• Le 23 septembre dernier, le directeur de l’IUFM de l’académie de Versailles réunissait les personnels enseignants, administratifs et techniques des sites IUFM d’Antony pour leur annoncer l’intention du Conseil général des Hauts-de-Seine de récupérer les terrains sur lesquels est implanté le site d’Antony Val-de-Bièvre.
    Dans ce cas, à la prochaine rentrée universitaire, il ne serait plus prévu de formation à Antony Val-de-Bièvre. Regrouper dans le site de Jouhaux toutes les formations ouvertes à la rentrée 2010 est invraisemblable. Il s’agit de locaux mal desservis par les transports en commun, et dans un tel état que la direction de l’IUFM a fait le choix de n’y laisser qu’un minimum d’étudiants et de stagiaires du second degré dès cette rentrée 2009.

    L’intention de détruire Antony Val-de-Bièvre surprend. Le site, qui existe depuis plus de 30 ans, a accueilli des dizaines de milliers d’étudiants, de fonctionnaires stagiaires et de titulaires, tant en formation initiale que continue. Cette année encore, ce sont 500 PE1, 150 PE2, 150 PLC2 qui se préparent au métier de professeur des écoles ou de professeur des lycées et collèges. 60 stagiaires suivent une formation ASH, des stages de formation continue, des actions de formation de formateurs y sont programmés. Dans le cadre des relations internationales, le site accueille des étudiants Erasmus et différents partenaires étrangers qui bénéficient ainsi de notre expertise sur l’enseignement en général et la didactique du français en particulier et de conditions d’accueil particulièrement favorables. Des séminaires y sont régulièrement tenus, des enseignants- chercheurs et des professeurs des universités participent à des formations. Quant aux personnels, 80 enseignants et 20 biatos travaillent sur le site. Au total, c’est prês de 1000 usagers qui font vivre Antony Val- de-Bièvre. D’abord École normale des Hauts-de-Seine, puis site de formation de l’Institut universitaire de formation des maîtres de l’Académie de Versailles, maintenant école interne de l’Université de Cergy-Pontoise, le site d’Antony Val-de-Bièvre a toujours su répondre aux nouvelles exigences institutionnelles liées à l’évolution du métier d’enseignant, manifestation de la capacité d’adaptation de tous ses personnels.

    En détruisant ce lieu, le Conseil général des Hauts-de-Seine porterait la lourde responsabilité de supprimer du sud de son département, non seulement un pôle d’excellence dans la formation des enseignants, mais aussi un élément d’attractivité pour la ville d’Antony. D’autre part, en ces temps de rigueur budgétaire et de développement durable, cette destruction du site représenterait un énorme gâchis, des investissements financiers très importants ayant été consacrés à la réhabilitation du site d’Antony Val-de-Bièvre qui vient juste d’être achevée.

    Plus que jamais, un réseau éducatif fort est nécessaire pour répondre aux nouvelles exigences de formation et d’éducation. Dans ces conditions, comment concevoir qu’un tel lieu de formation puisse disparaître pour permettre la réalisation de projets immobiliers dont nul ne connaît encore véritablement l’ampleur des enjeux. Aussi, l’ensemble des personnels du site de formation d’Antony Val-de-Bièvre s’interroge. Que signifie véritablement la destruction du site d’Antony Val-de-Bièvre ? Comment l’UCP compte-elle réagir face aux menaces qui pèsent sur la formation des enseignants dans l’académie de Versailles en général et sur notre site en particulier ? Quel est l’avenir des autres sites de formation ? Quel est l’avenir de l’ensemble des personnels ? Quel est l’avenir de l’UCP dans le Sud de l’Académie ?

    L’ensemble des personnels du site de formation d’Antony Val-de-Bièvre, réuni en assemblée générale le mercredi 21 octobre 2009, entend réagir. - Nous demandons solennellement au Conseil général des Hauts-de- Seine de renoncer à son projet de destruction du site de formation d’Antony Val-de-Bièvre.

    - Nous demandons à la Présidence de l’Université de Cergy-Pontoise de défendre le maintien du site d’Antony Val-de-Bièvre, car c’est garantir, dans de bonnes conditions, un avenir de la formation des enseignants dans le sud de l’académie de Versailles.

    Des réponses claires doivent être apportées rapidement à tous les personnels quant à leur garantie de travail au sein de l’UCP dans le Sud de l’Académie.

    - Nous lançons une campagne d’information auprès de tous les personnels de l’IUFM de l’académie de Versailles mais également en direction des collègues enseignants du département. Des tracts seront diffusés et une pétition circulera auprès d’un maximum de citoyens sensibles aux questions de la formation des maîtres.

    - Des contacts ont été pris auprès d’élus locaux, de conseillers généraux mais également en direction du Conseil Régional et du Sénat.

