• Article publié le 18 mars 2009 par Henri Maler, Olivier Poche

    Cela ne fait aucun doute : si vous voulez bénéficier de l’attention des grands médias, il vaut mieux être enseignants-chercheurs que salariés de la SNCF (ou simplement membres des personnels administratifs des Universités). Certes, les radios et les télévisions accorderont à vos revendications ou à votre mobilisation à peine plus d‘attention qu’à un fait-divers, surtout si celui-ci est suffisamment sordide, mais elles en parleront tout de même… Et dans la presse quotidienne et nationale imprimée ?

    Dans la presse écrite, la morgue et le mépris qui ont, peu ou prou, été déversés par les préposés aux commentaires sur la plupart des mobilisations sociales contre les réformes néolibérales depuis 1995, sont, face à l’actuelle mobilisation universitaire, fortement atténués : effet de proximité sociale, sans doute, entre les éminences du journalisme et les sommités académiques ; effet de proximité, éventuellement miné par un conflit de légitimité entre les chercheurs et le clergé médiatique, comme le montre la sortie de Franz-Olivier Giesbert qui, dans Le Point, accusait les universitaires, d’avoir « chevillée au corps, l’idéologie du Père Peinard ».

    Mieux : les divisions politiques entre les principaux journaux ne sont pas sans effets. Force est de constater qu’entre l’hostilité (embarrassée…) que manifeste Le Figaro et la proximité (revendiquée…) dont témoigne Libération, l’écart est grand : informations minimalistes dans le premier cas (assorties d’entretiens réservés à la droite, et d’enquêtes à charge sur les enseignants-chercheurs qui « ne publient pas » ou les grévistes qui « sont payés »), couverture généreuse dans le second. Et, entre les deux , Le Monde

    Le Monde qui le 14 novembre 2007 annonçait dans un bref article « la fin du mouvement contre la loi sur l’autonomie », une loi que l’éditorialiste anonyme du quotidien avait ardemment soutenue. Plus d’un an plus tard le quotidien, grand communicateur de toutes les « réformes » gouvernementales, est confronté à de nouvelles « réformes » dont la plupart poursuivent la grande « rénovation » néo-libérale entreprise par le gouvernement. Suspense : Comment Le Monde va-t-il informer sur le conflit entre universitaires et gouvernement ?

    Pour lire la suite: http://www.acrimed.org/article3102.html


  • Toutes trois sont des universités éruptives. A Toulouse-II-Le Mirail (UTM), Rennes-II ou Paul-Valéry-Montpellier-III, toutes spécialisées en lettres et sciences sociales, les étudiants et les enseignants sont prompts à sortir des amphis pour devenir des "anti".

    Cette année, elles sont à la pointe de la contestation contre les réformes de l'enseignement supérieur. Comme en 2008, et l'année d'avant. A Rennes-II, le président Marc Gontard fait ses comptes : "En 2006, lors de la contestation du CPE (contrat première embauche), j'ai eu huit semaines de blocage. En 2007, pendant le mouvement contre la loi sur l'autonomie des universités, je n'ai eu que dix jours ! La mobilisation actuelle se solde déjà par sept semaines d'arrêt des cours."

    Cette agitation chronique ne va pas sans victime. "Les plus touchés, regrette Anne Fraïsse, présidente de Montpellier-III et parmi les plus engagées contre les actuelles réformes, sont les étudiants de licence, ceux qui viennent d'arriver et qui sont les plus faibles. Après quelques semaines d'interruption des cours, certains lâchent prise. Dans notre pyramide des âges, les mouvements provoquent des trous, comme les guerres dans celle de la population française."

    Beaucoup d'étudiants travaillent pour payer leurs études. Ce sont les premiers touchés. "A la reprise des cours, ils ne pourront pas étudier à plein temps pour rattraper le temps perdu, constate Patrick Mpondo-Dicka, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire de Toulouse-II. En plus, ils profitent de l'absence de cours pour travailler davantage et glissent vers la vie active sans diplôme."

    Pour lire la suite: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/03/31/les-facs-mobilisees-voient-leur-image-se-degrader_1174709_3224.html#ens_id=1088072


  • L'annonce officielle était attendue depuis sa rencontre avec l'ensemble des syndicats de la recherche, lundi 30 mars. Valérie Pécresse devait finalement confirmer, jeudi 2 avril, aux directeurs d'organismes de recherche que le "ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche financera directement les nouvelles “chaires d'excellence”". Il s'agit d'un investissement de 4,5 millions d'euros. Cela signifie, pour la dizaine d'organismes de recherche, dont le CNRS ou l'Inserm, la réouverture de 130 postes de chercheurs aux concours de recrutement.

    Dans leur budget 2009, la plupart des organismes avaient en effet "gelé" des recrutements pour financer ces chaires destinées aux jeunes maîtres de conférences et chargés de recherche les plus prometteurs. Ce qui a convaincu les syndicats de chercheurs que cela risquait d'amputer le nombre de postes existants.

    Présentées en octobre 2008 par MmePécresse, ces chaires gérées à parité par les organismes de recherche et les universités doivent rendre la carrière universitaire plus attractive. Outre une prime annuelle de 6 000 à 15 000 euros, ces jeunes chercheurs bénéficieront, pendant cinq ans, d'une décharge de deux tiers de leur temps d'enseignement afin de mener leurs recherches. Ils doivent également bénéficier d'une enveloppe financière de 10 000 à 20 000 euros annuels pour mener à bien leurs travaux.

    Pour lire la suite: http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/04/02/mme-pecresse-fait-un-nouveau-geste-en-direction-des-chercheurs_1175570_823448.html

  • Les enseignants chercheurs, rejoints par des étudiants et des professeurs des écoles, ont à nouveau manifesté aujourd'hui à Paris, alors que la fin du semestre se profile.

    Les t-shirts ont remplacé les manteaux, les jupes et les lunettes de soleil ont fait leur apparition. Les slogans, eux ne changent pas. Si l'air s'est radouci, les enseignants sont toujours aussi remontés. Cet après-midi à Paris, deux mois après le début du mouvement des enseignants-chercheurs, ils étaient encore plusieurs milliers (7.000 selon la police, 25.000 selon les organisateurs, soit un peu plus que le 24 mars) à défiler pour réclamer, entre autres, l'arrêt des suppressions de postes et l'abandon de la réforme du statut des enseignants-chercheurs. Essentiellement des universitaires et des personnels universitaire et des étudiants, mais aussi des instits venus de la région parisienne.

    Pourtant, chez ces enseignants dorénavant rompus à la «grève active» (cours hors les murs, manifestations, envoi des cours par mail et correction des copies par le même biais, actions diverses et variées impliquant généralement des caméras et un mégaphone...), la fatigue guette. «On tient, mais ça devient épuisant», reconnaît au détour d'une phrase Nathalie, enseignante-chercheuse en microbiologie à Paris VI. Postée devant le Panthéon en attendant le départ de la manif, elle s'élève avant tout contre le «désengagement financier de l'Etat». Comme l'année dernière et comme celle d'avant.

    Pour lire la suite: http://www.liberation.fr/societe/0101559838-on-cherche-plus-on-bricole




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