• Le recteur « satisfait »

    En cette période de rentrée universitaire, le recteur, comme sa ministre de tutelle, Valérie Pécresse, se félicite des avancées obtenues en faveur des étudiants et se réjouit de la proche mise en œuvre de la loi LRU dans l’académie de Nice. Le constat n’est pourtant pas brillant.

    « Jamais l’état n’a autant investi dans l’enseignement supérieur », martèle Christian Nique pour contester le désengagement de l’état dénoncé par le milieu universitaire. Mais, comble de l’ironie, c’est le transfert de compétences et les « problèmes que va générer cette restructuration » qui vont peser cette année sur le budget alloué aux universités. En espérant qu’il reste quelques miettes pour alimenter les fonds sociaux.

    Malheureusement, cette année, l’augmentation des bourses, comprises entre 18 et 63 euros, par an reste encore notoirement insuffisante au regard du coût de la vie étudiante. Parmi les dépenses qui pèsent le plus sur le budget des étudiants, le loyer figure en première position. Hors, le recteur dresse un bilan alarmant sur la situation de l’académie. Le parc actuel géré par le CROUS ne comprend que 3614 logements pour plusieurs dizaines de milliers d’étudiants. Durant les deux prochaines années, l’effort de l’académie se portera sur la réhabilitation, (et non la création), de 458 logements…De quoi résorber définitivement la pénurie de logement dans le monde universitaire !?! Ce coût de la rentrée, au delà des difficultés qu’il impose aux étudiants révèle des réalités encore plus dures : celle des lycéens qui ne pourront plus faute de moyens franchir le seuil de l’université et celle des étudiants qui renonceront à poursuivre leurs études. Un phénomène largement répandu dans le département que Christian Nique explique par le fait que « les jeunes ont perdu l’appétit d’apprendre… ». Dans un tel contexte, peut être pourrait-on plutôt avancé qu’ils ont simplement perdu le goût de la soupe du secours populaire ? La rentrée du recteur était surtout l’occasion de vanter les mérites de la loi LRU. Le passage à l’autonomie de l’Université de Nice Sophia-Antipolis est prévu le 1er janvier 2010 et envisagé pour l’Université Toulon Var avant 2012. En comptable avisé, Christian Nique s’extasie sur les opportunités offertes, par cette loi, aux universités pour alimenter leur budget. « Même les personnes qui paient l’ISF bénéficieront d’avantage fiscaux en investissant dans les facultés », s’émerveille t-il. Un enthousiasme difficile à partager lorsqu’on se rappelle la levée du bouclier fiscal mais surtout devant la menace que fait planer la gouvernance de ces intérêts privés sur l’avenir de la recherche et de l’enseignement.

    Source : http://www.le-patriote.info/spip.php?article2949


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