• Le point sur les occupations d’universités en Allemagne

    Normalement, cela ne devait commencer que le 17 novembre avec la grève dans l’enseignement. Mais maintenant les universités font du bruit depuis une semaine. Impressionné par les occupations continuelles qui ont lieu depuis deux semaines en Autriche, les étudiants de différentes villes occupent spontanément leurs amphithéâtres. Ils protestent, par ces actions, contre les mauvaises conditions d’enseignement et avant tout contre le processus de Bologne, qui doit niveler la politique éducative en Europe.

    La vague d’occupations a commencé mardi soir à l’université de Heidelberg, où près de 150 étudiants ont investi deux amphis, suivie par les occupations des universités de Munster mercredi midi et Potsdam le soir. Le jeudi, les locaux de l’université technique de Darmstadt, de l’université de Marbourg, de l’académie des arts graphiques de Munich et de l’université de Tubingen ont été occupés.  [1]

    Vendredi, tôt le matin, la police a évacué l’amphithéâtre principal à Munster et contrôlé les identités d’environ 50 personnes ; samedi, la direction de l’université de Marbourg a fait évacuer l’amphithéâtre principal par la police. [2]De plus, les responsables de l’université de Potsdam ont porté plainte contre leurs étudiants et se dirigent vers une évacuation ce lundi. [3]"La chancelière de l’université, Mme Obst-Hantel, nous a expliqué en face, que les dispositions pour un dialogue constructif ne seraient pas réunies si lundi aucun enseignement ne pouvait avoir lieu. Le signe est clair, maintenant nous devons compter avec une évacuation forcée", explique une occupante. Dans l’amphithéâtre très classe de Potsdam ont dormi le premier soir de l’occupation environ 60 étudiant-e-s, le second soir plus de 100. Des soirées cinéma et débats ont été organisées. Malgré la menace d’évacuation, l’assemblée générale des occupant-e-s a décidé dimanche de rester quoi qu’il arrive. Parallèlement à la menace, la direction de l’université a aussi fait une offre de négociation - si les étudiants mettent un terme volontairement à l’occupation et abandonnent ainsi leur seul moyen de pression.

    Les occupant-e-s ont été spontanés. "Nous, le comité de grève, ne nous sommes pas du tout attendus à ça", a déclaré Katja Klebig, une activiste de l’université de Potsdam. "L’assemblée générale de mercredi a duré quatre heures et les gens ne voulaient toujours pas s’en aller. Alors nous avons décidé de passer la nuit ici." Peu après il y a eu un changement de vitesse grâce à Vienne, qui a encouragé les occupants à cette forme d’action.

    Il y a eu à Berlin une première manif de l’enseignement ce week-end. Sous le mot d’ordre "Notre Hahn s’appelle Schawan" (d’après les noms des ministres de l’enseignement Johannes Hahn en Autriche et Annette Schawan en Allemagne) se sont solidarisés près de 300 lycéens et étudiants avec les occupations dans les deux pays. Un message de salutations d’un syndicat enseignant de Hongrie a aussi été lu au public. Sur le chemin du ministère de l’éducation au centre de Berlin, les manifestants ont écouté des nouvelles de l’occupation à Potsdam, d’autres de la grève récemment terminée des nettoyeurs en bâtiment et des protestations contre la fermeture qui menace des maisons de jeunes dans les arrondissements de Berlin.

    La véritable grève dans l’éducation doit commencer seulement la semaine prochaine : le 17 novembre des manifestations sont prévues dans tout le pays et le 10 décembre nous devons bloquer la conférence du ministère de l’éducation et des cultes à Bonn. Pour les prochains jours sont déjà prévues d’autres occupations d’universités.

    Source : http://www.hns-info.net/spip.php?article20267


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