• Elu en pleine mobilisation contre la loi LRU, Patrice Brun se rend demain au ministère pour présenter son calendrier d’organisation des examens. A la fois hostile aux réformes, et partisan d’une reprise rapide des cours, il explique sa démarche.

    Est-il encore possible aujourd’hui de sauver le second semestre ?

    Oui, si comme nous l’avons pensé, les cours reprennent le 4 mai. Nous pourrions alors organiser un rattrapage des enseignements jusqu’au 5 juin, et ainsi valider 60 à 70% du semestre, soit 80 à 85% de l’année. Car avant le début du mouvement, les étudiants ont eu entre deux et six semaines de cours selon les formations, ce qui nous amènerait à un volume global de sept à onze semaines sur les douze d’un semestre ordinaire. Aujourd’hui, c’est extrêmement compliqué à mettre en place, car toute la question est de savoir si la mobilisation va s’éteindre comme par miracle début mai. Et étant donné la position butée des ministres, je n’y croit pas tellement. Il faut savoir cependant qu’on s’approche du point de non retour. Si le blocage se poursuit au-delà de cette date, l’année sera probablement enterrée, il n’y aura pas d’examens, et le semestre sera renvoyé à l’an prochain.

    Pour lire la suite de l'entretien: http://www.libebordeaux.fr/libe/2009/04/le-prsident-de.html


  • Devant leur établissement fermé pour cause de grogne universitaire, élèves et professeurs de l'IUT d'Avignon ont eu l'idée de se replier vers une salle d'examen improvisée pour passer deux épreuves capitales pour obtenir leur diplôme : le fast-food du coin.

    Copies blanches, calculatrices et coca sur la table d'examen. L'université d'Avignon étant perturbée par la grève des étudiants et des enseignants-chercheurs, c'est dans un restaurant McDonalds qu'une vingtaine d'élèves en DUT statistiques et informatique a passé vendredi deux épreuves capitales pour l'obtention des diplômes.

    Tout commence jeudi soir, quand le président de l'université décide, suite à des incidents liés au mouvement de grogne contre la réforme Pécresse, de fermer la fac et l'IUT. «Les jeunes de ma promotion partaient en stage dès lundi et pour deux mois. Nous nous devions de leur faire passer ces épreuves finales pour l'obtention de leur diplôme. Du coup, on les a réunis [vendredi matin] devant l'IUT et on a réfléchi ensemble afin de trouver une salle d'examen improvisée ! Et l'idée du McDo, avec l'accord de la directrice, nous est venue !», raconte dans La Provence Pierre-Michel Bousquet, directeur du département Statistiques et informatique de l'IUT d'Avignon.

    Quelques minutes plus tard, le manager du fast-food prête un coin de son restaurant aux étudiants, et les épreuves commencent. «Moi, je voulais absolument qu'ils aient des notes pour pouvoir valider leur diplôme. On ne pouvait pas laisser l'entêtement de la ministre Pécresse prendre en otage leur année», explique Pierre-Michel Bousquet, «indéfectible soutien du mouvement de contestation universitaire» selon le quotidien régional.

    Dans une légère odeur de friture, les étudiants planchent jusqu'à midi sur leur première épreuve. «C'est carrément plus décontracté qu'un examen classique», s'amuse un étudiant. Et un menu BigMac et quelques frites plus tard, le deuxième devoir commence. Des conditions de travail idéales pour un examen ? Réponse le jour des résultats.

    Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/04/20/01016-20090420ARTFIG00493-des-etudiants-passent-leurs-examens-dans-un-mcdo-.php


  •                                                                                                                                        Educpros, 17 avril 2009 -

    La campagne menée par certains universitaires contre le journal Le Monde a pris un tournant radical, avec l’appel au boycott total du quotidien du soir le 3 avril 2009 par Jérôme Valluy, enseignant-chercheur à Paris 1. Il dénonce la manière dont le quotidien a relaté dans ses colonnes la mobilisation dans les universités. Depuis, le débat se poursuit sur le Net, avec des centaines de commentaires. Educpros revient sur cette polémique (avec des liens vers les tribunes, réponses et forums) et donne la parole aux deux parties : Le Monde, par la voix d’un des ses journalistes « éducation », Luc Cédelle, qui s’exprime ici en son nom, et l’auteur de la Charte appelant au boycott, Jérôme Valluy, enseignant-chercheur en sociologie politique de l’action publique à l’université Panthéon-Sorbonne. Nous leur avons soumis les mêmes questions, séparément. Il ne s’agit donc pas d’un débat au sens propre, mais de deux plaidoyers.

    1. Les reproches adressés au Monde

    Jérôme Valluy : Je reproche tout d’abord au Monde une très faible couverture du mouvement des enseignants-chercheurs, depuis le début. A tel point qu’elle nous parait occulter l’ampleur sans précédent et l’unanimisme - de la droite à la gauche - de cette mobilisation inédite.

