• Lors de la conférence de presse de rentrée universitaire, qui s’est tenue le 17 septembre, Valérie Pécresse a présenté les avancées 2009-2010 en faveur des étudiants, des personnels et des universités. Après une première année de refondation, une deuxième année de construction, la rentrée 2009 marque le temps de la consolidation.

    Pour lire ce discours sur le site du MESR

    Mesdames, Messieurs,

    Je suis heureuse de vous accueillir à l’occasion de ma troisième rentrée universitaire.

    Vous le savez, la rentrée d’un ministre de l’enseignement supérieur se fait au rythme de celle des étudiants, et c’est avec la même détermination de continuer à travailler pour eux, avec leurs professeurs, que j’aborde cette rentrée 2009.

    Cette rentrée marque une nouvelle étape dans la vie universitaire française. Après une première année de refondation, une deuxième année de construction, voici venu le temps de la consolidation et de l’ambition retrouvée.

    L’ambition d’une communauté d’enseignants, de chercheurs, d’étudiants, qui placent les valeurs du progrès de la connaissance, du partage du savoir, de la réussite individuelle et collective au coeur de leur projet commun.

    Notre université est aujourd’hui une université qui avance, une université qui ose, une université qui répond aux défis qui sont les siens, et qui sont aussi les miens.

    Et d’abord celui de l’attractivité et de l’équité.

    L’Université est forte de ses étudiants, de leur nombre bien sûr, mais aussi de leurs talents et de leur motivation. Au regard des prévisions d’inscriptions en première année à la date d’aujourd’hui, les chiffres montrent que nos universités résistent à la baisse tendancielle du nombre des étudiants dans notre pays : alors que les inscrits à l’université ont baissé de 10% sur les 5 dernières années, cette baisse semble se stabiliser cette année à - 0.5%.

    Après le mouvement qui a perturbé un certain nombre d’établissements au printemps dernier, il n’y pas eu d’évitement des universités par les bacheliers.

    Les jeunes français continuent de croire en l’université.

    L’enjeu pour nos universités aujourd’hui c’est de renforcer encore ce capital de confiance. Car pour beaucoup de familles, l’excellence de l’enseignement que l’on y délivre reste un idéal auquel elles souhaitent voir leurs enfants accéder.

    C’est pourquoi il était si important de se mobiliser avec force contre l’échec massif du premier cycle. Le plan réussir en licence est à l’œuvre. Les universités se sont mobilisées et les expériences innovantes fondées sur un meilleur accompagnement des étudiants, une personnalisation des parcours, un enrichissement des compétences et des connaissances, se multiplient.

    Et contrairement à l’idée reçue, le taux d’encadrement des étudiants s’est considérablement amélioré en 10 ans : il y a aujourd’hui un enseignant pour 20 étudiants contre un pour 25 il y a 10 ans, ce qui permet aux universités de mener une vraie politique de formation.

    J’ai demandé au comité licence du CNESER de procéder cette année à un suivi du plan réussir en licence. Nous aurons à la fin de cette année un premier bilan d’étape.

    Les filières universitaires qui souffrent aujourd’hui d’un défaut d’attractivité, au-delà même des effets de contexte liés aux mouvements de l’année dernière, sont les filières de sciences, sciences humaines, mais aussi expérimentales.

    Des filières d’excellence pourtant ! Des filières dont nous avons besoin, des formations dont la qualité académique doit absolument être défendue, mais des formations qui doivent aujourd’hui gagner en visibilité et en clarté en termes de parcours et de qualification.

    Concernant les sciences humaines et sociales, c’est d’ailleurs un des axes de réflexion que j’ai proposé au conseil présidé par Marie-Claude Maurel que j’ai installé le 2 septembre dernier.

    Si le succès des filières sélectives qu’elles soient universitaires ou pas, ne se dément pas en revanche (+1% pour les IUT, + 2,5% pour les CPGE et une stabilité des effectifs en STS), c’est précisément parce qu’elles conjuguent des perspectives d’étude claires avec une véritable qualité pédagogique.

    Aujourd’hui, l’ensemble de notre système de formation doit s’animer d’une culture pédagogique forte et de possibilités de réorientation ouvertes à tous les paliers de qualification. C’est la condition indispensable pour que nous atteignions l’objectif de 50% d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur.

    Cette culture de la cohérence, de la synergie, de l’ouverture de notre système de formation, nous sommes en train de la construire.

    Et cela commence par une présentation de l’ensemble de l’offre de formation accessible aux bacheliers grâce à une information lisible sur les enjeux, sur les exigences et sur les possibilités d’insertion de chacune des filières.

