• Dans le prolongement de la mobilisation du printemps dernier dans les universités, le mouvement étudiant avait été fortement réprimé : à Paris, Lyon, Pau, etc. se sont enchaîné les arrestations arbitraires et les procès. à Toulouse, un militant de la Fédération Syndicale Étudiante a reçu un tir flashball dans l'œil. Et la répression cessé durant les vacances.

    Ainsi, cet été à Toulouse, plus d’une dizaine d’étudiant-e-s ont été convoqués au commissariat central car leur est reproché des « vols de gâteaux » ( pour plus de 2000 euros !), des « tentatives de vol d’électroménagers » ,  des « porte cassée ». Ils risquent de fortes amendes.

    A l'Université de Saint-Etienne, neuf étudiants sont passés en commission disciplinaire le 10 juillet. Ils devront attendre le 28 septembre pour connaître leur éventuelle sanction. Il leur est simplement reproché d'avoir participé au mouvement et aux piquets de grève sur leur Université, comme plusieurs centaines d'autres.

    A Caen, une étudiante a écopé  de 4 mois de prison avec sursis, accompagné d'une inscription sur son casier judiciaire qui lui empêche de passer des concours de la fonction publique. Pourtant, les témoignages des agents de police ne concordent pas.

    Après l'affaire de l'élève du lycée Ravel de Paris, dont le principal a menacé de refuser l'inscription s'il ne n'engageait pas à cesser de militer sur l'établissement, il s'agit là de nouveaux exemples des représailles envers ceux qui se sont battus pour un enseignement public, gratuit, ouvert à tous et indépendant de tout intérêt privé.

    La Fédération Syndicale Étudiante dénonce cette politique de répression généralisée envers lycéens et étudiants en lutte. Plus généralement, nous réaffirmons notre soutien inconditionnel à tous les militants de lutte, lycéens, étudiants ou salariés, victimes de la répression de la part de gouvernement, du patronat ou de leur complices.

    D'ailleurs, la FSE mènera cette année, au sein d'un collectifs d'organisations syndicales et politiques,  une campagne unitaire contre la répression généralisée du mouvement social.

    Source : http://agepfse.unblog.fr/2009/09/17/la-repression-fait-sa-rentree/


  • Lors de la conférence de presse de rentrée universitaire, qui s’est tenue le 17 septembre, Valérie Pécresse a présenté les avancées 2009-2010 en faveur des étudiants, des personnels et des universités. Après une première année de refondation, une deuxième année de construction, la rentrée 2009 marque le temps de la consolidation.

    Pour lire ce discours sur le site du MESR

    Mesdames, Messieurs,

    Je suis heureuse de vous accueillir à l’occasion de ma troisième rentrée universitaire.

    Vous le savez, la rentrée d’un ministre de l’enseignement supérieur se fait au rythme de celle des étudiants, et c’est avec la même détermination de continuer à travailler pour eux, avec leurs professeurs, que j’aborde cette rentrée 2009.

    Cette rentrée marque une nouvelle étape dans la vie universitaire française. Après une première année de refondation, une deuxième année de construction, voici venu le temps de la consolidation et de l’ambition retrouvée.

    L’ambition d’une communauté d’enseignants, de chercheurs, d’étudiants, qui placent les valeurs du progrès de la connaissance, du partage du savoir, de la réussite individuelle et collective au coeur de leur projet commun.

    Notre université est aujourd’hui une université qui avance, une université qui ose, une université qui répond aux défis qui sont les siens, et qui sont aussi les miens.

    Et d’abord celui de l’attractivité et de l’équité.

    L’Université est forte de ses étudiants, de leur nombre bien sûr, mais aussi de leurs talents et de leur motivation. Au regard des prévisions d’inscriptions en première année à la date d’aujourd’hui, les chiffres montrent que nos universités résistent à la baisse tendancielle du nombre des étudiants dans notre pays : alors que les inscrits à l’université ont baissé de 10% sur les 5 dernières années, cette baisse semble se stabiliser cette année à - 0.5%.

    Après le mouvement qui a perturbé un certain nombre d’établissements au printemps dernier, il n’y pas eu d’évitement des universités par les bacheliers.

