• Aujourd’hui, Lou Jatteau, lycéen « bloqueur », est cité à comparaître au Tribunal de Grande Instance de Paris.

    La criminalisation du mouvement social continue. A l’instar de Tristan Sadeghi, exclu de son lycée pour avoir participé au blocage de son lycée dans le cadre des réformes Darcos, Lou Jatteau avait également été mis au ban de l’école en 2008. En excluant pour l’exemple Lou du lycée Jules Ferry, l’administration affichait une nouvelle fois sa volonté de faire d’un mouvement collectif l’agitation d’une minorité. Voire d’un seul individu. Et les sanctions font florès ces derniers mois. La FCPE rappelle que de Paul-Valéry en passant par le prestigieux lycée Montaigne, les menaces de non-réinscription, de sanction et les intimidations deviennent pratique courante.

    Un pas a tout de même été franchi avec Lou Jatteau qui risque trois ans de prison. Il lui est reproché d’avoir sciemment fermé la porte latérale du lycée sur le pouce de Mme Henry, la proviseur. Il nie. Des lycéens rapportent avoir effectivement fermé la porte mais Lou n’aurait pas été présent lors de l’esclandre. Tous les participants réfutent d’ailleurs avoir coincé le fameux pouce. Aucun stigmate n’a été relevé. Et, enfin, aucune unité médico-judiciaire n’a procédé à des examens. Et aucune interruption temporaire de travail n’a été prise.

    Ainsi, après avoir été convoqué en conseil de discipline « sans aucune explication », note le SNES et la FCPE, Lou est touché par une mesure conservatoire, mesure habituellement prise « contre les individus dangereux » qui l’éloigne du lycée tant que le conseil de discipline n’a pas statué. « Malgré l’insistance de M. Jatteau, elle (la proviseur, NDLR) refuse de mettre en place un suivi pédagogique alors que Lou va passer les épreuves de français et de SVT du bac », expliquent les syndicats. A la fin du mois de mai 2008, la décision est rendue et l’exclusion définitive votée pour « violences délibérées envers la Proviseur dans l’exercice de ses fonctions. » Malgré les témoignages en sa faveur et notamment celui d’une professeur de Sciences-Economiques et sociales.

    Selon les syndicats, l’exclusion définitive est une « mesure d’une rare sévérité ». « Elle a été rarement prononcée y compris dans les lycées qui ont été bloqué des jours, voire des semaines, ce qui n’est pas le cas à Jules Ferry. » Cette année, Lou a obtenu son bac au lycée Colbert et poursuit désormais ses études à Paris V. En septembre, l’étudiant reçoit sa citation à comparaître en tant que prévenu devant le Tribunal de grande instance de Paris pour avoir « volontairement commis des violences sur une personne chargée d’une mission de service public ». La FCPE, l’UNL et le SNES dénoncent de concert : « L’éducation à la citoyenneté (…) ne saurait se confondre avec la répression. » Lou risque trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

     

    Source : http://www.humanite.fr/2009-10-21_Idees-Tribune-libre-Histoire_Un-lycee-bloque-trois-ans-de-prison


  • Après plusieurs années de travaux (la phase de désamiantage a débuté en 2004), Valérie Pécresse a inauguré la Tour centrale du site de Jussieu qui abrite une partie de l’administration de l’université Paris VI. C’est le ministère qui assume l’intégralité du coût des travaux du campus, soit au total 1,6 milliard d’euros. Sur la seule année 2009, ce sont près de 250 millions d’euros qui ont été engagés.

    Un grand travail d'architecture
    Valérie Pécresse a rappelé à cette occasion que la réhabilitation du site de Jussieu, construit au début des années 1970, a fait l'objet d'un grand travail d'architecture qui a dépassé le simple désamiantage. Désamiantée entre juillet 2004 et juillet 2005, la tour a ensuite été mise à nue et entièrement reconstruite. En effet, Valérie Pécresse a rappelé qu'il a été fait le choix de ne pas détruire cette tour, afin de donner à l'administration de l'université Paris VI Pierre et Marie Curie les meilleures conditions de travail avec des surfaces importantes, une architecture agréable et une vue imprenable sur Paris, tout en conservant la marque que représente cette tour de Jussieu sur le quartier latin.