    C’est précisément l’objectif de la plateforme interactive d’information, de conseil et de préinscription Admission Post Bac qui, pour la première fois, a fonctionné cette année dans toutes les académies.

    Grâce à cet outil, l’accès à l’enseignement supérieur français dans sa diversité, sa richesse, mais aussi sa complexité est aujourd’hui favorisé, facilité, simplifié.

    Admission Post-bac c’est :
    - plus 133 000 conseils apportés aux futurs étudiants par les universités ;
    - plus de 11 millions de connexions au total de la part des candidats, que ce soit pour des demandes de conseils, les préinscriptions, les inscriptions, le suivi du dossier
    - 5 voeux en moyenne formulés par étudiant, soit un de plus que l’an dernier ;
    - et à quinze jours de la fermeture de la procédure complémentaire, une affectation proposée à la quasi-totalité des candidats passés par la procédure, puisque moins de 1% des dossiers, sur plus de 680000, sont encore en cours de traitement, et ce plus rapidement que l’an dernier...

    En un mot, Admission Post Bac est un outil interactif, un outil performant ! Un outil qui apporte une information complète et égale à tous les étudiants et qui lutte contre le délit d’initiés, combat l’autocensure des élèves, ouvre à chaque jeune français tous les possibles partout sur notre territoire. Un outil qui libère les ambitions.

    Sur la base du rapport que Bernard Saint-Girons m’a remis en juillet dernier, nous allons poursuivre notre travail d’explicitation de notre offre de formation et d’accompagnement de nos jeunes dans leur entrée dans l’enseignement supérieur.

    Dès cette année, nous allons expérimenter dans l’académie de Nantes, le conseil anticipé à la procédure de préinscription (ce conseil formulé par les établissements d’enseignement supérieur intervient aujourd’hui après la préinscription).

    Transparence et ouverture du premier cycle universitaire sont des clefs indispensables à la réussite de nos étudiants. En s’appuyant sur APB, les universités sont entrées dans une logique de clarté et de conseil, elles se mobilisent aujourd’hui pour relever le défi de la cohérence des formations.

    Les Universités osent aujourd’hui l’alliance avec notre système sélectif pour présenter aux jeunes français des parcours enrichis et diversifiés.

    Fortes d’une identité pédagogique fondée sur la qualité de leur recherche, elles s’ouvrent à d’autres pratiques, à d’autres enjeux.

    J’ai souhaité, à l’occasion de cette rentrée, valoriser les expériences de mutualisation de classes préparatoires avec les cycles universitaires. Même si elle est encore aujourd’hui ponctuelle et expérimentale, cette rencontre entre deux mondes qui se regardaient en chiens de faïence depuis des décennies, est pour moi très importante.

    Dans leur diversité, ces expériences de services partagés, de conventions entre lycées et universités sont le signe que les mentalités sont en train de bouger, que les universités sont désormais sans complexe. Ouvertes à tous les bacheliers, sans sélection à l’entrée, elles choisissent l’innovation et la coopération comme clés de la réussite pour leurs étudiants.

    Au sein des pôles de recherche et d’enseignement supérieur, le rapprochement Université - Grandes écoles dont on parle depuis si longtemps est en marche.

    Du post-Bac jusqu’au doctorat !

    Et même si le mouvement est lent, si les relations sont parfois complexes, les intérêts partagés sont si forts qu’ils conduisent immanquablement les acteurs à promouvoir au plus haut niveau une vraie politique scientifique et de formation commune :

    Parce que c’est au bénéfice des étudiants, à qui l’on offre ainsi des parcours plus riches, plus complets et une qualification plus lisible aux yeux des employeurs

    Et parce que c’est au bénéfice de la performance et de l’attractivité de notre système d’enseignement supérieur et de recherche tout entier.

    Les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur sont en train de prendre corps : fondés d’abord sur des coopérations scientifiques, ils explorent aujourd’hui la voie des formations partagées, des filières communes, des diplômes uniques entre universités et grandes écoles.

    La structuration de notre paysage de recherche et de formation est en marche. Déjà 15 Pôles de recherche et d’enseignement supérieur se sont structurés et 59 universités, hors Paris intra-muros, sont engagées dans cette dynamique.

    Le mouvement s’amplifie. Il est porté par la formidable dynamique que l’opération campus apporte aux universités, écoles, grands établissements, d’un seul et même site, de rassembler leurs forces et de travailler ensemble.

    En 18 mois nous avons sélectionné les 12 premiers campus que le Président de la République a voulus pour notre pays et labellisé 9 campus innovants et prometteurs.

