Universités : l'idée géniale de Valérie Pécresse

Valérie Pécresse défend avec éloquence, dans Le Monde, sa réforme de l'université. Elle reconnaît quelques maladresses, concède quelques ajustements mais exprime sa confiance en une future université radieuse et performante. Il serait dommage, au milieu de tout cela, que passe inaperçue une petite phrase concernant les examens de fin d'année. 48 universités sur 83 ont en effet subi un arrêt des cours durant plus ou moins quatre mois. Il est évidemment impensable de brader les diplômes, même si certains préconisent de donner la moyenne à tout le monde pour solde de tout compte d'un trimestre blanc.
La ministre ne veut pas en entendre parler. Elle propose une autre solution de bon sens : le rattrapage des cours. Et elle a fait ses calculs : un rattrapage des cours en cinq semaines, dit-elle, est possible.
Il faut s'arrêter là-dessus un instant. On peut donc en cinq semaines faire le travail que l'on fait d'ordinaire en quatre mois, et ce travail-là a un caractère de sérieux équivalent, sans quoi le diplôme le sanctionnant ne serait que peau de lapin, ce que refuse catégoriquement la ministre. Cinq semaines = quatre mois ! C'est une idée géniale qu'a trouvée la ministre. On imagine aussitôt toutes les ressources que le pays pourrait économiser et celles qu'il pourrait utilement redéployer en généralisant cette règle à l'année. En 15 petites semaines, l'année universitaire serait pliée. À la limite, les étudiants pourraient faire deux années en une, les plus studieux bouclant leur licence en une année, on voit d'ici les économies en matière de bourses ou de logements étudiants. L'interminable conflit des facs aura au moins servi à mettre l'imagination au pouvoir.

via: http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2009-06-01/universites-l-idee-geniale-de-valerie-pecresse/1239/0/348488