    Les jeunes français continuent de croire en l’université.

    L’enjeu pour nos universités aujourd’hui c’est de renforcer encore ce capital de confiance. Car pour beaucoup de familles, l’excellence de l’enseignement que l’on y délivre reste un idéal auquel elles souhaitent voir leurs enfants accéder.

    C’est pourquoi il était si important de se mobiliser avec force contre l’échec massif du premier cycle. Le plan réussir en licence est à l’œuvre. Les universités se sont mobilisées et les expériences innovantes fondées sur un meilleur accompagnement des étudiants, une personnalisation des parcours, un enrichissement des compétences et des connaissances, se multiplient.

    Et contrairement à l’idée reçue, le taux d’encadrement des étudiants s’est considérablement amélioré en 10 ans : il y a aujourd’hui un enseignant pour 20 étudiants contre un pour 25 il y a 10 ans, ce qui permet aux universités de mener une vraie politique de formation.

    J’ai demandé au comité licence du CNESER de procéder cette année à un suivi du plan réussir en licence. Nous aurons à la fin de cette année un premier bilan d’étape.

    Les filières universitaires qui souffrent aujourd’hui d’un défaut d’attractivité, au-delà même des effets de contexte liés aux mouvements de l’année dernière, sont les filières de sciences, sciences humaines, mais aussi expérimentales.

    Des filières d’excellence pourtant ! Des filières dont nous avons besoin, des formations dont la qualité académique doit absolument être défendue, mais des formations qui doivent aujourd’hui gagner en visibilité et en clarté en termes de parcours et de qualification.

    Concernant les sciences humaines et sociales, c’est d’ailleurs un des axes de réflexion que j’ai proposé au conseil présidé par Marie-Claude Maurel que j’ai installé le 2 septembre dernier.

    Si le succès des filières sélectives qu’elles soient universitaires ou pas, ne se dément pas en revanche (+1% pour les IUT, + 2,5% pour les CPGE et une stabilité des effectifs en STS), c’est précisément parce qu’elles conjuguent des perspectives d’étude claires avec une véritable qualité pédagogique.

    Aujourd’hui, l’ensemble de notre système de formation doit s’animer d’une culture pédagogique forte et de possibilités de réorientation ouvertes à tous les paliers de qualification. C’est la condition indispensable pour que nous atteignions l’objectif de 50% d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur.

    Cette culture de la cohérence, de la synergie, de l’ouverture de notre système de formation, nous sommes en train de la construire.

    Et cela commence par une présentation de l’ensemble de l’offre de formation accessible aux bacheliers grâce à une information lisible sur les enjeux, sur les exigences et sur les possibilités d’insertion de chacune des filières.

    C’est précisément l’objectif de la plateforme interactive d’information, de conseil et de préinscription Admission Post Bac qui, pour la première fois, a fonctionné cette année dans toutes les académies.

    Grâce à cet outil, l’accès à l’enseignement supérieur français dans sa diversité, sa richesse, mais aussi sa complexité est aujourd’hui favorisé, facilité, simplifié.

    Admission Post-bac c’est :
    - plus 133 000 conseils apportés aux futurs étudiants par les universités ;
    - plus de 11 millions de connexions au total de la part des candidats, que ce soit pour des demandes de conseils, les préinscriptions, les inscriptions, le suivi du dossier
    - 5 voeux en moyenne formulés par étudiant, soit un de plus que l’an dernier ;
    - et à quinze jours de la fermeture de la procédure complémentaire, une affectation proposée à la quasi-totalité des candidats passés par la procédure, puisque moins de 1% des dossiers, sur plus de 680000, sont encore en cours de traitement, et ce plus rapidement que l’an dernier...

    En un mot, Admission Post Bac est un outil interactif, un outil performant ! Un outil qui apporte une information complète et égale à tous les étudiants et qui lutte contre le délit d’initiés, combat l’autocensure des élèves, ouvre à chaque jeune français tous les possibles partout sur notre territoire. Un outil qui libère les ambitions.