    Les financements auxquels le gouvernement s’était engagé sont là : 5 milliards pour les 10 campus d’excellence, 178 millions pour les deux campus de Lille et de Lorraine, 250 millions pour les campus innovants et prometteurs.

    Après le temps des études et de la programmation, les premiers travaux, commenceront dans le courant de l’année 2012. C’est pour moi un motif de grande joie et de grande fierté.

    Alors qui peut dire aujourd’hui que la France n’a pas fait le choix de l’excellence et le pari de l’Université ?

    Le gouvernement s’était engagé à placer nos établissements d’enseignement supérieur et de recherche au coeur de son projet pour notre pays.

    Aujourd’hui, à peine deux ans plus tard, c’est fait.

    Nos universités, sont aujourd’hui pleinement en mesure de relever le défi de l’innovation et de l’excellence.

    Fortes de leur autonomie, elles s’emparent de leur liberté pour s’imposer dans le paysage scientifique, économique social et culturel de notre pays.

    Elles seront 51 à être autonomes dès le mois de janvier prochain, soit 60% d’entre elles !

    La liberté qu’elles choisissent, les unes après les autres, d’assumer, c’est :

    - celle de conduire une véritable stratégie de formation et de recherche
    - celle de bâtir une politique de ressources humaines cohérente et ambitieuse,
    - celle de piloter un budget global qui impose à la fois rigueur et créativité,

    Cette liberté est la première des forces de nos universités.

    Et si les moyens que l’Etat investit dans son système d’enseignement supérieur et de recherche continuent de croître de manière totalement inédite, c’est précisément parce que le gouvernement a fait le pari d’universités puissantes et fortes.

    Pour la seule année 2009, elles bénéficieront d’une augmentation de leurs crédits de plus de 20% en moyenne soit 320 millions d’euros supplémentaires.

    La dépense moyenne par étudiant est ainsi passée de 7210 euros en 2006 à 9132 euros en 2009, une augmentation de 1922 euros depuis 2006.

    * * * * *

    L’université française de la rentrée 2009, c’est une université au service de ses étudiants, une université qui ose l’autonomie et se mobilise sur un vrai projet de formation et de recherche, une université à la fois pleinement inscrite dans son territoire et ouverte sur le monde.

    Une université dont les Français peuvent être fiers et en laquelle ils peuvent avoir confiance.

    Dans les mois qui viennent, nous allons aller plus loin dans cette action ambitieuse avec deux axes principaux :

    - le premier, permettre aux étudiants de réussir pleinement, notamment en travaillant, en lien avec Luc Châtel, sur les dispositifs d’orientation bac -3/bac +3, mais aussi en allant plus loin sur la réussite en licence, sur l’insertion professionnelle ;
    - le deuxième axe, tisser les alliances entre universités, organismes de recherche et grandes écoles, autour des grands Pôles de recherche et d’enseignement supérieur visibles à l’international qui structureront le territoire.

    Mesdames, Messieurs,

    Si l’Université de la rentrée 2008 était une université qui changeait, l’Université de cette rentrée 2009 est résolument une université qui avance, et que nous allons accompagner dans cette avancée.

    Je vous remercie.

    Source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2946


  • La démarche est menée en toute discrétion. Depuis la rentrée scolaire, quelque 123 lycées expérimentent le projet de réforme du lycée de l'ancien ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, qui avait pourtant été enterré à l'automne 2008 devant la fronde enseignante et lycéenne. Ceci alors même que l'actuel ministre Luc Chatel doit annoncer, d'ici à la fin du mois de septembre, sa propre réforme, qui sera appliquée dès la rentrée 2010. « Certains établissements étaient déçus de cette remise à plat. Nous avons voulu leur laisser la possibilité de développer leurs projets »,explique-t-on au ministère. Pour mener à bien leurs projets, les lycées sélectionnés - 250 avaient postulé - se sont vu attribuer une dotation globale de 500 équivalents temps-plein.

    Semestrialisation, réaménagement des options, mise en place d'accompagnement individualisé... Autant de mesures qui sont actuellement testées sur le terrain. Tandis que le lycée Louis Liard de Falaise (Calvados) a mis en place un système de tutorat hebdomadaire à destination des élèves en risque de décrochage, le lycée Condorcet de Saint-Quentin propose trois heures d'enseignement supplémentaire en français et en mathématiques aux élèves qui le souhaitent. « Il faut arrêter de penser que tous les élèves ont les mêmes besoins. Nous essayons d'individualiser davantage l'enseignement », souligne Philippe Koszyk, le proviseur.

