemble des personnels du site de formation d’Antony Val-de-Bièvre, réuni en assemblée générale le mercredi 21 octobre 2009, entend réagir. - Nous demandons solennellement au Conseil général des Hauts-de- Seine de renoncer à son projet de destruction du site de formation d’Antony Val-de-Bièvre.

    - Nous demandons à la Présidence de l’Université de Cergy-Pontoise de défendre le maintien du site d’Antony Val-de-Bièvre, car c’est garantir, dans de bonnes conditions, un avenir de la formation des enseignants dans le sud de l’académie de Versailles.

    Des réponses claires doivent être apportées rapidement à tous les personnels quant à leur garantie de travail au sein de l’UCP dans le Sud de l’Académie.

    - Nous lançons une campagne d’information auprès de tous les personnels de l’IUFM de l’académie de Versailles mais également en direction des collègues enseignants du département. Des tracts seront diffusés et une pétition circulera auprès d’un maximum de citoyens sensibles aux questions de la formation des maîtres.

    - Des contacts ont été pris auprès d’élus locaux, de conseillers généraux mais également en direction du Conseil Régional et du Sénat.

    Source : http://iufmparis.canalblog.com/archives/2009/11/03/15670195.html





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