    Sur la base du rapport que Bernard Saint-Girons m’a remis en juillet dernier, nous allons poursuivre notre travail d’explicitation de notre offre de formation et d’accompagnement de nos jeunes dans leur entrée dans l’enseignement supérieur.

    Dès cette année, nous allons expérimenter dans l’académie de Nantes, le conseil anticipé à la procédure de préinscription (ce conseil formulé par les établissements d’enseignement supérieur intervient aujourd’hui après la préinscription).

    Transparence et ouverture du premier cycle universitaire sont des clefs indispensables à la réussite de nos étudiants. En s’appuyant sur APB, les universités sont entrées dans une logique de clarté et de conseil, elles se mobilisent aujourd’hui pour relever le défi de la cohérence des formations.

    Les Universités osent aujourd’hui l’alliance avec notre système sélectif pour présenter aux jeunes français des parcours enrichis et diversifiés.

    Fortes d’une identité pédagogique fondée sur la qualité de leur recherche, elles s’ouvrent à d’autres pratiques, à d’autres enjeux.

    J’ai souhaité, à l’occasion de cette rentrée, valoriser les expériences de mutualisation de classes préparatoires avec les cycles universitaires. Même si elle est encore aujourd’hui ponctuelle et expérimentale, cette rencontre entre deux mondes qui se regardaient en chiens de faïence depuis des décennies, est pour moi très importante.

    Dans leur diversité, ces expériences de services partagés, de conventions entre lycées et universités sont le signe que les mentalités sont en train de bouger, que les universités sont désormais sans complexe. Ouvertes à tous les bacheliers, sans sélection à l’entrée, elles choisissent l’innovation et la coopération comme clés de la réussite pour leurs étudiants.

    Au sein des pôles de recherche et d’enseignement supérieur, le rapprochement Université - Grandes écoles dont on parle depuis si longtemps est en marche.

    Du post-Bac jusqu’au doctorat !

    Et même si le mouvement est lent, si les relations sont parfois complexes, les intérêts partagés sont si forts qu’ils conduisent immanquablement les acteurs à promouvoir au plus haut niveau une vraie politique scientifique et de formation commune :

    Parce que c’est au bénéfice des étudiants, à qui l’on offre ainsi des parcours plus riches, plus complets et une qualification plus lisible aux yeux des employeurs

    Et parce que c’est au bénéfice de la performance et de l’attractivité de notre système d’enseignement supérieur et de recherche tout entier.

    Les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur sont en train de prendre corps : fondés d’abord sur des coopérations scientifiques, ils explorent aujourd’hui la voie des formations partagées, des filières communes, des diplômes uniques entre universités et grandes écoles.

    La structuration de notre paysage de recherche et de formation est en marche. Déjà 15 Pôles de recherche et d’enseignement supérieur se sont structurés et 59 universités, hors Paris intra-muros, sont engagées dans cette dynamique.

    Le mouvement s’amplifie. Il est porté par la formidable dynamique que l’opération campus apporte aux universités, écoles, grands établissements, d’un seul et même site, de rassembler leurs forces et de travailler ensemble.

    En 18 mois nous avons sélectionné les 12 premiers campus que le Président de la République a voulus pour notre pays et labellisé 9 campus innovants et prometteurs.

    Les financements auxquels le gouvernement s’était engagé sont là : 5 milliards pour les 10 campus d’excellence, 178 millions pour les deux campus de Lille et de Lorraine, 250 millions pour les campus innovants et prometteurs.

    Après le temps des études et de la programmation, les premiers travaux, commenceront dans le courant de l’année 2012. C’est pour moi un motif de grande joie et de grande fierté.

    Alors qui peut dire aujourd’hui que la France n’a pas fait le choix de l’excellence et le pari de l’Université ?

    Le gouvernement s’était engagé à placer nos établissements d’enseignement supérieur et de recherche au coeur de son projet pour notre pays.

    Aujourd’hui, à peine deux ans plus tard, c’est fait.

    Nos universités, sont aujourd’hui pleinement en mesure de relever le défi de l’innovation et de l’excellence.

    Fortes de leur autonomie, elles s’emparent de leur liberté pour s’imposer dans le paysage scientifique, économique social et culturel de notre pays.

