• Education : Luc Chatel arrive dans un contexte de protestation

    L'intersyndicale Education (FSU, Saiper, Sud-Education, Scenrac-CFTC) a annoncé hier, à l'occasion d'une conférence de presse dans les locaux de la FSU, suivre le mouvement national du 24 novembre. Un appel à la manifestation pour dénoncer la politique budgétaire qui frappe l'Education nationale, la veille de la venue du ministre de l'Education nationale à la Réunion.


    Alors que Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, pose ce matin les pieds à La Réunion, les mouvements de protestation se font plus en plus entendre. D'abord, les contractuels sont sollicités par le SGPEN-CGTR, pour profiter du passage du ministre au lycée de Bellepierre, à Saint-Denis, pour lui remettre une motion exigeant un plan de titularisation, et montrer leur mécontentement.

    Du côté de l'intersyndicale Education (FSU, Saiper, Sud-Education, Scenrac-CFTC), la venue d'un ministre se résume à un coup d'épée dans l'eau. "Je suis très sceptique à chaque fois qu'un ministre vient. Luc Chatel est à La Réunion aujourd'hui et n'envisage même pas de se rendre au salon de l'éducation. Et c'est la première fois qu'un ministre ne connaît rien à l'Education au regard de son cursus personnel", s'étonne Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale adjointe à la FSU.

    Actuellement se discute à l'Assemblée nationale le budget de l'Education nationale. "Nous allons manifester car c'est une politique de suppression de postes. Pour la rentrée prochaine, il y aura 16.000 postes en moins, tous secteurs confondus donc même les administratifs doivent venir manifester. On s'est projetés sur 2012, c'est 80.000 postes qui auront été supprimés", s'exclame la représentante syndicale qui rappelle les conséquences qui y sont liées : aggravation des difficultés scolaires, effectifs en hausse dans les classes, augmentation de l'échec scolaire... "Pendant notre manifestation, nous irons voir les employés de la Poste qui seront en grève le même jour car c'est toute la fonction publique qui est en danger. Nous montrerons notre solidarité", a-t-elle souligné.

    L'ire des enseignants et des lycéens monte

    Au même moment, réforme de la formation des enseignant et réforme des lycées sont annoncés. "J'observe que ces réformes interviennent quand on supprime des postes. Le lien est évident : Ces réformes ont pour effet de vouloir supprimer d'avantages de postes. Elles ne vont répondre aucunement aux problématiques que l'on rencontre sur le terrain quotidiennement", affirme Marie-Hélène Dor.

    La réforme de la formation des enseignants, un des motifs centraux de la contestation universitaire du printemps, continue de susciter l'ire des syndicats. Présenté aux organisations syndicales le 13 novembre par la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse et le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel, le projet "définitif" prévoit que la formation des enseignants incombe désormais aux universités par l'intermédiaire des masters, et non plus aux instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).

    Selon les syndicats, cela va avoir pour conséquences d'affaiblir le contenu professionnel de la formation et de tourner le dos à la mixité sociale du recrutement des futurs enseignants en rendant extrêmement difficile pour des milliers d'étudiants la présentation de concours désormais à bac plus 5.

    Fini la spécialisation par filière?

    De même, hier, le ministre de l’Education Luc Chatel a présenté les grandes lignes de son projet pour le lycée du futur. En seconde, en première et en terminale, un lifting va être effectué. Cette réforme met quasiment fin à la spécialisation par filière.

    La "nouvelle" classe de seconde débutera dès septembre 2010. Désormais, il y aura une heure et demie de cours d’économie pour tous, bien que cet enseignement soit qualifié d’option. La "nouvelle" classe de première débutera dès septembre 2011. Les enseignements seront désormais communs à hauteur de 60 %, afin de faciliter la réorientation des lycéens qui estimeraient s’être trompés de voie.

    Enfin, la "nouvelle" classe de terminale débutera dès septembre 2012. Elle sera celle où commence réellement la spécialisation. Handicapée par une fuite des bons élèves vers la filière scientifique, la filière littéraire bénéficie d’un coup de pouce : on pourra désormais y suivre un cours de droit.

    Enfin, une mesure commune aux trois niveaux : la mise en place de deux heures d’accompagnement obligatoire pour chaque élève à intégrer dans l'emploi du temps.

    Source : http://www.zinfos974.com/Education-Luc-Chatel-arrive-dans-un-contexte-de-protestation_a12271.html

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