• Georges Offenstadt est professeur de médecine à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Christophe Mileschi est professeur d’italien à l’université de Nanterre-Ouest. Tous deux s’opposent aux réformes du gouvernement.

    Georges Offenstadt

    « La manifestation de mardi ? Bien sûr que j’y serai ! » Comme la plupart des hospitaliers, le professeur Georges Offenstadt est « à fond dans le mouvement ». Et pourtant l’homme n’est pas un habitué des luttes sociales. « C’est la première fois en trente-sept ans de carrière que je fais grève et que je descends dans la rue. C’est dire mon écoeurement », lâche ce vénérable professeur de médecine de soixante-quatre ans, chef du service de réanimation médicale de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. D’autant qu’à un an et demi de la retraite, il n’a rien à gagner sur le plan personnel. Il défend simplement sa conception de l’accès aux soins. « Je suis 100 % service public. C’est comme ça que je conçois la médecine. Ce n’est pas du business ! »

    […]

    Christophe Mileschi

    Le 8 février 2009, Christophe Mileschi provoquait publiquement Nicolas Sarkozy en duel (verbal), sur la recherche. « Les Français ont le droit d’entendre autre chose que les approximations dédaigneuses dont vous avez usé à propos d’un métier et d’une mission de service public qui - chacun s’accorde à le proclamer - portent des enjeux décisifs pour l’avenir de notre pays », écrivait-il. Mais, ce professeur d’italien aux allures d’artiste n’a pas toujours pensé ainsi. La prise de conscience des objectifs réels du gouvernement fut progressive. Et lorsque la loi LRU a été votée en juillet 2007, il était plutôt soulagé qu’une réforme vienne changer les choses et donne « un grand coup dans la fourmilière ». Pourquoi ? Parce que depuis son entrée dans l’institution, en 1987, il a assisté à la dégradation constante des conditions de travail des universitaires et des conditions d’accueil des étudiants, dont le nombre a quadruplé en vingt ans. « Depuis dix ans, des réformes de fond (comme la LMD) ont alourdi nos tâches matérielles, sans augmentation des moyens. »

    […]

    Pour lire l'ensemble de l'article: http://www.humanite.fr/2009-04-28_Politique_-Deux-professions-disent-non-aux-logiques-comptables

  • Publié sur LEMONDE.FR  28.04.09

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  • Voici les tribulations de Ronald McDonald, venu direct des Etats-Unis de la fac de McDough, pour montrer en exclusivité à quelques étudiants cobayes à quoi les partiels de la filière 'Sorbonne-Mc Do' vont ressembler dans un avenir pas si lointain. Malheureusement, les vigiles du nouveau restau U de la Sorbonne (grâce au partenariat exclusif conclu avec l'établissement d'origine de Ronald), lui ont, dans un premier temps, fermé la porte au nez, en confondant sans doute cet honorable délégué avec un membre de la BAC (Brigade Activiste des Clowns). Sus à ces vils bloqueurs!

  • Par Daniel Robin, cosecrétaire général du SNES

    Article paru le 25 avril 2009 dans L'Humanité.

    Comment apprendre à enseigner ?

    Pour le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES), l’école doit permettre la réussite de tous les jeunes, quelles que soient leurs origines familiales ou sociales, les amener le plus loin possible dans leurs études, en fonction de leurs choix et de leurs résultats scolaires. Parvenir à cet objectif implique de démocratiser l’enseignement par l’élévation continue du niveau de culture et de qualification de l’ensemble de la nation. En effet, l’évolution des connaissances, les débats et les enjeux économiques, sociaux, politiques qui engagent les futurs citoyens à des choix complexes imposent aux générations futures d’être plus qualifiées.

    C’est avec ces objectifs que nous avons construit et défendons nos propositions d’élévation du niveau de qualification et de recrutement des enseignants. La question du contenu de leur formation se pose, pour une part importante, différemment dans le premier et le second degré. Dans le second degré les professeurs sont en charge de l’enseignement d’une discipline ; ils enseignent de la 6e jusqu’aux classes post-baccalauréat (BTS et classes préparatoires aux grandes écoles). Cela impose à la fois une formation de haut niveau dans la discipline d’enseignement ainsi qu’une formation professionnelle qui s’articule avec cet enseignement disciplinaire : on ne peut enseigner que si on maîtrise parfaitement le contenu de ce que l’on enseigne, ce qui suppose disposer de savoirs allant bien au-delà de ceux qu’on est chargé de transmettre ainsi qu’un contact avec la recherche. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi apprendre à transmettre ce savoir, apprendre à dépister et à traiter les difficultés rencontrées par les élèves dans leurs apprentissages de la discipline concernée.