    Nous reprochons surtout au journal d’avoir réduit nos arguments à une simple grogne, une fronde. Il réduit sans arrêt nos positions à du ridicule. Il fait des enseignants-chercheurs un acteur irrationnel, en nous parlant seulement de buzz, de rumeurs, d’inquiétudes, de stress… Alors qu’il relatait les mesures du gouvernement de manière tout à fait rationnelle.

    Ce n’est pas juste un problème de mots mal choisis, nous avons vraiment été décrits comme un peuple de demeurés, alors que nous avons produit, tout au long du mouvement, des argumentations très détaillées. Le Monde a fait l’économie d’une investigation dans le milieu des enseignants-chercheurs. Nous sentons une réelle baisse de la compétence journalistique.

    Il y a une méconnaissance totale du milieu universitaire. C’est une véritable interrogation de savoir comment nous sommes arrivés à un tel découplage. La petite phrase de Laurent Greilsamer [directeur adjoint du journal] l’illustre parfaitement lorsqu’il affirme qu’en tout cas, les enseignants-chercheurs « sont des gens qui ont visiblement beaucoup de temps », pour critiquer le Monde en l’occurrence. Cette phrase méprisante est insupportable, surtout pour la jeune génération, les quadragénaires, qui ont été recrutés à bac + 15 dans des conditions difficiles. Je n’ai pas de chef et pourtant, je travaille 60 heures par semaine !

                                                                                                                                                                               Luc Cédelle : Les reproches sont arrivés très vite et sous une forme quasi-irrecevable. Au lieu de constater des désaccords, c’était tout de suite « vous faites de la désinformation », vous êtes « indignes de votre profession ». Conclusion : « je n’achèterai plus jamais le Monde ». Cette virulence ne met pas d’emblée dans de bonnes conditions pour discuter.

    C’est d’ailleurs une violence un peu mystérieuse pour nous. Si les arguments de fond sont : « le Monde est au service du gouvernement et acharné à décrédibiliser le mouvement universitaire », je ne peux pas le comprendre. Nous décrire comme des militants de la marchandisation du savoir, ce n’est pas possible.

    Ce que je peux comprendre par contre, et qui pourrait être une explication de ce type de violence, c’est qu’il existe quelque chose de sacré et de non négociable qui a été atteint. Et là où je ne suis pas nos détracteurs, c’est que je ne crois pas que le Monde en soit seul responsable. Nous sommes en quelque sorte le vecteur d’une souffrance dont nous ne sommes pas la cause. Mais que nous avons peut-être aggravée, sans le vouloir.

                                                                                                                                                                            Pour lire la suite du débat: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?breve181

     



  • Éducation. Depuis presque un mois, la Ronde infinie des obstinés tourne nuit et jour devant la mairie de Paris pour dénoncer les réformes gouvernementales. Reportage.

    « La ronde c’est comme l’usine, on fait les trois-huit ! » La comparaison amusée de Chloé, étudiante à Paris-IV, en dit long sur une organisation déjà bien rodée. Depuis le lundi 23 mars, soit environ 550 heures, la Ronde infinie des obstinés (1) tourne sans interruption sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris. Depuis vingt-six jours, les marcheurs réguliers ont pris leurs habitudes sur cette ancienne place de Grève. Jean-Michel, professeur de cinéma à Paris-VIII, détaille : « Il y a notre cantine, un petit vietnamien pas cher, il y a le bistrot en face, duquel on peut continuer à jeter un oeil sur la ronde en buvant un verre, et les apéros qui s’improvisent vers 19 heures. On s’y donne même des rendez-vous… » Et puis, ce rituel qui, chaque heure, vient rappeler le temps de la ténacité. Ce mardi matin, une vingtaine d’obstinés entonnaient : « La ronde infinie des obstinés tourne depuis 526 heures ! »

    Pour lire la suite de l'article: http://www.humanite.fr/2009-04-17_Societe_Et-pourtant-ils-tournent-encore



  • Etudiant en communication à Paris-III, Karim (il a souhaité garder l'anonymat), de nationalité tunisienne, se dit plutôt hostile à la grève. Mais il est surtout très stressé par la perspective de devoir produire au guichet de la préfecture, d'ici à quelques mois, en vue du renouvellement de sa carte de séjour "étudiant", des justificatifs attestant du sérieux des études qu'il a suivies cette année : les autorités vont lui réclamer une attestation d'inscription aux examens auxquels les cours préparent, les résultats des examens passés, ses notes et diplômes obtenus... "Bien sûr, souligne-t-il, le secrétariat de l'université est toujours très attentionné à notre égard." Et il n'a, au fond, pas de doute sur le fait que les professeurs et l'administration lui fourniront en temps utile toutes les pièces nécessaires. "En fait, dit-il, le problème, c'est surtout comment réagira la préfecture..."

    Selon les données 2008 de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, environ 50 000 étudiants étrangers hors Union européenne sont susceptibles de partager, à des degrés divers, l'angoisse de Karim. Le total des étudiants étrangers en France est d'environ 260 000.

     

    Pour lire la suite de l'article: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/16/etudiants-etrangers-le-stress-des-justificatifs-a-produire_1181506_3224.html#ens_id=1088072





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