    Elles seront 51 à être autonomes dès le mois de janvier prochain, soit 60% d’entre elles !

    La liberté qu’elles choisissent, les unes après les autres, d’assumer, c’est :

    - celle de conduire une véritable stratégie de formation et de recherche
    - celle de bâtir une politique de ressources humaines cohérente et ambitieuse,
    - celle de piloter un budget global qui impose à la fois rigueur et créativité,

    Cette liberté est la première des forces de nos universités.

    Et si les moyens que l’Etat investit dans son système d’enseignement supérieur et de recherche continuent de croître de manière totalement inédite, c’est précisément parce que le gouvernement a fait le pari d’universités puissantes et fortes.

    Pour la seule année 2009, elles bénéficieront d’une augmentation de leurs crédits de plus de 20% en moyenne soit 320 millions d’euros supplémentaires.

    La dépense moyenne par étudiant est ainsi passée de 7210 euros en 2006 à 9132 euros en 2009, une augmentation de 1922 euros depuis 2006.

    * * * * *

    L’université française de la rentrée 2009, c’est une université au service de ses étudiants, une université qui ose l’autonomie et se mobilise sur un vrai projet de formation et de recherche, une université à la fois pleinement inscrite dans son territoire et ouverte sur le monde.

    Une université dont les Français peuvent être fiers et en laquelle ils peuvent avoir confiance.

    Dans les mois qui viennent, nous allons aller plus loin dans cette action ambitieuse avec deux axes principaux :

    - le premier, permettre aux étudiants de réussir pleinement, notamment en travaillant, en lien avec Luc Châtel, sur les dispositifs d’orientation bac -3/bac +3, mais aussi en allant plus loin sur la réussite en licence, sur l’insertion professionnelle ;
    - le deuxième axe, tisser les alliances entre universités, organismes de recherche et grandes écoles, autour des grands Pôles de recherche et d’enseignement supérieur visibles à l’international qui structureront le territoire.

    Mesdames, Messieurs,

    Si l’Université de la rentrée 2008 était une université qui changeait, l’Université de cette rentrée 2009 est résolument une université qui avance, et que nous allons accompagner dans cette avancée.

    Je vous remercie.

    Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2946


  • Le 11 Septembre 2009, la lutte universitaire continue sur Strasbourg !
    Aujourd'hui, la présidence inaugure une plaque de l'université unique,
    symbole de la LRU et de la privatisation des services publics, signée par
    Pécresse et le président de l'université. A cette occasion, des étudiants, des
    personnels et des enseignants se sont rassemblés afin d'affirmer leur volonté
    de poursuivre un mouvement social, et de défendre une éducation libre,
    gratuite et ouverte à tous. La forte mobilisation, notamment des L1, et l'unité
    des différents acteurs de l'université ont fait de cette action un succès et par la
    même, ont permis de dissiper toute crainte sur la non-reprise d'un
    mouvement. L'appel qui suit à été lu lors de cette action, il est destiné à toutes
    les universités françaises.

    Appel de Strasbourg du 11 Septembre 2009

    Depuis le 1 janvier 2009, on veut nous faire croire que l'Université de
    Strasbourg est devenue autonome, alors, qu'en réalité, elle est devenue de
    plus en plus dépendante de la loi du Marché et de moins en moins financée
    par l'Etat. On voudrait aujourd'hui, 11 septembre 2009, nous faire croire que
    tout va pour le mieux et que les acteurs du monde universitaire sont ravis.

    Grâce à la LRU, le savoir devient une marchandise. Les capitaux privés
    interviennent au sein de l'UdS par le biais de la Fondation, dont l'objectif
    déclaré est de "vendre l'ensemble de l'Université" (DNA 13/05/09). La
    masterisation casse la formation des fonctionnaires, afin de fragiliser leur
    statut, pour en faire des vacataires toujours plus précaires. Les nouveaux
    programmes contiennent des projets professionels obligatoires, destinés à
    rendre les étudiants et leurs fillières plus rentables.

