• Dans votre dernier livre, "Conditions de l'éducation", vous mettiez l'accent sur la crise de la connaissance. Le mouvement actuel dans l'enseignement supérieur n'en est-il pas une illustration ?

    L'économie a, d'une certaine manière, dévoré la connaissance. Elle lui a imposé un modèle qui en fait une machine à produire des résultats dans l'indifférence à la compréhension et à l'intelligibilité des phénomènes. Or, même si c'est une de ses fonctions, la connaissance ne peut pas servir uniquement à créer de la richesse. Nous avons besoin d'elle pour nous aider à comprendre notre monde. Si l'université n'est plus du tout en position de proposer un savoir de cet ordre, elle aura échoué. Or, les savoirs de ce type ne se laissent ni commander par des comités de pilotage, ni évaluer par des méthodes quantitatives.

    N'est-ce pas pour cela que la question de l'évaluation des savoirs occupe une place centrale dans la crise ?

    Alors que les questions posées par les modalités de l'évaluation sont très complexes, puisqu'elles sont inséparables d'une certaine idée de la connaissance, elles ont été réglées de manière expéditive par l'utilisation d'un modèle émanant des sciences dures. Ces grilles d'évaluation sont contestées jusque dans le milieu des sciences dures pour leur caractère très étroit et leurs effets pervers. Mais, hormis ce fait, ce choix soulève une question d'épistémologie fondamentale : toutes les disciplines de l'université entrent-elles dans ce modèle ? Il y a des raisons d'en douter.

    Ce n'est pas un hasard si les sciences humaines ont été en pointe dans le mouvement. Il s'agit pour elles de se défendre contre des manières de les juger gravement inadéquates. L'exemple le plus saillant est la place privilégiée accordée aux articles dans des revues à comité de lecture qui dévalue totalement la publication de livres. Or pour les chercheurs des disciplines humanistes, l'objectif principal et le débouché naturel de leur travail est le livre. On est en pleine impasse épistémologique.

    Pour lire la suite de l'entretien avec Marcel Gauchet: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/22/marcel-gauchet-l-autonomie-veut-dire-la-mise-au-pas-des-universitaires_1183753_3224.html


  • (Message posté le 22 avril sur le blog de Sylvestre Huet)

    Ce matin, le premier ministre François Fillon passait sur France-Inter. L'homme à la réputation de n’user que modérément des média, et toujours «pour dire quelque chose», affirment ses thuriféraires. Raté, du moins pour ses propos concernant les universités.

    Le premier ministre s’est en effet contenté d’un plat copier/coller de sa ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Valérie Pécresse. Seule information : le décret sur le statut des universitaires passera aujourd’hui même en Conseil des ministres, après son examen rapide par le Conseil d’Etat hier. Ajouté aux propos de François Fillon - que l’on peut résumer ainsi : nos réformes sont acceptées par les universitaires, seule une petite minorité les récuse, elles vont permettre de payer plus universitaires et enseignants des écoles, collèges et lycées - cette décision confirme la volonté du gouvernement et de Nicolas Sarkozy de passer en force et d’imposer aux universitaires sa politique. Voici l'intégrale de son intervention, le passage sur les universités commence 6,40 minutes après le début.

    Pour écouter l'interview avec François fillon et pour lire la suite de cette excellente mise au point: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/04/franois-fillon.html

    À titre de comparaison, cet article 'FlashActu' du site lefigaro.fr: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/04/22/01011-20090422FILWWW00603-enseignants-chercheurs-le-decret-valide.php , de même que les deux mises au point publiées dans Le Monde: «Quels sont les points du litige?» et «Radiographie d'un conflit»


  • Le centre Malesherbes sera bloqué demain matin à partir de 8h.

    Rendez-vous


    12h: AG des personnels de Paris 4 en Sorbonne

    14h (Sorbonne): AG commune intersites Enseignants, BIATOSS, Etudiants

    Venez nombreux, l'AG est la seule instance légitime de prise de décision sur la poursuite du mouvement!

    Événements

    17h30: «Fuite des cerveaux»: Rassemblement des doctorants et post-doctorants (munis de valises) à la Gare de l'Est.

  • 14h: Manifestation interprofessionnelle du 1er mai. RDV à Denfert-Rochereau.

  • Rendez-vous / Évenement

    Coordination Nationale des Universités à la Sorbonne

    19h: apéro à la ronde infinie des obstinés