• Les chargés de cours de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue envisagent de déclencher une grève. Ils estiment que les négociations piétinent avec la direction.

    Jeudi dernier, une seconde rencontre avec un conciliateur a eu lieu. Les chargés de cours espéraient obtenir une nouvelle offre de l'employeur.

    Devant l'absence de proposition, le syndicat va soumettre la possibilité de déclencher une grève en assemblée extraordinaire le 30 septembre.

    La présidente des chargés de cours de l'UQAT, Isabelle Morasse.

    « Il ne s'est rien passé aux deux dernières séances de conciliation. Donc nous autres on est vraiment tannés. On dirait qu'ils veulent vraiment vraiment étirer la sauce et nous pousser le plus loin possible. Alors nous on a assez attendus. On est à bout. Donc on va rencontrer les membres le 30 septembre lors d'une assemblée spéciale pour obtenir le vote de grève et passer à des moyens de pression qui sont autour de la grève.

    Source : http://www.radio-canada.ca/regions/abitibi/2009/09/21/004-charges-cours-UQAT.shtml


  • Une étudiante amère et deux enseignants-chercheurs partagés entre colère sourde et réflexion racontent leur rentrée.

    Jamila Asermouh, 21 ans, étudiante en 3e année de psychologie à l'université Toulouse-II (Le Mirail). "La rentrée universitaire ? Ce n'est pas avant le 26 octobre au Mirail. J'ai passé mes examens début septembre et les rattrapages ne sont pas prévus avant la mi-octobre. En fait, j'ai passé mon été à réviser, alors que je devais travailler au mois d'août... Malgré ces efforts, je l'ai un peu mauvaise. Je pensais que les examens seraient plus abordables, quand même. Après seulement deux semaines de cours effectifs et le reste sur polycopiés, nous donner des évaluations aussi difficiles, c'est bas et révoltant. De toute manière, il n'y avait pas grand monde dans les amphis. D'habitude, ils sont blindés. Est-ce que certains ont jeté l'éponge ? Dans mon entourage, beaucoup de mes amis ont décidé de poursuivre à Paris, et d'attendre une année avant de s'inscrire en master. Le Mirail, c'est bien, mais à distance... Même si ce n'est pas l'envie qui me manquait d'en faire autant , je n'ai pas pu m'inscrire ailleurs, faute d'avoir validé mon année. A Toulouse, je sais que l'Institut catholique qui propose également psychologie est pris d'assaut. Même si c'est cher, les parents préfèrent payer pour que leurs enfants aient des cours..."

    <script type="text/javascript"></script>

    Jean-Yves Rochex, professeur en sciences de l'éducation à Paris-VIII (Saint-Denis). "Chez nous, les cours reprennent le 5 octobre. Depuis fin août, je reçois des étudiants qui s'inscrivent en thèse ou viennent soutenir des mémoires de master. C'est le calendrier habituel. La fac n'a pas été bloquée de manière durable pendant le mouvement, mais surtout les jours de manifestations. Même en étant en grève, on a réussi à maintenir les contacts avec nos étudiants, puis à tenir les examens sur la base d'un réel travail de leur part. Je suis opposé aux blocages, qui nous font perdre les plus fragiles, d'autant que la majorité de nos étudiants sont salariés. Le mouvement n'est ni un échec ni un succès. Je n'ai jamais vu un mouvement aussi massif depuis que je suis à l'université. Le refus de remettre au ministère les maquettes de masters d'enseignement, dans le cadre de la réforme de la formation des maîtres, a été impressionnant. Le gouvernement est passé en force pendant l'été, mais l'affaire n'est pas terminée. Cette réforme impensée, incompréhensible menace à terme les concours d'enseignement, je ne crois pas aux démentis sur ce point. C'est un coin enfoncé dans le statut de la fonction publique. Nous sommes devant une logique de transformation de l'enseignement supérieur sur le modèle des championnats de foot : la Ligue 1, la Ligue 2 et le mercato... Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant, mais la colère est toujours présente."