    Source : http://iufmparis.canalblog.com/archives/2009/11/03/15670195.html


  • L'avantage avec Luc Chatel, c'est qu'il est si discret, si vague dans ses propos, qu'avec lui tout semble résolu. Pourtant il reste encore des sujets brûlants sur la table, comme la réforme de la formation des enseignants. A Lyon, le Snes mobilise contre l'utilisation d'étudiants comme profs remplaçants, résultat, selon lui, de cette réforme.

    Manif à Marseille, fev 09 (Reuters)

    Le 19 octobre, le syndicat, qui est pourtant favorable à la réforme, a envoyé un courrier à ses membres. Il leur demande de refuser d'assurer l'encadrement des étudiants qui seraient envoyés dans leur établissement dans le cadre de "stages en responsabilité" (en classe seuls face aux élèves). A l'heure où l'on supprime des postes, le Snes y voit une façon détournée de recourir à du personnel précaire pour boucher les trous.

    A l'origine du mécontentement, la circulaire du ministère de l'Education le 20 août 2009, portant sur l'organisation des stages des étudiants préparant les métiers de l'enseignement. Elle en prévoit deux sortes. D'abord des stages d'observation et de "pratique accompagnée" qui ne posent pas de problème: ils existaient avant et sont la première approche du terrain.

     

    Le second type de stages - en responsabilité - fait, lui, débat. Avant ils étaient de 6 heures par semaine pour les futurs profs du secondaire. Juste après leur réussite au concours, ils avaient en effet une année de formation en alternance, généralement en IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) - l'apprenti prof discutait de son stage avec ses enseignants, analysait ce qui lui posait problème, etc.

    Manif à Lyon, 5 fev 09 (Reuters) Avec la réforme, ces stages peuvent aller jusqu'à 108 heures maximum, payés 3 000 euros. Comme la formation est rallongée d'un an - il faut désormais un master (bac plus cinq) -, il s'agit ainsi, officiellement, de permettre aux étudiants les plus modestes d'avoir une activité rémunérée et de ne pas renoncer devant la longueur des études. Mais en même temps, l'étudiant doit décrocher son master et son concours... Ce qui ne parait pas évident, vue la charge de travail que représentent les cours - préparation, correction, etc  - surtout lorsque l'on débute.

    "Le rectorat de Lyon envisage de placer l’étudiant 18 heures par semaine devant les classes d’un collègue absent, l’autre possibilité étant de répartir le service d’un collègue entre deux étudiants, écrit le Snes. Il s’agit d’utiliser - certains pourront dire exploiter - des étudiants-stagiaires sous-payés pour assurer des missions de remplacement" alors même que le gouvernement supprime 3000 emplois d’enseignants-remplaçants. S'ils ratent leurs concours, poursuit le syndicat, ces étudiants "seront des candidats tout trouvés pour devenir vacataires ou contractuels."

    Le Snes appelle donc ses adhérents à ne pas se porter volontaires pour assurer le tutorat de ces stagiaires, et à signer une pétition qui sera envoyée au Rectorat de Lyon.

    La réforme de la formation des enseignants, au coeur de la dernière crise universitaire, reste inachevée et particulièrement confuse. Plus grand monde ne sait où on en est, si ces stages doivent débuter dès cette année ou l'année prochaine, si toutes les académies les mettent en place ou si c'est à la discrétion de chacune...

    Le Snes réclamait depuis longtemps le recrutement des professeurs au niveau du master (et non plus de la licence). A ses yeux, c'est la reconnaissance d'un état de fait - la plupart des profs du secondaire faisaient cinq ans d'études. Et cela doit maintenant être suivi par une revalorisation financière.

    Source : http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/10/dans-une-du-snes-de-lyon.html


  • Mercredi 4 novembre, lors des questions au gouvernement à l'assemblée nationale, le député du Parti de gauche, Marc Dolez, a interpellé, Valérie Pecresse, ministre en charge de l'enseignement supérieur, sur la disparition annoncée de l'IUFM de Douai. La ministre a déclaré avoir l'assurance du président de l'université d'Artois que le pôle universitaire sera maintenu à Douai. Elle a également demandé au recteur d'élaborer un schéma directeur de la formation des maîtres en région Nord Pas de Calais. Un schéma qui doit se faire en concertation avec les élus locaux. Malgré ces déclarations apaisantes, la mairie de Douai maintient sa manifestation prévue vendredi 6 novembre devant l'université d'Artois à Arras. 550 personnes sont d'ores et déjà inscrits.

    Source : http://www.lobservateurdudouaisis.fr/actualite/IUFM-de-Douai-:-la-ministre-assure-qu-un-p%C3%B4le-universitaire-sera-maintenu-a-Douai-1413-flash.html

  • Des membres du syndicat étudiant Unef ont remis ce matin le "prix de la destruction" à la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse, qui participait à une convention sur le thème du logement, à Paris (XXe), ont indiqué ces étudiants à l'AFP.

