• Le problème, c'est quand il y en a plusieurs

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    « Les chercheurs, le problème, c’est quand il y en a plusieurs ! ». Le problème avec les contestataires, c’est qu’ils suivent l’actualité de près et qu’en plus, ils ne sont pas dépourvus d’humour. D’où ce slogan en forme de clin d’œil aux récents et sulfureux propos de Brice Hortefeux sur les… « Auvergnats ». Mais une autre et récente mésaventure de communication dans un supermarché n’était pas en reste : « Même sans être payés, on veut remplir la salle ! ». Et la ministre de l’enseignement supérieur, prétexte de ce petit rassemblement sur la voie publique, était visée par de classiques  « Pécresse, démission ! », de plus signifiants « Pécresse, régression ! », ainsi qu’un « Pécresse, on l’a déjà testée, la région vous allez morfler ! », adapté aux circonstances.

    Les circonstances ? Dimanche 13 septembre, Valérie Pécresse, en compagnie de Jean-François Copé et Xavier Bertrand, donnait le départ de sa campagne en tant que tête de liste UMP pour les élections régionales de mars 2010 lors d’une réunion publique à la Halle Freycinet, dans le 13ème arrondissement parisien. Les associations Sauvons l’université (SLU) et Sauvons la recherche (SLR) avaient donc appelé à manifester  en début d’après-midi devant le lieu de la réunion pour se rappeler, à la ministre et à tous, qu’ils sont « encore là ». Résultat : une cinquantaine de manifestants en bas du métro aérien, coincés entre les dizaines d’autocars UMP et les grilles d’un immeuble, et encerclés par un nombre au moins égal de policiers.

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    J’allais oublier un autre slogan, qui résume bien l’état d’esprit et le point de vue politique de ces « obstinés » (la « Ronde infinie des obstinés » appelait aussi à ce rassemblement, mais ce n’est pas, je crois, une organisation) : « De la maternelle à l’université, on ne les laissera pas tout casser ». Quelques dizaines de personnes, c’est forcément le noyau dur du noyau dur de la « mobilisation ». Mais quelques dizaines de personnes un dimanche de septembre alors que la rentrée universitaire n’est pas faite, c’est une indication que le mouvement d’avant les vacances compte encore des gens très déterminés.

    SLU et SLR n’ayant jamais donné, malgré de réelles et diverses insatisfactions, dans l’hystérie anti-Le Monde ou même anti-médias, les conversations avec les personnes présentes ont été courtoises. Notamment avec Jean-Louis Fournel, le président de SLU, qui a résumé ainsi cette action :

    « Perturber un meeting, ça ne m’intéresse absolument pas. En revanche, quand Mme Pécresse dit je ferai pour la région ce que j’ai fait pour l’université, ça me donne des frissons (…) Mme Pécresse est l’incarnation d’une politique. Ce qui a été fait depuis deux ans est un désastre, et pas seulement pour l’université. Ce qui se passe concerne l’ensemble de la chaîne éducative (…). L’objectif n’était pas qu’on soit nombreux aujourd’hui, c’était qu’on soit là. On est encore là. Un certain nombre de choses se sont passées pendant l’été [référence aux textes parus, notamment les décrets sur la mastérisation]. On le sait, on les analyse. On lancera des mots d’ordre et ce n’est pas terminé. Ce ne sera pas la même chose que l’an dernier, ce sera autre chose ».

    L.C.


    Source : http://education.blog.lemonde.fr/2009/09/14/le-probleme-cest-quand-il-y-en-a-plusieurs/


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