    Patrick Rozenblatt, directeur de l'Institut d'études du travail, université Lyon-II (Lumière). "Nos cours ont commencé depuis le 9 septembre. Ces dernières semaines, je travaille sur notre programme quadriennal, que nous devons rendre en urgence au ministère selon un calendrier aberrant. En fait d'autonomie, nous sommes entrés dans un processus qui accumule les injonctions et ne stimule pas la recherche. L'autonomie budgétaire s'accompagne de contraintes sur lesquelles nous n'avons aucune prise. Cette réforme, finalement, crée plus de coercition que d'autonomie. Tout le processus actuellement à l'oeuvre vise à refermer les vannes de la diffusion des savoirs. Notre institut accueille aussi des étudiants venus du monde du travail. Là où, il y a quelques années, nous avions vraiment du temps à leur consacrer, nous en manquons aujourd'hui. Je dis souvent par provocation que nous aimerions travailler à l'américaine, en étant proches des étudiants, mais les moyens font défaut. En fait, on jongle. Notre université va organiser des ateliers de la refondation. Il faut absolument que le débat se développe. Le mouvement n'a pas suffisamment appelé la société à une réflexion sur ce qu'elle attend de l'enseignement supérieur."

    Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/17/une-etudiante-deux-enseignants-trois-regards-sur-la-rentree_1241752_3224.html


  • Les dix campus sélectionnés recevront à partir de 2011 les dividendes issus de la vente de 3 % d'EDF.

    Le plan «opération Campus» est bouclé. Après neuf projets déjà dévoilés (voir graphique ci-dessus), c'est au tour des universités parisiennes de recevoir leur dotation : 700 millions d'euros. À charge pour ces dernières, aujourd'hui très éclatées et «sans stratégie immobilière cohérente», selon un récent rapport d'audit, d'en trouver une, pour bénéficier au mieux de cette manne financière. Chargé de mission par le ministère de l'Enseignement supérieur, Bernard Larrouturou est censé favoriser des rapprochements. Plusieurs projets de groupements existent aujourd'hui, dont Université Paris-Cité et le campus Paris sciences et lettres, mon­tagne Sainte-Geneviève. Le chargé de mission doit identifier «les investissements immobiliers à réaliser en priorité» pour répartir les crédits de l'opération «Campus». Il devrait aussi se pencher sur le manque d'infrastructures spor­tives pour les étudiants dans la capitale.

    Paris et sa région seront finalement bien dotées, avec, outre Paris intra-muros, le plateau de Saclay et le campus Condorcet, à Aubervilliers. Initialement, pourtant, c'étaient les universités provinciales, mieux organisées dans leurs projets, qui avaient tiré leur épingle du jeu, choisies lors d'une première vague en 2008.

    L'ensemble des dotations proviennent de la vente de 3 % d'actions EDF, décidée en décembre 2007 par Nicolas Sarkozy. Ce sont les intérêts produits par ces dotations placées sur un compte spécial du Trésor qui paieront ces vingt-cinq prochaines années les loyers, la maintenance et les services des dix futurs campus rénovés, dans le cadre de partenariats public-privé. Grenoble recevra ainsi environ 17 millions d'euros par an, Montpellier, 13 millions d'euros. Ces campus commenceront pour la plupart à utiliser cet argent à partir de 2011.

     

    5 milliards d'euros au total

     

    L'opération «Campus» bénéficiera bien de 5 milliards d'euros au total, affirme-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. Les 3,7 milliards obtenus grâce à la vente des actions EDF «seront complétés, c'est un engagement du président de la République», affirme-t-on.