    Ce prix est décerné à Valérie Pécresse "pour être la ministre de l'Enseignement supérieur qui a vu le plus grand nombre de chambres détruites sous son mandat", précise son intitulé, en référence à la destruction prévue de 548 chambres à la cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine).

    Selon une vidéo de l'Unef qu'a pu voir une journaliste de l'AFP, plusieurs membres de l'Unef ont interrompu Mme Pécresse, chef de file de l'UMP pour les régionales en Ile-de-France, pour lui remettre ce prix, tandis que d'autres membres jetaient des confettis et distribuaient des tracts mentionnant "Antony en danger, Pécresse coupable!".

    Un second prix a également été remis au président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian.

    "Le but de cette action est de montrer qu'on attend des actes concrets vis-à-vis des chambres universitaires qui sont dans les Hauts-de-Seine", explique Emmanuel Zemmour, membre de l'Unef. "Nous demandons que les chambres (du bâtiment C de la cité universitaire) ne soient pas détruites mais réhabilitées", a-t-il poursuivi.
    Valérie Pécresse a justifié la destruction de ces chambres par la "vétusté" des logements et la présence d'amiante.

    La ministre a annoncé 12.000 logements supplémentaires pour les étudiants en 2009, avec la construction de 3.807 chambres et la réhabilitation de 8.412 autres.
    La résidence de la cité universitaire Jean Zay d'Antony est l'une des plus grandes d'Europe, avec 2.100 logements aux loyers compris entre 130 et 220 euros.

    Source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/07/01011-20091107FILWWW00597-pecresse-recoit-le-prix-de-la-destruction.php

  • La grève des universitaires, l'an dernier, allait détourner les bacheliers, menaçait Valérie Pécresse. L'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne fut particulièrement touchée par ce mouvement... or, elle bat tous ses records d'inscriptions, tant en première année qu'en masters. Elle va ainsi largement dépasser les 40 000 étudiants cette année, après avoir enregistré jusqu'à 66.000 demandes sur la plate-forme informatique Sesame.

    «Nous avons ajourd'hui plus 8,5% d'inscriptions en première années de plus que l'an dernier payées ou en cours de paiement», m'explique Jean Marc Lehu, directeur de la communication de l'Université, maître de conférence en gestion, responsable d'un master pro de logistique qui reçoit... près de 200 candidatures par place ! Au total, Paris-1 compte 6.900 inscrits en première année.

    L'afflux de candidats, reconnait-il, peut aussi s'expliquer «par la crise». Après tout, l'Université est beaucoup moins chère que les écoles privées ou de chambre de commerce. Mais certains signes ne trompent pas qui montrent que les efforts des universitaires pour améliorer leur offre de formation sont reconnus. Ainsi les doubles cursus proposés dès la licence ou certains masters pro sont plébiscités par les bacheliers et les étudiants. La double-maîtrise franco-anglaise (Etudes Internationales et Européennes) a ainsi attiré 2500 candidatures : + 614 % pour 50 places disponibles.

     

    Cet afflux de candidats à Paris-1 Panthéon-Sorbonne est particulièrement significatif. Cette université fut l'une des plus touchées par le mouvement. Dès le 28 janvier - juste avant que la grève ne commence - je publiais sur ce blog le verbatim d'une rencontre avec plusieurs enseignants chercheurs de Paris-1. On pouvait y lire les raisons de ce mouvement, la colère de ces universitaires. Dans une Sorbonne bunkérisée par le rectorat, des Assemblées générales régulière ont montré la profondeur de cette protestation - ici le compte rendu d'une de ces AG, commune avec Paris-4, suivie de l'occupation temporaire d'un bâtiment à l'initiative des historiens. J'ai régulièrement rencontré de nombreux universitaires de Paris-1 dans les manifestations. Le centre de Tolbiac, où se concentrent les premiers cycles, a souvent été le lieu d'une mobilisation étudiante aux côtés des universitaires...

    Le détail des inscriptions en première année est d'autant plus parlant. Ainsi, l'UFR d'histoire a été à la pointe du mouvement de grève, or, les inscriptions y sont en hausse de 35% et 800 inscrits en première année ! Même topo en philosophie. Augmentation aussi en sciences économiques, avec plus 6%.

    Tous ces éléments n'ont donc pas conduit à une "fuite", bien au contraire, des bacheliers ou d'étudiants à la recherche de master de grande qualité, tant dans la filière recherche que dans la filière "pro". Pourtant, la pénurie terrible de contrats de thèse - un seul contrat en perspective pour une trentaine d'inscrits en master recherche de relations internationales par exemple - aurait pu se traduire par une désaffection massive. Ce n'est pas le cas, montrant que l'appétit de formation et l'attractivité des université demeurent très puissants.

    Source : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/11/a-paris1-universit%C3%A9-gr%C3%A9viste-records-dinscriptions.html