    Possible réorientation

    Autre grand chantier, l'orientation, régulièrement pointée comme la principale faiblesse du lycée actuel. Au sein du lycée Condorcet, les enseignements de détermination - ou options - traditionnellement proposés en seconde pour préparer la future spécialisation (ES, S, L) du lycéen, ont été supprimés. « Leur défaut, c'est qu'ils ne permettent pas à l'élève de se tromper. S'il s'aperçoit, en fin d'année, qu'il n'a pas fait le bon choix, il est déjà trop tard, puisqu'il n'a pas eu l'occasion de découvrir d'autres matières », insiste Philippe Koszyk. A la place, l'établissement a imaginé des « parcours » (sciences et techniques, économie, littérature, sciences...), que l'élève suit durant tout le premier trimestre. En janvier, il a alors l'obligation, durant une semaine à temps plein, de s'inscrire aux cours de l'ensemble des autres parcours. « Il peut ainsi se frotter à de nouveaux contenus, et se réorienter, s'il le souhaite », explique Philippe Koszyk.

    Cours en amphithéâtre

    Certains établissements se projettent même plus loin, comme le lycée Godefroy de Bouillon, à Clermont-Ferrand. Les élèves qui se destinent à un enseignement en classes préparatoires aux grandes écoles se voient dispenser, dès la classe de première, un enseignement supplémentaire de 30 heures par an, pour préparer leur entrée dans ces filières sélectives. De même, le lycée cherche à mieux préparer ses élèves au monde universitaire, en dispensant certains cours en amphithéâtre.

    Des expérimentations qui font tiquer les syndicats. « Il ne faudrait pas que ces projets soient l'occasion pour le ministère de faire passer une réforme en catimini »,avertit Daniel Robin, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat du second degré, qui raille également la méthode du ministère, lequel « annonce une nouvelle réforme sans même attendre le bilan de ses expérimentations ». Des critiques que balaie la Rue de Grenelle, qui assure que ces « projets n'ont absolument pas vocation à être généralisés ».

    Source : http://www.lesechos.fr/info/france/020138698065-reforme-du-lycee-123-etablissements-prennent-les-devants.htm


  • EDUCATION - La fac n'est pas si boudée...

    C'est la surprise de la rentrée. Alors que le mouvement des enseignants-chercheurs, qui a perturbé au printemps une université sur deux, pouvait présager d'une désaffection des étudiants pour la fac, le nombre d'étudiants attendus en cette rentrée est quasi stable. Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, a donné ce jeudi les prévisions d'effectifs (sur la base des voeux d'orientation émis par les étudiants sur Internet) : 2.230.000 étudiants sont attendus, soit une baisse de 1,1% par rapport à l'an dernier. La désertion tant redoutée est donc tout à fait limitée, quand on sait que ces cinq dernières années, la fac a perdu 10% de ses aficionados.

    «Le mouvement de protestation n'a pas eu d'impact»

    «J'en déduis que le mouvement de protestation n'a pas eu d'impact sur l'université dans son ensemble», a concédé la ministre. Le gouvernement avait pourtant laissé entendre que la Sorbonne (Paris IV) serait délaissée par 25% de ses ouailles, et que Paris-VII ou Vincennes-Saint-Denis pourraient en perdre jusqu'à 50%. Reste à savoir si les établissement les plus en pointe de la contestation - Toulouse le Mirail, Rennes 2, Montpellier 3 ou encore Lyon 2- seront tout de même boudés. Les chiffres locaux seront connus à l'automne.

    Parallèlement, les filières dites sélectives - prépas (+2,5%) et IUT (+1%) - continuent d'attirer de plus en plus de jeunes, séduits par la perspective d'un très bon encadrement. En presque dix ans, les effectifs sont passés de 70.000 à 80.000 élèves. Du coup, certaines universités tentent un rapprochement avec les prépas. Cinq classes expérimentales, mutualisées avec une fac de la région, ouvrent en cette rentrée. Ainsi, à Argenteuil, les élèves de la prépa physique chimie du lycée Jean-Jaurès auront cours trois jours par semaine in situ et deux jours à l'université de Cergy-Pontoise, avec une équipe d'enseignants mixte. La rencontre de deux mondes, enfin.

    Source : http://www.20minutes.fr/article/348299/France-Universites-les-greves-du-printemps-n-ont-pas-tant-refroidi-les-etudiants.php

  • La ministre de l'Enseignement supérieur a indiqué hier à Paris devant le comité de pilotage Campus Grand Lille que l'État débourserait 110  millions d'euros pour rénover les facultés, améliorer la vie étudiante et restructurer la recherche. Montant qui devrait, normalement, être doublé, les trois collectivités territoriales partenaires s'étant engagées à mettre 1 E là où l'État mettrait 1 E.

