• Masterisation : « La concertation est terminée » et la réforme « va se faire » d'après Luc Chatel.

    « La masterisation est une réforme qui va se faire car elle est nécessaire. C'est une bonne réforme qui permettra une formation plus complète », indique Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, en marge d'un déplacement au Mémorial Charles-de-Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne) lundi 29 juin 2009. Le ministre précise que « la concertation est terminée » et qu'il va rencontrer Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche cette semaine. Il rencontrera en outre la FSU mardi 30 juin et l'Unsa le 1er juillet. (...)


  • Après Paris 13 - Villetaneuse, les personnels de l'assemblée générale de
    l'université de l’Université Paris Sud 11 (réunies au sein du collectif
    « Orsay en Lutte »), ont voulu répondre aux affirmations
    gouvernementales qui prétendent que le mouvement dans l'enseignement
    supérieur et la recherche qui dure depuis début 2009 n'est le fait que
    de minorités. Une consultation des personnels permanents
    (chercheur(se)s, enseignant(e)s-chercheur(se)s, personnels techniques et
    administratifs ITA/BIATOSS) et précaires (doctorant(e)s, post-docs,
    stagiaires, CDD) de l'UFR des Sciences et de l'UFR STAPS de l'Université
    Paris Sud 11 sur les réformes en cours a été organisée par le collectif
    du 19 mai au 05 juin.

    Pendant deux semaines, près de 4000 personnes ont été consultées (1196
    chercheurs et enseignants chercheurs sur les 2500 que comptent l'UFR,
    664 personnels administratifs et techniques, et près de la moitié des
    doctorants présents sur le campus). Sur ces 4000 personnes, 43% ont voté
    et répondu à tout ou partie d'un questionnaire portant sur l'ensemble
    des réformes touchant actuellement l'enseignement supérieur et la
    recherche. Cette participation élevée pour un vote non officiel a donc
    une valeur incontestable (le taux de participation à l'élection du
    conseil d'administration de l'université de mai 2008 était de 39%).

    Les résultats sont nets. Les personnels rejettent massivement les
    réformes engagées par le gouvernement (82% des votants, plus de 94% des
    exprimés) et demandent la mise en place de réformes alternatives pour
    l'enseignement supérieur et la recherche (74% des votants, plus de 89%
    des exprimés). Pour eux, le gouvernement n'a pas pris en compte les
    revendications exprimées par l’ensemble des personnels depuis trois mois
    (84% des votants, plus de 93% des exprimés) et ils soutiennent
    majoritairement les personnels mobilisés pour s’opposer aux réformes
    imposées par le gouvernement (82% des votants, plus de 96% des
    exprimés). Plus spécifiquement, ils rejettent la réforme de la formation
    des enseignants (63% des votants, plus 91% des exprimés), le nouveau
    décret du statut des enseignants chercheurs (65% des votants, près de
    97% des exprimés), le pilotage de la politique de la recherche via l'ANR
    (62% des votants) et la restructuration des organismes de recherche
    comme le CNRS, l’INRA, … en agences de moyens (68%des votants, près de
    97% des exprimés), la LRU sous sa forme actuelle (61% des votants, 92%
    des exprimés) et le décret relatif aux équivalences entre diplômes
    universitaires et diplômes délivrés par le Saint Siège (60% des votants,
    89% des exprimés). Une exception, comme à Villetaneuse : le contrat
    doctoral, qui ne rassemble pas les opinions, une part importante des
    votants n'étant pas informée ou s'abstenant.

    Ces résultats confirment ceux obtenus à Villetaneuse : les personnels de
    l'enseignement supérieur et de la recherche rejettent massivement les
    réformes engagées par Valérie Pécresse et Xavier Darcos. Le Collectif
    Orsay en Lutte appelle d'autres universités à procéder à des
    consultations similaires. La présidence de l’université ainsi que le
    ministère doivent entendre la voix des personnels, car l’université,
    c’est nous.

    Le collectif « Orsay en Lutte », le 17 juin 2009.


    Le collectif « Orsay en Lutte » est né en octobre 2007 de l'opposition à
    la loi LRU. Au plus fort du mouvement de lutte contre les réformes en
    cours dans l'enseignement supérieur et la recherche, il a rassemblé de
    façon hebdomadaire des centaines de personnes (personnels et étudiants )
    en assemblées générales à la faculté d’Orsay.

    www.orsayenlutte.info

  • " (...) Je voudrais en outre aller au-delà de la dichotomie entre sciences sociales et sciences humaines que propose Lévi-Strauss, et adopter un point de vue résolument pluraliste. Nos disciplines sont composées d’un ensemble de programmes de recherche autonomes qui répondent à des interrogations de diverses origines. Bien des recherches, en économie ou en sociologie par exemple, répondent à des demandes émanant d’institutions ou de la société civile et elles visent à guider l’action. D’autres recherches, en histoire ou en littérature par exemple, répondent à un besoin d’intelligibilité, au désir de mieux comprendre nos identités individuelles et collectives. D’autres encore, en droit ou en philosophie par exemple, cherchent à éclairer les fondements et les conséquences des normes qui régissent nos interactions. Les demandes auxquelles ces recherches répondent sont historiquement et géographiquement situées – et c’est de cette situation qu’elles tirent leur pertinence et leur richesse. D’autres programmes sont mus moins par une demande externe que par le mouvement interne de la recherche. L’importance des questions ne s’y mesure pas à leurs conséquences sociales ou culturelles mais à la possibilité d’y répondre d’une façon qui fasse avancer la connaissance. Certes – c’est une banalité –, ces programmes sont eux aussi historiquement situés, mais leur pertinence est d’autant plus grande qu’elle est moins locale.