    Les engagements financiers
    Valérie Pécresse a souligné qu'il s'agit là d'une opération exceptionnelle sur 13 hectares, sur le périmètre d'un campus rassemblant une population de plus de 20 000 personnes, avec des contraintes spécifiques, notamment celles liées au maintien en activité du campus pendant le déroulement des travaux. La ministre a rappelé que la maîtrise d'ouvrage a été confiée à un établissement public de l'État ad hoc, l'Établissement Public du Campus de Jussieu, au regard de la complexité des travaux. L'opération qui a débuté en 1997 devrait se terminer en 2016. Au total, ce sont 11 000 mètres carrés qui auront été reconstruits, dont 6 500 mètres carrés utiles, pour près de 480 postes de travail, 24 étages sur 95 mètres de haut. Les artisans du projet ont notamment réussi à augmenter la surface utile par rapport à l'ancien bâtiment, dans le strict respect des planchers. Le coût des travaux a été entièrement financé par l'État.

    Valérie Pécresse a en effet souligné que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche assume à lui seul l'intégralité du coût des travaux qui dépasse au total 1,6 milliard d'euros, et qui comprend plus de 500 millions d'euros pour le relogement provisoire.
    Elle a rappelé que cet engagement financier pour Jussieu est un engagement constant, de long terme : alors que l'Etat a appris ce mois-ci que Bouygues Ile-de-France avançait plus vite que prévu sur la partie Nord-Ouest, Valérie Pécresse a décidé d'accorder 12M€ de crédits de paiement supplémentaires pour accélérer les travaux. Sur la seule année 2009, c'est ainsi près de 250 M€ que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche va engager pour ce site.
    La ministre a par ailleurs rappelé que son engagement pour l'université Paris VI va au-delà de la rénovation du site de Jussieu : l'Université voit en effet son budget 2009 en augmentation de +23,1% par rapport à l'année précédente, soit +10,5 millions d'euros. Le total des financements accordés par l'Etat à l'université est de 472 millions d'euros, comprenant le budget de fonctionnement et la rémunération du personnel.

    Projet de création d'un PRES
    Par ailleurs, Valérie Pécresse s'est réjouie du projet de création d'un Pôle de Recherche et d'Enseignement supérieur (PRES) entre les trois universités Paris 2 Panthéon-Assas, Paris 4 Sorbonne et Paris VI Pierre et Marie Curie, qui reste à approfondir. Elle a souligné que ce PRES prendrait une place importante sur le campus du quartier latin, grâce à la réhabilitation de Jussieu, à la réhabilitation du site d'Assas et de la réhabilitation de la Sorbonne. Elle a rappelé sa volonté d'engager plus globalement, suite à la remise du rapport de Bernard Larrouturou, une réflexion sur l'organisation des universités parisiennes et de leur immobilier. Elle a rappelé l'engagement financier de l'État pour l'immobilier universitaire en Ile-de-France : 4 milliards d'euros seront investis par l'État entre 2007 et 2013. Sur Paris intra-muros, 2,4 milliards d'euros seront engagés sur la période 2007- 2013, dont 700 millions d'euros de dotation en capital dans le cadre de l'opération campus et 1,4 milliard d'euros sous la forme de crédits budgétaires.

    Orientations stratégiques de l'université Pierre et Marie Curie pour la période 2009-2012
    Valérie Pécresse a par la même occasion signé avec l'université Pierre et Marie Curie le contrat quadriennal, qui fixe les orientations stratégiques de l'université pour la période 2009-2012, dans le cadre de la mise en œuvre de l'autonomie des universités, autour de trois priorités :

    * Renforcer la recherche de l'UPMC au meilleur niveau international autour de 4 grands pôles scientifiques forts : Modélisation et Ingénierie ; Energie, Matière et Univers ; Terre vivante et Environnement ; Vie et Santé . L'UPMC est la première université française dans le classement de Shanghai. Autour de la quarantième place, elle se situe dans les cinq meilleures universités européennes.
    * Mieux former et mieux insérer : l'université Paris VI a l'ambition d'être l'université du premier choix et de la seconde chance, et de former des cadres qui soient des moteurs de la recherche et de l'innovation, d'attirer les meilleurs élèves vers les études scientifiques, et de créer de nouveaux cursus innovants (doubles cursus avec l'Institut d'Etudes Politique de Paris et l'université Paris IV, etc.).
    * Poursuivre sur la voie de l'autonomie et définir les partenariats, en s'appuyant sur les nouvelles compétences offertes par la L.R.U. pour dégager les marges de manœuvre depuis le 1er janvier 2009, en professionnalisant la gestion de l'établissement à tous les niveaux et dans toutes ses missions, et en s'engageant, avec les universités Paris 2 et Paris 4, dans la constitution d'un PRES dans un champ de disciplines bien identifiées, dont Lettres et Humanités, Sciences exactes et Sciences du Vivant.