    Grâce à la LRU, la Fac devient petit à petit une entreprise. Comme on
    pouvait s'y attendre, les entreprises influencent déjà le contenu des
    formations, à l'exemple de la licence et du master en management
    "supermarché Match". Le président Beretz, dont la prime annuelle a
    augmenté jusqu'à 40000€, siège avec les pleins-pouvoirs et exerce sa
    politique arbitraire sur l'Université. Le conseil d'administration est de moins en
    moins représentatif en personnels et en étudiants, mais il est ouvert à des
    personnalités extérieures tel que le président du Medef local. Cette nouvelle
    logique entrepreneuriale entraîne déjà répressions, licenciements et
    rétrogradations.

    A peine autonome, l'Université se trouvait déjà en grève. On essaie
    aujourd'hui de nier les mouvements sociaux que les universités ont connus
    dès 2007.

    A travers toute l'Europe ces dernières se sont mobilisées, et se
    mobilisent encore contre le processus de Bologne, à l'origine de la LRU en
    France, de la loi LOU en Espagne etc...

    Tout ce processus s'inscrit dans une même logique de privatisation qui
    touche tous les secteurs publics , de l'hôpital à la poste, en passant par
    l'éducation de la maternelle à l'Université. Et quand ce n'est pas la
    privatisation, c'est l'exigence de rentabilité à court terme qui s'immisce dans
    les services publics et impose des pratiques entrepreneuriales et
    managériales.

    Au niveau mondial c'est l'Accord General sur le Commerce des
    Services signé en 1995 par l'OMC, qui contraint tous les pays membres de
    l'OMC à privatiser 160 secteurs d'activité publique (dont l'éducation, la santé,
    la poste etc..).

    Non monsieur Beretz, nous ne sommes pas dupe du rôle que vous
    tenez, avec tous les présidents d'universités devenues autonomes. Nous
    appelons donc en conséquence toutes les universités de France et d'Europe,
    à se remobiliser, car nous ne céderons pas, et non! l'université ne sera pas
    une entreprise dont nous serons les clients pour finir exploités sur le marché
    du travail.

    Face à cette contestation sociale, la répression administrative au sein
    de l'université ne se fait pas attendre, à l'exemple de l'université de St
    Etienne, qui menace neuf étudiants grévistes d'interdiction d'inscriptions dans
    l'enseignement supérieur. Face à ces méthodes inacceptables nous
    apportons notre soutien aux étudiants et personnels sanctionnés.

    Les étudiants en lutte de Strasbourg.

  • L’Association « Reconstruire l’Ecole » prend acte des décrets sur le nouveau dispositif de formation des maîtres tels qu’ils ont été publiés au JO du 28 juillet 2009.

    Elle constate que le mouvement du printemps dernier, inédit par son ampleur et sa durée, a permis d’importantes avancées sur ce dossier :

    - L’agrégation est maintenue en dehors du cadre de la « mastérisation ».
    - Les certifiés stagiaires ne seront plus employés à temps plein.
    - Toute référence à d’éventuels « masters d’enseignement » a disparu.
    - Les étudiants bénéficient de 3 ans pour obtenir l’ensemble master+ concours

    Nous considérons que ce dispositif doit être amélioré en ce qui concerne l’année de stage et que la charge d’enseignement y est encore trop lourde. Nous proposons : 1/3 d’enseignement en responsabilité, 1/3 de pratique accompagnée et 1/3 de formation complémentaire. Ces deux derniers tiers sont d’autant plus indispensables que beaucoup de lauréats, en particulier les candidats libres, n’auront effectué aucun stage avant leur réussite au concours.

    Les trois critiques que nous adressions aux « masters d’enseignement » et qui ont été reprises par le mouvement universitaire de l’an dernier restent évidemment inchangées :

    - Il y aurait une masse énorme de « reçus-collés », constituant une « armée de réserve » d’enseignants précaires qui finirait par mettre en cause l’existence même des concours. Cette idée d’une « professionnalisation en amont » est particulièrement absurde : dans aucun autre cursus, ni en France ni à l’étranger, on ne professionnalise 10 fois plus d’étudiants qu’il n’y a de débouchés possibles dans un secteur.
    - Ces masters d’enseignement ouvriraient la porte à une dénaturation du caractère disciplinaire des concours.
    - Dans de nombreuses disciplines, en particulier en lettres et sciences humaines, ces masters « professionnels » videraient les actuels masters-recherche. La plupart des universités deviendraient alors des sortes de « community colleges », s’arrêtant à la licence et devraient même renoncer, faute de masters, à préparer l’agrégation.