    Pour lire la suite: http://www.humanite.fr/2009-04-25_L-Humanite-des-debats_Avoir-un-vrai-projet-d-enseignement

    Dans la même rubrique, vous trouverez d'autres articles sur le même sujet, notamment un entretien avec Simone Bonnafous, présidente de Paris XII-Val de Marne et vice-présidente de la conférence des présidents d'université: http://www.humanite.fr/2009-04-25_L-Humanite-des-debats_-L-universite-n-est-pas-une-ecole-professionnelle)


  • Répression . Victime d’un tir de Flash-Ball à la fin de la manifestation du 19 mars, à Toulouse, Joan Celsis, étudiant, a perdu l’usage de son oeil droit. Il a porté plainte.

    Toulouse, correspondance particulière.

    L’oeil droit encore tuméfié, à moitié fermé. Plus d’un mois après, Joan Celsis n’a pas retrouvé l’usage de cet oeil : « La rétine est bousillée, déchirée au centre. Devant moi, je ne vois pas. Sur le côté, je perçois seulement les couleurs, quelques formes. » Une opération a permis de recoller ce qui reste de rétine. Le 30 avril, une deuxième opération va reconstituer les os brisés : « Le plancher orbital est cassé, la pommette enfoncée, l’arcade sourcilière aussi, les sinus brisés », énumère-t-il. Malgré tout, l’étudiant en sociologie conserve le sourire : « Cela aurait pu tomber sur quelqu’un d’autre, c’est tombé sur moi. »

    « c’est la Bac »

    Le 19 mars, 80 000 personnes manifestent dans les rues de Toulouse. Place Esquirol, les étudiants se séparent du cortège et bifurquent à gauche par la rue Alsace-Lorraine. « Je les ai suivis sans savoir ce qui allait se passer », raconte Joan, vingt-cinq ans. Certains pénètrent dans le Monoprix, d’autres bloquent les accès au magasin. « J’ai appris plus tard, poursuit-il, que les étudiants avaient négocié avec la direction de Monoprix la possibilité d’emporter des marchandises pour les redistribuer à des personnes en difficulté. Mais je n’ai pas participé, je suis resté dehors. »

    Dans ses souvenirs, les policiers de la BAC arrivent très vite devant le Monoprix, les CRS un peu plus tard. Au début, tout le monde garde son calme. Puis ont eu lieu les premières charges policières, les interpellations. « Les CRS nous ont dit de partir, ce que nous avons fait. Nous marchions en reculant, lentement, bras dessus bras dessous. J’étais au premier rang, à une quinzaine de mètres des policiers, et soudain il y a eu des tirs. » (1) Joan s’effondre, ensanglanté. Ses camarades doivent l’évacuer. Il en a la certitude : « Les tirs ne sont pas venus des CRS mais des policiers de la BAC. Quatre d’entre eux avaient un Flash-Ball. »

    Appel à témoins

    Depuis ce 19 mars, les témoignages de soutien à Joan Celsis se multiplient : de la part de son syndicat, l’AGET-FSE, mais aussi d’étudiants de toute la France. Privé de son oeil droit, Joan semble à la fois calme et déterminé. Il a déposé plainte contre X pour « violence par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage d’une arme ». Son but ? « Je veux être confronté à la personne qui m’a tiré dessus, comprendre pourquoi ces tirs ont eu lieu. Je ne veux pas que ça se reproduise. »

    Est-ce bien un Flash-Ball, ce dont doute le syndicat UNSA Police, qui a percuté l’oeil droit de Joan ? « Les certificats médicaux des urgences de l’hôpital Purpan et du service d’ophtalmologie indiquent que ma blessure est compatible avec un Flash-Ball, répond le jeune homme. Mon groupe était visé, si je ne l’étais pas personnellement. » À la suite du dépôt de plainte, le procureur a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire. Joan, assisté de deux avocats, a été entendu par le juge d’instruction Philippe Guichard, qui va lancer un appel à témoins. L’étudiant reste optimiste : « Je pense que l’enquête sera menée dans de bonnes conditions. »

    (1) La vidéo Répression à Toulouse le 19 mars, sur le site Dailymotion, permet d’entendre cinq détonations.

    Source: http://www.humanite.fr/2009-04-27_Societe_-Je-veux-savoir-qui-m-a-tire-dessus

    Bruno Vincens