    PAR NICOLAS FAUCON <script type="text/javascript"></script>

    D'abord, la satisfaction. Quand Valérie Pécresse lâche : « J'ai décidé d'allouer 110 ME pour le projet Campus Grand Lille », Michel-François Delannoy apprécie. Comme les autres élus nordistes et les trois présidents d'universités lilloises assis à la table de la ministre, Jacques Legendre en tête. « Fin août, on en était à 70-80 ME, rappelle le sénateur.

    J'ai le sourire car je me souviens du sentiment d'humiliation (quand, en mai 2008, le dossier lillois a été retoqué). Si on n'avait pas réussi à rattraper cela, on aurait été une région de seconde zone. » Puis, au moment de se quitter, le vice-président de la communauté urbaine de Lille repense à la fin de la phrase de Mme Pécresse : « Ils (les 110 ME) vont, en plus de couvrir les frais d'étude et de construction, servir à maintenir et à entretenir le patrimoine dans le cadre d'un partenariat public-privé. » Le maire de Tourcoing est contrarié : ne vient-il pas de réaffirmer la promesse des trois collectivités territoriales (Région, Département et LMCU) «  de mettre 1 E là où l'État mettra 1 E » ? Or, « dans cette somme (les 110 ME ), il y a 25 ME de maintenance. Il n'est pas question que la communauté urbaine de Lille mette un centime d'euro sur la maintenance des bâtiments universitaires. » Alors, Campus Grand Lille bénéficiera-t-il de 220 ME ? «  Nous, on financera à hauteur de 85 ME », prévient M. Delannoy. Vice-président en charge des universités à la Région, Jack Lang désamorce et rappelle «  l'engagement  » des collectivités. « Bien sûr, on peut regarder dans le détail, mais cette augmentation de l'enveloppe reste une très bonne nouvelle. » Une satisfaction partagée hier par l'ensemble des autres élus et décideurs même si le montant rêvé et idéal tutoyait le milliard d'euros... Alors que les premiers travaux devraient débuter en 2011, le projet de rénovation baptisé Campus Grand Lille a vécu hier une étape qualifiée de «  décisive ». Réunis au ministère, les présidents d'université, le recteur, le préfet, la Région et la communauté urbaine de Lille (et aussi le patron régional du MEDEF) ont découvert la cagnotte allouée pour ce projet, l'un des douze retenus dans l'opération de rénovation immobilière des universités voulue par Sarkozy pour créer de grands campus de niveau mondial.

    Parmi les priorités : le renforcement et la structuration du potentiel de recherche le renforcement de la formation doctorale : la création de learning centers, sortes de bibliothèques du futur et l'amélioration de la qualité de vie étudiante. Un dernier objectif qui passe par l'amélioration des logements étudiants (lire ci-contre).

    Modèle fédéral

    Quant au modèle, on ne parle définitivement plus de fusion. L'université de Lille sera d'abord une confédération et évoluera selon Christian Sergheraert avant 2014 «  vers un modèle fédéral où les trois composantes conserveront leur statut d'université ».

    Le pilotage de cette confédération sera effectué par le PRES Université Lille Nord de France. Les 110 ME serviront à réaliser une première phase de travaux (une seconde phase interviendra après 2013). Cette somme pourra être encore augmentée par le grand emprunt. «  Il y aura des appels à projets dans le cadre du grand emprunt », a indiqué la ministre. Mme Pécresse a également précisé que ce plan Campus «  n'aura de sens que s'il permet le rapprochement des trois universités lilloises mais aussi des établissements privés et des universités d'Artois, de la Côte d'Opale et de Valenciennes ». •

     

     

    REPERES

    Avril 2008. - Lancement du plan Campus par le gouvernement qui entend transformer dix universités françaises en « grands campus de niveau mondial » avec des aides financières à la clé. Les trois universités lilloises élaborent un projet commun.

    28 mai 2008. - Le projet est d'abord retoqué.

    4 décembre 2008. - Le dossier lillois est repêché dans le cadre du plan de relance.

    16 février 2009. - Création du PRES : pôle de recherche et d'enseignement supérieur qui regroupe les universités de la région. C'est une condition pour bénéficier de lamanne du plan Campus.

    Mi-juillet 2009. - Le comité de pilotage des universités lilloises remet sa copie au ministère.

    15 septembre 2009. - Le montant de l'enveloppe attribuée dans le cadre du plan Campus est annoncé par Valérie Pécresse : 110  millions d'euros.


    Source : http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2009/09/16/article_campus-grand-lille-l-etat-mettra-110-me.shtml

  • Tract - BD des étudiants du centre St Charles (P1)