    C’est pourquoi nous défendons les sept revendications suivantes :

    1. Il faut garantir le caractère disciplinaire des futurs concours du secondaire. Nous appelons l’ensemble des Associations de spécialistes et Sociétés savantes à peser de tout leur poids en ce sens.

    2. Il faut continuer de refuser les « masters d’enseignement ». La politique de « non-remontée des maquettes » doit donc être maintenue, y compris contre les instances universitaires concernées (présidence, conseils centraux, « comités de pilotage » ad hoc). Il revient aux différentes UFR d’exclure toute collaboration à des masters de ce type, rendant ainsi impossible leur mise en place.

    3. Il faudra réaménager les actuels masters-recherche dont le volume horaire (3 séminaires de 2 heures dans la plupart des cas) est du reste très insuffisant. Outre ces séminaires, qui doivent être maintenus, il faut donc assurer un enseignement complémentaire des fondamentaux de la discipline, qui sont loin d’être aujourd’hui maîtrisés par l’ensemble des licenciés. Il faudra enfin hisser ces nouveaux masters au niveau de la « spécialité », ce qui n’est généralement pas le cas en ce moment, de façon à y aménager clairement des parcours distincts en fonction des choix professionnels des étudiants (doctorat, CAPES, agrégation, éventuellement d’autres orientations). Dans l’immédiat, il convient de mettre en place un jeu d’options (davantage de recherche ou davantage de fondamentaux de la discipline) pour garantir au mieux le libre choix par les étudiants de leur avenir professionnel. Les problèmes budgétaires liés à ce renforcement des masters peuvent être résolus d’une part grâce au transfert aux UFR de l’intégralité des sommes aujourd’hui alloués aux IUFM pour la préparation des concours, d’autre part grâce à la forte augmentation du nombre d’étudiants inscrits en master et enfin par la mutualisation d’une partie des enseignements destinés aux étudiants de master, aux candidats au CAPES et aux candidats à l’agrégation.

    4. La préparation des concours doit se faire en dehors des masters, sur le modèle du dispositif maintenu pour l’agrégation. Dans le cas où ces enseignements seraient partiellement communs, leur évaluation aurait lieu sur des critères différents, comme c’est d’ailleurs déjà le cas dans de nombreuses universités ou à l’ENSLSH de Lyon. Les étudiants qui voudraient présenter le CAPES en M2 recevraient donc un enseignement en partie spécifique, ne donnant pas lieu à une évaluation universitaire (en particulier pour les candidats qui effectueraient des stages dans les établissements scolaires) sur le modèle de ce qui se fait, par exemple, dans le master « Philosophie et sociologie » de l’université de Paris I. C’est pourquoi nous nous félicitons de ce que les décrets du 28 juillet garantissent le bénéfice du concours pendant un an. Au cours de cette année supplémentaire, les lauréats des concours pourront finir (ou éventuellement entreprendre) les études correspondant à la deuxième année de master. Il est d’ailleurs probable que la majorité des étudiants choisiront d’inverser les priorités et préfèreront obtenir d’abord un master complet avant de se lancer dans la préparation des concours.

    5. Pour compenser les frais que suppose le prolongement des études et s’il n’est pas possible de rétablir des pré-recrutements sur le modèle des anciens IPES, il faut augmenter le nombre et le montant des bourses et/ou des allocations (sur critères à la fois académiques et sociaux) dans des proportions très supérieures à ce qui est aujourd’hui prévu.

    6. L’année de stage, dont il n’est pas question dans les décrets du 28 juillet, doit être aménagée selon le modèle précédemment décrit des « trois tiers ».