    Source : http://www.thewebconsulting.com/media/index.php?2009/10/22/8165-16-milliard-deuros-depenses-pour-l-universite-de-jussieu


  • « La dynamique est lancée », mais les résultats « ne sont pas suffisants ». La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a tiré un bilan mi-figue, mi-raisin pour le premier anniversaire du prêt étudiant. Lancé en septembre 2008, ce dispositif a permis d'octroyer quelque 6.600 crédits, pour un montant de 53 millions d'euros, soit un montant moyen de 8.000 euros. Des résultats bien en deçà des objectifs fixés par la ministre l'an dernier : 20.000 prêts devaient être conclus à la fin 2008 et 40.000 à la fin 2009.

    Le dispositif se veut pourtant attractif : s'adressant aux étudiants de moins de 28 ans, il est octroyé sans conditions de ressources et surtout sans caution parentale ou d'un tiers. Pour éviter tout risque de défaillance, un fonds de garantie dédié, géré par Oséo, garanti le montant engagé à 70 %, le reste étant à la charge des banques. Enfin, le prêt, d'un montant maximal de 15.000 euros, inclut une possibilité de remboursement différé, et présente un taux d'intérêt relativement attractif - 3,8 % en moyenne. Il s'agissait d'« arrêter la discrimination actuelle, qui veut qu'on ne prête qu'aux étudiants de grandes écoles ou d'universités dont les parents peuvent assumer une caution,a rappelé la ministre.

    Réticence à s'endetter

    Pour Valérie Pécresse, ce succès très mitigé s'explique par le manque d'information délivrée aux étudiants, qui connaissent encore mal le dispositif. D'autres facteurs s'y ajoutent. En premier lieu la crise, qui a amené les banques à durcir leurs conditions d'emprunts. Mais, surtout, la grande réticence des étudiants à s'endetter. « Alors même que l'insertion professionnelle est très difficile en ce moment, il n'est pas question pour les étudiants de prendre des risques. Ils préfèrent travailler en parallèle de leurs études plutôt que de se couvrir de dettes avant même d'avoir commencé à travailler », affirme Jean-Baptiste Prévost, président de l'Unef, le premier syndicat étudiant. Alors que le dispositif est d'abord ciblé sur les étudiants en lettres, en audiovisuel, santé, les craintes des jeunes sur les débouchés de ces filières semblent freiner la demande : le prêt a été sollicité à 16 % par les étudiants d'université, contre 42,8 % dans les écoles à bac + 4 ou plus.

    Pas de quoi décourager toutefois Valérie Pécresse, qui a demandé hier aux cinq réseaux bancaires partenaires - Banque Populaire, Société Générale, Crédit Mutuel, CIC, Caisse d'Epargne - de davantage informer les jeunes sur ce dispositif.

     

    Source : http://www.lesechos.fr/info/france/020183640680-le-pret-etudiant-a-du-mal-a-prendre-son-envol.htm


  • Ce matin, Valérie Pécresse et Catherine Bréchignac ont signé le contrat d'objectif et de moyens entre l'Etat et le Cnrs.

    Cette cérémonie a donné lieu à une échange de discours touchants entre les deux femmes (sur la photo lors de la venue de Valérie Pécresse devant le Conseil Scientifique du Cnrs le 16 juin dernier), comme si rien ne les avait opposé et que ce contrat était un texte consensuel.

    En réalité, il y a eu de nombreux affrontements. Et le résultat final, s'il acte une réforme du Cnrs dans le cadre du nouveau panorama de la recherche et de l'enseignement supérieur - universités autonomes, AERES, ANR, PRES, pôles de compétitivités, RTRA... - est assez loin des déclarations tonitruantes de Nicolas Sarkozy contre le CNRS en janvier dernier et des menaces de démembrement.

