Fac : «amertume et sentiment de gâchis.»

Laetitia : étudiante à Paris-IV

«Les cours reprennent lundi. Puis il y aura les examens fin juin. On est très angoissés. On n’a eu qu’un cours au second semestre. Il y en a eu ensuite sur Internet mais pas dans toutes les disciplines. En plus, on n’a pas pu pratiquer à l’oral, est-ce qu’on n’a pas perdu notre niveau de langue ? Je n’en veux pas aux enseignants - leurs revendications se justifiaient - mais j’en veux au gouvernement qui n’a pas su faire les gestes au moment où il le fallait. Je n’ai pas pu trop suivre le mouvement car je travaille à mi-temps. C’est dommage qu’il s’arrête sans avoir satisfaction. En même temps, les seuls pénalisés, c’est nous, les étudiants.»

 […]

Eloisa : étudiante à Paris-IV

«Je suis mobilisée depuis le début mais je ne suis d’aucun parti ni d’aucun syndicat. Mardi, j’ai voté pour la motion en faveur de la reprise des cours. J’avais peur que le gouvernement veuille faire un exemple de la Sorbonne - des rumeurs circulaient - et que 20 000 étudiants se retrouvent pénalisés et perdent leur année. Alors j’ai voté, mais en espérant que la motion ne passerait pas. On était tous déchirés. J’ai parlé aux profs très engagés dans la résistance, certains ont dû lâcher d’un coup. Cela m’a beaucoup émue. Pourtant ce n’est pas une "capitulation" de la Sorbonne comme le titrait un quotidien du matin. On a soudé les trois communautés - enseignants, étudiants, personnels Biatoss (administratifs, techniciens, etc.). Cela portera ses fruits l’an prochain ou après. Il est probable que le mouvement reparte à la rentrée mais différemment. On travaille déjà avec les hôpitaux, avec les écoles primaires.»