    7. Les séminaires inclus dans les nouveaux masters disciplinaires doivent être conçus comme une initiation à la recherche. La recherche proprement dite doit se mener en troisième cycle. Il faut donc que les doctorants puissent suivre, en plus de leur travail de thèse, de véritables « cours de doctorat », donnant lieu à l’attribution de crédits ECTS sur le modèle des cours de PhD aux Etats-Unis, qui est aujourd’hui généralisé dans le monde entier. C’est le seul moyen de donner la consistance nécessaire au troisième cycle, désormais amputé du DEA, puisque ce niveau D, où se mesure l’excellence universitaire selon tous les critères internationaux, est aujourd’hui devenu une pure fiction, en particulier dans le domaine des Lettres et sciences humaines.

    A Paris, le 14 septembre 2009

    Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2937


  • Compte-rendu des débats du 04/09/09 au sein du conseil d’école de l’IUFM Célestin Freinet de l’académie de Nice, école interne de l’Université de Nice Sophia-Antipolis.

    La discussion a porté sur les points suivants:

       - mastérisation

       - stages de 108 h

       - mesures transitoires.

    Concernant le premier point, volonté d’attendre les résultats des groupes ministériels.

    Dans l’académie de Nice, il y a un accord pour qu’une inscription en IUFM vaille une inscription en M1, pour que les étudiants n’aient rien à débourser en plus le moment venu. Les conditions précises seront examinées par les deux CEVU, et il a même été question de faire un CEVU commun.

    La question à l’ordre du jour, pour les étudiants n’ayant que la licence et passant les concours, est quel master et quelles conditions de validations de l’année de M1.

    Détails concernant les stages:

    - pour le premier degré, 15 jours de stage d’observation et de pratique accompagnée en binôme au premier semestre (octobre ou novembre suivant les départements) soit 48h, puis 15 jours de stage en responsabilité en janvier (06) ou en mars (83), soit 54h. Le tout serait rémunéré à hauteur de 102h.

    - pour le second degré, deux périodes de 3 semaines. Pour la première période, deux semaines de pratique accompagnée avec les mêmes classes, et une semaine en responsabilité; après les écrits, la proportion s’inverse.

    La gestion est annoncée comme étant faite au niveau académique en partenariat entre les services académiques et l’IUFM, mais les inscriptions se font directement sur le site du rectorat. Il se pourrait que les responsables de filière ne soient pas au courant.

    Les membres élus du conseil d’école  ont indiqué qu’à l’issue du mouvement de l’an dernier un consensus s’est dégagé pour dire que "enseigner est un métier qui s’apprend". Estimant que vouloir mettre ainsi des étudiants en responsabilité va à l’encontre de ce principe, les élus expliquent le refus prévisible des collègues de participer peu ou prou à ces expérimentations hasardeuses.

    Selon certains, l’objectif du gouvernement est simple : quand les lauréats du concours 2010 vont arriver dans les classes en septembre prochain, le ministre Chatel veut pouvoir tranquiliser les parents en leur disant que les professeurs de leurs enfants ont de l’expérience. Politiquement, il sera très difficile au gouvernement d’expliquer la disparition de l’année de stage (PLC2, PE2, PLP2, CPE2, Concours agricoles2) si ces stages n’ont pas lieu.

    Le doyen des IA-IPR en charge du dossier des stages expliquent que les contrats des stagiaires seront des contrats de vacataires. Mais il n’y a aucune réponse à ce jour concernant la responsabilité des stagiaires, notamment concernant les fautes professionnelles (TP de chimie, biologie ou physique, accident d’ EPS, propos négationnistes, racistes, discriminatoires ou  sexistes, attouchements, etc.).

    Aucune réponse non plus sur cette notion de validation de master 1 : de quels master s’agit-il? Ceux qui n’existent pas encore? Ou bien envisage-t-on d’expliquer qu’une préparation au capes de maths est l’équivalent d’une année de master 1 alors qu’ils sont exactement opposés ?

    La conclusion est qu’il est remarquable de constater que habituellement, on définit des mesures transitoires en connaissant le point de départ et le point d’arrivée. Mais ici, cette notion ne sert qu’à une seule fin idéologique et n’a de transitoire que le nom.

     

    CR de Thierry Astruc, Université de Toulon et du Var

    Source : http://iufmparis.canalblog.com/archives/2009/09/10/15024864.html





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