     

    Le texte remet en selle l’organisme. Un CNRS «sauvé», selon Gilles Boëtsch, le président de son Cconseil scientifique, dont les critiques ont fini par être entendues de la ministre. D'ailleurs, le Conseil Scientifique du Cnrs, pour montrer qu'il mesurait à sa juste valeur les aménagements du texte, l'a voté à l'unanimité, avec deux conditions. Voici le texte de sa motion le 16 juin dernier : «Le Conseil scientifique vote le Contrat d’objectifs du CNRS avec l’Etat 2009-2013 sous réserve de la prise en compte de deux modifications :
    - Le Conseil scientifique demande que soit incorporée dans le Contrat d’objectifs la notion d’unicité du statut des UMR.
    - Le Conseil scientifique recommande d’introduire les éléments qui réaffirment que le CNRS conservera son rôle de tutelle scientifique et d’opérateur scientifique auprès des laboratoires, quel que soit l’établissement gestionnaire financier.
    »

    Ainsi, si le CNRS est réorganisé, avec la création de dix instituts disciplinaires, il conserve son unité, son budget global et se voit hissé au rôle de «stratège» par Valérie Pécresse, dans les différentes structures de coordination entre les universités et les organismes de recherche, sa tutelle scientifique sur les UMR réaffirmée. Un rôle que la ministre a tendance à confier à sa direction et à une «communauté scientifique» selon une réponse faite à une question posée lors de la conférence de presse qui a suivi la signature. Il est à remarquer que Catherine Bréchignac, elle, désigne de manière beaucoup plus précise la dite communauté en parlant des instances (CS, Comité national) où siègent les élus des scientifiques. Un rôle d'agence de moyens et d'influence dans les programmations de l'ANR, par exemple, qui suppose des capacités financières supplémentaires et des recrutements conséquents, alors que le budget 2010 montre que le Cnrs voit ses moyens légèrement progresser et ses effectifs maintenus.

    Avec la fin prochaine du mandat de Catherine Bréchignac, son remplacement permettra également de vérifier la "pureté" des intentions gouvernementales. Un bon moyen serait de constituer un "comité de sélection" incontestable, habilité à dresser une liste courte de candidats à sa présidence, parmi laquelle  l'autorité politique pourra choisir celui qu'elle préfère...

    Source : http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/10/cnrs-contrat-sign%C3%A9-avec-letat.html


  • Des entreprises privées vont être créées dès l'an prochain pour vendre les brevets des universités regroupées au sein des nouveaux Pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), a annoncé jeudi la ministre Valérie Pécresse.

    Il s'agira d'un "guichet unique pour les entreprises dans les PRES qui se substitue aux dispositifs existants", a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche à l'occasion d'un bilan d'étape sur la réforme de la recherche en France.

    Pour accélérer la commercialisation des brevets, le président Nicolas Sarkozy avait souhaité en avril que les quatre premières sociétés de valorisation des brevets "puissent commencer à travailler" dès le mois de septembre 2009.

    Il s'agira de "sociétés privées filiales du PRES", a indiqué Mme Pécresse. Les sept sites retenus pilotes sont la Bretagne, la région PACA, Lyon, le site du plateau de Saclay au sud de Paris, l'université de Paris VI, Bordeaux et Strasbourg.

    Les sociétés de valorisation seront au nombre de 12, le plus souvent au sein de l'un des 15 PRES en cours d'installation. Ces entreprises seront soutenues par les filières de valorisation des brevets des grands organismes de recherche.

    Valérie Pécresse a souligné la nécessité d'une mise en commun de ressources pour pouvoir proposer aux entreprises acquéreuses des "grappes" de brevets. De telles "grappes" ont récemment fait l'objet de ventes aux enchères aux Etats-Unis, a-t-elle dit.

    Pour simplifier le dépôt et la gestion des brevets, un seul organisme de tutelle -des 1.200 unités mixtes de recherche qui comptent deux tutelles ou plus- gèrera les brevets.

    Le gouvernement veut aussi éviter que les innovations françaises tombent dans des mains étrangères. "Trop d'entreprises innovantes sont rachetées par des groupes étrangers", a estimé Mme Pécresse.

    Les acteurs de la recherche vont par ailleurs être regroupés autour de grandes thématiques.

    A cette fin, une Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé a été créée en avril, ainsi qu'une Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie en juillet. Une alliance pour les sciences de la mer et une autre pour les sciences et technologies de l'information doivent suivre prochainement.

    La ministre a rappelé que sa réforme de la recherche avait pour but de promouvoir l'excellence, par l'octroi de primes, de promotions et de décharges d'enseignement aux meilleurs chercheurs ainsi que de moyens supplémentaires aux laboratoires les plus performants.

    De son côté, le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU), a estimé jeudi dans un communiqué que "l'individualisation des rémunérations ne peut conduire qu'à une concurrence interne destructrice pour les équipes de recherche".


    Source : http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20091016&key2=091015160858.mnys7tfu.xml




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