    Pour donner quelques exemples plus concrets, telle recherche en histoire de France s’adresse d’abord à un public français ; telle recherche sur des problèmes sociaux actuels s’adresse d’abord aux acteurs sociaux concernés ; telle recherche d’esthétique vise un lectorat sans doute international mais dont les préoccupations ne sont pas pour autant scientifiques. Si elles sont exemplaires, ces recherches trouveront un écho dans la communauté scientifique internationale, mais telle n’est pas leur finalité première ni le critère selon lequel il convient de les évaluer. D’autres recherches, en revanche, comme par exemple celles que je mène, s’adressent d’abord et avant tout à cette communauté scientifique. Mes collègues de l’Institut Nicod et moi acceptons volontiers l’utilisation d’instruments bibliométriques d’évaluation, communs dans les sciences naturelles, et mesurant le nombre et l’impact des publications dans les revues internationales. Ces mêmes instruments ont une pertinence bien moindre pour évaluer des recherches d’autres types qui ne sont pas moins légitimes que les nôtres.

    En dépit de leur diversité ces programmes de recherche autonomes qui ensemble constituent les sciences humaines et sociales ont vocation à collaborer les uns avec les autres, et pour certains d’entre eux – dont ceux qui me tiennent le plus à cœur – à collaborer aussi avec des programmes de recherche dans les sciences naturelles.

    Programmes autonomes, frontières disciplinaires floues, critères d’évaluation variables : je conçois le casse-tête que peut représenter une politique de reconnaissance et de soutien de l’excellence dans le domaine des sciences humaines et sociales. Déjà, s’agissant de l’élément symbolique de cette politique qu’est le prix Claude Lévi-Strauss, j’imagine que la tâche du jury n’aura pas été facile. Je ne suis pas, je le sais bien, « le meilleur chercheur en sciences humaines et sociales en activité travaillant en France » dont parlait le communiqué de presse annonçant la création du prix. Non pas que le jury se soit trompé de lauréat – enfin, je l’espère –, mais parce que cette expression, qui évoque la compétition sportive, n’a guère de sens dans les sciences en général et dans nos disciplines en particulier où les façons d’exceller sont si diverses. (...)"

    via: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2810

  • La Coordination Nationale des Universités s'indigne devant la multiplication des attaques subies par le service public et la société en général, en cette fin d'année universitaire marquée par un passage en force du gouvernement sur plusieurs dossiers :

    - Loi sur la « mobilité » des fonctionnaires qui permettra d'aller encore plus loin que le licenciement, puisqu'il sera possible de mettre tout fonctionnaire dont le poste serait supprimé en disponibilité sans solde, sans possibilité de toucher les allocations-chômage, s'il/elle refuse trois postes (ou demi-postes) proposés successivement (et pouvant se situer loin du domicile);

    - Loi Bachelot qui instaurera une médecine à deux vitesses;

    - Décrets sur la formation et le recrutement des enseignants, qui contraignent les futurs enseignants à financer une année d'études supplémentaire, suppriment l'année de stage rémunéré et permettent de liquider 16000 postes dans l¹éducation dès la rentrée 2010. Le gouvernement prévoit de publier ces décrets en plein milieu de l'été, passant outre toute véritable négociation avec la communauté universitaire et instaurant de nouveaux groupes de travail composés uniquement de membres de l¹administration.

    Ces passages en force s'accompagnent de répressions et de manoeuvres d'intimidation. Le gouvernement profite de l'été pour frapper à la tête de la contestation : instituteurs désobéisseurs convoqués en conseils de discipline, lycéens menacés de non-réinscription s'ils ne s'engagent pas par écrit à ne plus bloquer leur établissement ; enseignants stagiaires non titularisés ; enseignants, chercheurs et BIATOSS menacés ou « placardisés » par leur hiérarchie.

    La Coordination Nationale des Universités appelle à soutenir nos collègues et à continuer le mouvement universitaire, avec la rentrée en ligne de mire. Nos revendications n'ont toujours pas été entendues. Le gouvernement persiste dans le mépris et tente de faire croire à l'opinion que notre révolte viendrait d'un « manque de confiance » en nous-mêmes.

    Nous ne laisserons pas le gouvernement bafouer nos valeurs : l'université n'est pas une entreprise, le savoir n'est pas une marchandise.

    Ensemble, à la rentrée, nous continuerons la résistance.


    Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités, le 11 juillet 2009


  • Lors des inscriptions administratives du 15 au 24 juillet il y aura besoin de monde en Sorbonne dès 9h pour tracter et expliquer les réformes aux nouveaux sorbonnards et tenir la fameuse table d'info...

    Même si vous ne pouvez passer qu'une heure c'est toujours sympa !