    Les intérêts dégagés sont destinés à réhabiliter les locaux existants ou à en construire. À Gre­noble, par exemple, le projet doit permettre de réaliser plus de 80 000 m2 de bâtiments neufs, de réhabiliter plus de 60 000 m2 et de détruire 30 000 m2 de bâtiments vétustes. Au programme, la construction de l'Institut des sciences et de l'innovation, la réalisation d'une maison de la création, la création d'une maison de l'Europe et de l'International. Des logements d'étudiants vont aussi être réhabilités. À Montpellier, les trois universités existantes ont initié une démarche de rapprochement. L'offre de formation va être organisée autour de la création de six pôles d'excellence, notamment dans les domaines de l'agronomie-environnement, de la santé et de la chimie.

    Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/09/16/01016-20090916ARTFIG00422-facs-paris-recoit-une-dotation-de-700millions-.php


  • Si la ministre Valérie Pécresse a souhaité placer la rentrée universitaire sous le signe de la sérénité, le Snesup-FSU (syndicat national de l'enseignement supérieur) dénonce quant à lui une « prophétie » qui « cherche à masquer les effets de la mobilisation ». Stéphane Tassel, son secrétaire général, s'est refusé à tirer un bilan du mouvement de grande ampleur sur les campus qui « sifflerait la fin de la récré ». Il souligne en revanche « les tensions extrêmement fortes dans les établissements ». « Les plans com’ du ministère ne trompent personne. L’état d’esprit des universitaires se caractérise par la lucidité et la clairvoyance », ajoute-t-il.

    Des états généraux du sup' à venir

    Le syndicat appelle à organiser des assemblées générales dans les universités, en vue d’une journée d’action. Des états généraux de l’enseignement supérieur et de la recherche seront organisés d’ici à la fin de l’année. Le SNESUP  ne déroge pas à sa stratégie initiale d'opposition au gouvernement ; il demande toujours l’abrogation de la LRU et du décret statutaire des enseignants-chercheurs.

    Un « changement de ton » de la part de Pécresse

    Le syndicat concède toutefois un « changement de ton » de la part de la ministre par rapport au mois de juillet. Il attend des moyens financiers (estimés à 2000 emplois statutaires) pour mettre en œuvre l’équivalence TP/TD reconnue par le nouveau statut des enseignants-chercheurs. Sur le dossier des « inversions de carrières », le ministère examine selon le Snesup une solution pour compenser les salaires des 2000 universitaires recrutés avant ceux dont les carrières sont revalorisées et désormais plus avantageuses. « C’est une mesure qu’on réclamait depuis longtemps mais dont l’application pose problème à tout le monde », reconnaît Stéphane Tassel. Du lest laissé avant la rentrée par Valérie Pécresse qui, en revanche, refuse de revenir sur la fin des moyens fléchés aux IUT, IUFM ou écoles internes.

    Non représenté dans les groupes de travail interministériels sur la mastérisation, le Snesup entend obtenir des garanties sur un cadrage national des masters enseignement lors du débat organisé au Cneser fin novembre 2009. Des assises nationales seront organisées le 7 novembre 2009 à l’initiative de la FSU sur la formation des enseignants.

    LRU, mise en concurrence et collégialité

    Le syndicat dénonce de manière générale la concurrence créée entre les universités – renforcée par l’Opération campus - et à l'intérieur des établissements, notamment dans la gestion de leurs ressources humaines. A titre d’exemple de cette politique concurrentielle, le syndicat pointe les chercheurs travaillant en dehors des stratégies scientifiques définies par l’établissement qui sont contraints de trouver une nouvelle équipe d’accueil ou la disparition progressive de certains UFR suite à la politique de formations de chaque établissement.

    Les « pouvoirs exorbitants » des présidents d’université aux dépens d'une gestion collégiale, la « contrainte de la tutelle sur les budgets » et « l’autorité sans précédent du gouvernement sur les enseignants-chercheurs tant au niveau de la pédagogie que de la recherche » sont pèle-mêle dénoncés.

    Source : http://www.educpros.fr/detail-article/h/5fa1899d38/a/le-snesup-relaie-des-tensions-extremement-fortes-dans-les-universites.html




  • 5ème Coordination Nationale des personnels BIATOSS et ITA (Paris VI).